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Le conseil de classe de la Premier League

Par Maxime Brigand et Romain Duchâteau
13 minutes
Le conseil de classe de la Premier League

Chaque fin d’année est synonyme de bilan. Une table, des notes, un conseil et des décisions à prendre. Cette fois encore, l’année 2016 a livré de gros enseignements concernant le lycée Premier League. Voilà le verdict de la tête des petits bourgeois.

Félicitations

Leicester (8/10)

Cinq premiers mois de l’année presque irréels. Alors que personne ne s’attendait à le voir briller avec ses couleurs bleues et son emblème de renard fièrement brandi, l’élève chétif a finalement terminé premier de classe avec une solidité et une régularité saisissantes. Bien épaulé par un père souple, mais autoritaire aux lunettes rondes, un Riyad plutôt à l’aise avec son stylo plume et un Vardy imprévisible craie à la main, le Fox a supplanté la concurrence. Mais, après les vacances scolaires, le retour sur terre a été brutal. Le petit frère N’Golo est parti et son absence l’a profondément ébranlé moralement. Oui, rentrer dans le rang est dur à accepter, même s’il s’est mis à briller en classe euro.


Tableau d’honneur

Tottenham (7,5/10)

Jusqu’au bout, l’écolier londonien a longtemps cru pouvoir jouer les trouble-fêtes. Sauf qu’il a perdu tous ses moyens lors des derniers devoirs sur table et a dû se contenter de bons points avec une troisième place frustrante, derrière l’inamovible et longiligne Arsène. Un brin déçu par ce mois de mai, il est reparti prendre des forces cet été. Remobilisé, fringant et porté par le souffle d’un mentor argentin qui a su transmettre ses idées avec brio, poussé sur le travail de muscu et le gamin ambitieux a bouclé l’année avec une flopée de copies immaculées. Ne reste désormais plus qu’à confirmer dès le début de l’année 2017.


Chelsea (7/10)

La vraie satisfaction de cette année 2016. En décembre dernier, le conseil avait été alerté des problèmes à la maison. Résultat : le papa José s’est barré, la mère s’est retapé Guus quelques mois pour boucher les trous, et le bel Antonio est arrivé. Un homme convoité par toutes les femmes d’Europe, mais qui a préféré s’allonger dans un drap bleu. Voilà donc la belle Chelsea moins cynique, plus souriante, moins maquillée, mais plus offensive et surtout en tête de la classe. Tout a été très vite, donc il vaut mieux encourager que féliciter tout de suite. On connaît l’histoire, mais bravo.


Southampton (6,5/10)

Avec sa dégaine qui ne paye pas de mine et son sérieux immuable, l’enfant du Hampshire s’est depuis érigé comme l’une des valeurs sûres de l’établissement. En dépit des départs successifs de ses précepteurs chéris qu’étaient Mauricio, puis Ronald, il a gardé l’inspiration nécessaire pour avoir la faculté de se réinventer. Dans la foulée d’un printemps parfaitement maîtrisé, il a vu un gaillard chevronné débarquer de France avec un CV plutôt flatteur. Et si ce dernier manquait d’assiduité en cours de LV1 plus jeune, ses principes ont séduit et servent de ligne directrice. Au-delà de la manière toujours plaisante, on attend maintenant des résultats probants de ce petit saint apprécié de tous.


Liverpool (7/10)

L’autre jolie surprise de l’année. Là aussi, on partait de loin, mais 2016 a été plutôt clinquant grâce à l’arrivée du Jürgen à lunettes. Suffisant pour gommer les mauvais souvenirs et commencer à croire à des soirées VIP avec les grands de ce monde. La douce Pool joue depuis cet été les trouble-fêtes partout où elle passe, regarde dans les yeux les musclés, mais peut toujours se faire avoir par un petit de la cour. La marge de manœuvre est là : briller pourquoi pas, mais sans prendre trop de coups, c’est mieux. Encouragements.


Bournemouth (6/10)

Le cas d’école. La belle gueule, la personnalité épanouie, le gosse sérieux et des parents à l’écoute. La cerise a laissé se renforcer son noyau en 2016 pour en faire aujourd’hui le fruit le plus sexy du Royaume. Sa force ? Savoir dans quelle catégorie boxer et ne pas se voir trop belle. Un symbole d’humilité qui pourrait prendre la tête dans les prochaines semaines du club de rhétorique de l’établissement, ce qui pourrait lui ouvrir l’esprit. Le tout avec un chef-d’œuvre : avoir fait oublier la bouteille à Jack, et ça méritait bien un beau bulletin.


Encouragements

Arsenal (6,5/10)

Le casse-couilles de service ou le jouisseur éphémère, au choix. Oui, le petit canonnier au cartable rouge et blanc a une nouvelle fois terminé parmi les quatre premières têtes d’affiche de la classe. Oui, il a pour la vingt-et-unième année consécutive mangé son goûter devant son rival préféré de Londres. Sauf que c’est bel et bien encore la lassitude qui a gagné l’esprit de cet élève ô combien talentueux, mais qui finit tôt ou tard par décevoir. Pourtant, son oncle Arsène ne cesse de lui donner des cours à domicile pour espérer enfin décrocher la place de l’intello. S’il a un peu flanché à l’approche des fêtes, il a enchaîné les copies de haute volée et se plaît à croire que 2017 sera enfin son année. Ou celle encore des promesses non tenues ?


Watford (6,5/10)

Pour un petit qui n’était pas habitué à squatter les bancs de la fac, la cour des grands semble parfaitement lui convenir. Loin d’être intimidé par le niveau important requis, il a offert un premier semestre plutôt emballant en 2016. Mais quelque peu perturbé par le départ inattendu de son paternel Quique Flores cet été, le Hornet a vu débarquer en tant que tuteur un mathématicien transalpin adepte de la géométrie dans l’espace et qui articule sa classe en un audacieux 3-5-2. Les intentions sont réelles, louables même. Mais pas toujours récompensées, avec cinq contrôles ratés sur les sept derniers. Un peu plus de régularité et des encouragements.


Manchester City (6/10)

Le proviseur l’attendait comme l’une de ses plus belles têtes d’affiche avec ses jolies chemises et ses multi-langues. Il n’en a rien été. Peu aidé par les cours rébarbatifs du doyen Pellegrini, le petit bonhomme paré de bleu ciel a manqué d’inspiration et s’est vu, impuissant, terminé derrière le wagon de tête avec le sentiment du devoir non accompli. Remis en selle par un professeur espagnol atypique au crâne dégarni et aux concepts singuliers, mais qui demandent encore du temps avant d’être pleinement intégrés, le Citizen n’a pas encore donné la pleine mesure de son talent. Malgré l’acquisition de fournitures onéreuses l’été dernier, la fin d’année 2016 laisse donc un profond goût d’inachevé.


Burnley (5/10)

Un cas à prendre avec des pincettes. Le fils de la tête brûlée Sean Dyche est moins riche que les autres, se bat avec des armes moins affûtées, n’a pas de stylo quatre couleurs mais un avantage certain : celui d’avoir un manoir où la majorité des invités repartent à poil. Oui, ce n’est pas toujours joli, rarement soigné, mais ça tient le coup, et pour un retour dans l’établissement après un an de TIG, il semble que les bêtises ont été retenues. À confirmer tout en commençant à ne plus avoir peur des voyages. Le come-back de la drogue Joey à la maison pourrait aider, s’il n’est pas suspendu pour ses affaires de paris.


Newcastle (4,5/10)

Bluffant. Après un premier semestre qui l’a poussé en maison de redressement, l’historique en pull St James’ recueille déjà les premiers résultats de ses efforts et est même déjà le meilleur élément de son milieu. Le fait que le père espagnol et geek n’ait pas bougé malgré les événements a beaucoup joué en sa faveur mais il faut aussi souligner l’excellent début d’exercice du nouveau gadget Gayle. Bon, le point noir, parce qu’il en faut un, reste pour autant tenace : l’ambiance à la maison n’est toujours pas terrible et les grèves répétées sur le trottoir devant la maison n’aide pas à l’ambiance générale. Suffisant tout de même pour revenir chez les grands ? Sûrement.


WBA (5/10)

Du classique pour le gamin de l’ouest. Comment résumer son année ? Du silence, quelques éclats, quelques déceptions, mais surtout l’art de savoir se contenter du minimum. Problème : le minimum ne peut plus suffire depuis que le petit a été changé de famille et qu’il s’est vu mettre dans les pattes des nouveaux parents chinois. La réponse a déjà été donnée lors du second semestre de l’année avec de belles promesses pour les prochains mois, histoire de boucler l’exercice en cours avec la banane et enfin du jeu. Encourageant pour la suite, mais un élève à surveiller. Oui, on connaît son histoire et il ne faut pas le lâcher.


Passage de justesse

West Ham (4,5/10)

La dernière rencontre avec le père croate, guitariste à chemise trempée, a suffi pour comprendre les problèmes. Hier, monsieur venait aux réunions avec une petite veste et nous parlait avec amour de sa maison chaleureuse et historique où tout le monde vivait bien grâce notamment aux coups de bassin réunionnais. Et voilà, l’exemple type de la folie des grandeurs. Les grands-parents ont payé un déménagement démesuré à toute la famille et tout s’est effondré. Dégagé de la classe européenne, la langue pendue en TP, le bordel est total et le gâchis immense. Difficile à accepter pour l’histoire du jambon fumé.


Everton (4/10)

Ah, ce putain de bonbon. On pensait pourtant avoir retenu la leçon : un bel emballage, une couleur pas trop dégueu et boum, un goût désagréable qui reste en bouche. Si le bonhomme ne fait pas encore partie des moins bons, il est déjà dans la catégorie des têtes à claques avec des mèches prometteuses qui veulent se tirer et un nouveau beau-père qui peine à installer ses idées. Le vieux Ronald s’était pourtant tapé avec succès la petite sainte, gober un bonbon aurait dû être un jeu d’enfant. Il va encore lui falloir du temps. Mais qui en a encore ?


Norwich (3,5/10)

Le cas du petit canari, nous y voilà. Quelle année navrante. Si les limites étaient déjà connues, le retour au bagne devait permettre de se remettre en ligne. Résultat, le premier semestre n’a été qu’une série sinusoïdale et il est difficile de porter un jugement définitif sur les capacités réelles de l’élève. Tout simplement parce qu’être agréable, souriant, d’avoir un peu de caractère, ne peut pas toujours suffire alors il faut maintenant accentuer le travail de fond. Sous peine de se perdre dans la masse.


Stoke City (4/10)

Oui, c’est dur, mais probablement à la hauteur de la déception. Où est donc passé Stokelona ? Peut-être que sur ce coup, le conseil s’était un peu trop enflammé, car dans la foulée, le début d’année 2016 a été compliqué, et le deuxième semestre n’a vraiment été commencé qu’en octobre. Stoke la fragile aventurière doit maintenant confirmer pour de bon les espoirs de son père Mark. Le chromosome gallois Joe X étant développé, toute ambition est autorisée. Sous peine de passer sa vie au milieu de l’amphi et de ne pas trop savoir quoi en faire.


Middlesbrough (4,5/10)

Être réintégré au BDE, Boro l’attendait depuis sept ans. Et il faut se le dire : tout a été bien préparé, avec patience, logique et même avec quelques vieilles recettes qui commencent à porter leurs fruits dans la cour avec les grands. Le voilà de retour à sa place, sans toujours briller, en s’amusant avec ses potes d’en bas, mais tout en gardant ses idées, et c’est déjà une belle chose quand on a un père comme Aitor. Il faut maintenant confirmer et trouver de la constance.


Manchester United (4/10)

C’est à croire que les immenses attentes qui l’escortent continuent de le brider. Pourtant, son instructeur néerlandais et ses manières un brin dictatoriales ont été priés de foutre le camp après une cinquième place synonyme de nouvelle désillusion. Mais avec les arrivées d’un Portugais à la mauvaise foi assumée, d’un géant suédois qui toise son monde et d’une « Pioche » aux coups de compas faramineux, le diablotin a entamé les derniers mois de 2016 avec des intentions davantage en adéquation avec son statut. Sauf que les promesses éveillées peinent à se matérialiser dans les devoirs sur table. Peu de cohérence, une écriture souvent désordonnée et des idées dont on a du mal à percevoir le sens. Reste, toutefois, une marge de progression importante qui pourrait peut-être étonner à l’ouverture de 2017 au vu des dernières semaines de l’année.


Redoublement

Swansea (3/10)

Qu’il semble loin le temps où l’assidu et ponctuel Gallois s’élevait comme le chantre des choses bien faites avec des moyens limités. Désormais, ce sont les ratures qui émaillent principalement ses feuilles rendues. Au bord du gouffre en mars dernier, il s’est battu péniblement pour éviter de redoubler. Mais cela ne s’est pas avéré sans conséquences. Ayew a changé de classe cet été tout comme le fidèle de longue date Ashley Williams. Et les venues notamment de Llorente et Fer n’ont pas eu le rendement escompté. Puis celle, en octobre, du surveillant américain Bradley pour redonner de l’élan à ce cygne déboussolé a renforcé cette impression d’incertitude régnant autour de lui. Le redoublement pourrait bien être la sanction définitive prochainement.


Aston Villa (1,5/10)

Ah Villa, la belle Villa, la ville où tout le monde se déteste, on voudrait partir mais on reste, ici c’est pas l’amour qui est roi, ici deux familles font la loi, pas besoin de choisir ton camp, on l’a fait pour toi y a longtemps. La maison Birmingham peine à se remettre de la terrible issue du premier semestre de l’année mais l’ambiance générale est redevenue positive au domicile où plus personne ne repart en se marrant. Pour le reste, les remarques du passé restent les mêmes tant l’inconstance et le manque de concentration de Villa est navrant. 2016, sale cru.


Sunderland (2/10)

Toujours la même tête de branleur qui refuse d’apprendre de ses erreurs pour espérer s’extirper de la médiocrité. Toujours, aussi, cette même propension à foutre le bordel au fond de la classe. Et ce n’est pas l’arrivée de l’austère Moyes en remplaçant du truculent Big Sam qui va ouvrir de nouvelles perspectives. Sans cesse au bord de la rupture, à croire qu’il traîne un foutu chat noir aux basques, l’incorrigible tête de con parvient malgré tout à décrocher l’admission. Le tout, très souvent, grâce à l’apport non négligeable du vieux grognard Jermain. Alors oui, dans l’ensemble, c’est assez dégueulasse et c’est souvent un calvaire de se le farcir en cours, mais jusqu’ici ça tient. Plus pour très longtemps ?


Réorientation

Hull City (1/10)

Le passage du collège au lycée pour cet adolescent fan de tigres apparaît comme une marche trop haute. Déjà passé à l’appel au terme du premier semestre, il ne sait clairement pas s’y prendre pour se faire remarquer et séduire les filles de sa classe. Maladroit, indiscipliné, il trimbale comme un boulet son physique disgracieux. L’intégration s’avère plus que malaisée. Il faut dire, aussi, que le bougre traîne au sein d’une belle clique de tricards avec, en chef de meute, un certain Dieumerci Mbokani, dont la réputation n’est plus à faire. En outre, les résultats ne plaident pas en sa faveur avec seulement trois devoirs sur table réussis. C’est peu, bien trop peu, surtout quand c’est le bordel à la maison. Et, à ce rythme-là, c’est le renvoi qui l’attend.


Crystal Palace (2/10)

Quelle explosion ! L’année dernière, le petit aigle était prometteur, sérieux, et ses petites lunettes pouvaient même laisser penser que la confirmation allait arriver. Trop beau, trop vite : l’exercice 2016 est une catastrophe immense et vient de se terminer avec le départ du père, Alan, de la baraque. Pire, après un premier semestre passé à cracher partout en soirée, le gosse de Londres a déçu toute sa famille dans le second en étant incapable de se remettre en question malgré les moyens déployés. 2017 ne pourra être que meilleur.

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Par Maxime Brigand et Romain Duchâteau

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