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Le conseil de classe de la Ligue 1
L'OM de Bielsa champion d'automne, l'OL de Lacazette qui vient s'incruster à la deuxième place, le PSG qui déçoit, Monaco qui remonte, Lille qui dégringole : c'est l'heure de distribuer les bons et les mauvais points de cette première moitié de saison en Ligue 1.
Ils surprennent les profs
Marseille : 9/10
Au début de la saison, personne n’imaginait le petit Olympique et son accent chantant squatter la tête de classe. Mais force est de constater que l’élève a changé. Sans aucun doute, son placement dans l’internat de Notre-Dame de Bielsa lui a fait du bien. Mieux dans son corps, mieux dans sa tête, cet OM-là a cartonné tous les contrôles de septembre à novembre. Jamais plus à l’aise qu’enfoncé dans son tee-shirt APG10 et recouvert de paillettes, il a toutefois flanché lorsque les gros contrôles se sont présentés. Quelques errements face à l’adversité, qui ne doivent éclipser une constance et une envie débordante.
Lyon : 8,5/10
On pouvait craindre le pire pour le benjamin de la classe. L’été passé avec Hubert, ce grand-père pas des plus folichons, n’inspirait d’ailleurs pas la plus grande confiance. Mais jeunesse qui pousse a jolie frimousse. Après une mise en route tout en douceur, le Lyon a imposé sa fougue en terminale L1 (oui, l’OL étudie dans un grand lycée). Du talent sous la pédale, de l’insouciance face à la difficulté, Lyon a survolé la deuxième partie du trimestre, claquant notamment un beau 17 dans son cours d’attaque. Second de la classe, il aspire désormais à terminer l’année sur la première marche. Difficile, sans être impossible vue sa progression. Et le soutien indéfectible du parrain Jean-Michel, qui n’hésite pas à vanter les bonnes notes du fiston façon « djeun’s » sur Twitter.
Saint-Étienne : 7/10
Pas le plus fantasque, mais sûrement l’un des plus réguliers. Depuis des années, le petit ange vert obtient de bons résultats et n’a jamais en dessous de la moyenne. Cet exercice encore, Sainté enchaîne les notes largement au-dessus de la médiane, sans toutefois décrocher le 20/20 ou faire d’une matière sa spécialité. Une incapacité à dépasser ses aptitudes naturelles qui peut parfois agacer ses profs, qui l’enverraient bien passer les concours des grandes écoles, mais se résolvent pour le moment à lui promettre une bonne fac d’éco. Bien placé cette année, l’élève ne devra pas rater l’occasion de faire grimper sa moyenne en fin de trimestre. Mais le fait d’avoir obtenu un bien meilleur résultat que son ennemi lyonnais lors de l’épreuve du Chaudron en physique-chimie pourrait lui donner un supplément de motivation non négligeable.
Leurs parents en attendent mieux
PSG : 7/10
Celui qui énerve tout le monde, c’est lui. Premier de la classe ces deux dernières années, il peine à confirmer. Fatigué, pas vraiment motivé, il préfère draguer et blaguer plutôt que d’écouter en cours. Il choisit ses matières et s’est même permis de ne plus travailler depuis début décembre. Dommage parce que les capacités sont toujours là. Le prof particulier, M. Blanc, serait trop laxiste et pourrait être remplacé. En attendant, s’il veut satisfaire papa Nasser qui est très exigeant, il va falloir se ressaisir. Finir à la fac quand on peut aller à Sciences Po, c’est dommage, quand même.
Montpellier : 5/10
On pouvait s’inquiéter pour celui qui a braqué la Seconde pour finir en Terminale S spé math. Aujourd’hui orphelin de son Loulou Nicollin, ça va moyennement. Sans son mentor, la concentration a un peu disparu. Capable de cartonner les contrôles les plus difficiles, comme celui face à l’OM ou Rennes, il est aussi capable de louper les petites interros pourtant censées faire remonter les moyennes. Reims, Ajaccio et Bastia sont autant de points perdus qui font qu’aujourd’hui, Montpellier n’avance pas vraiment. Un peu plus d’attention en cours et de travail à la maison, et l’Europe pourrait être envisageable.
Lille : 3/10
En voilà un qui n’a pas assumé la classe européenne. Un niveau d’exigence trop élevé, sûrement. Malgré des débuts plutôt encourageants, le trop faible niveau en langues étrangères aura eu raison de la confiance des Nordistes. Avec la fin de l’été et l’arrivée de l’automne, les Dogues se sont embourbés dans une routine pas très saine qui les a plongés dans les profondeurs du classement. Au final, les derniers contrôles n’auront pas été trop mal gérés et font office d’arbres qui cachent la forêt. Mais maintenant que la classe européenne est finie, il va falloir se concentrer sur les autres matières.
Ils se sont révélés en classe européenne
Monaco : 6,5/10
On le disait troublé par les problèmes financiers de ses parents. Mais le petit Monaco est un roc. S’il a dû apprendre à s’adapter à sa vie sans cuillère en argent ni fringues de luxe, force est de constater que son attitude en classe, bien que plus discrète, demeure irréprochable. Après quelques trous d’air en début d’année, il a su profiter de ses échanges avec la prestigieuse classe étrangère, pour laquelle beaucoup considéraient qu’il n’avait pas le niveau. Mais changer d’air à intervalles réguliers n’a fait que renforcer la motivation du pauvre gamin, qui fond peu à peu vers la tête de classe. Et profite chaque jour des cours dispensés par M. Jardim, ce prof à la réputation injustement galvaudée.
Guingamp : 5/10
Que le gosse est valeureux ! Partant de plus loin que les autres, le Breton de la classe a quelque chose de particulier dans le regard. Si son envie permanente de tenter conduit parfois à des gros ratés, le petit Guingamp ne désarme pas, drivé dans l’ombre par Jocelyn, ce papa aux idées éducatives rafraîchissantes. Qui plus est, ce voyage en Grèce, duquel il a ramené le scalp d’une jolie brune de Salonique, lui a permis de s’octroyer une cote de popularité hors norme au sein de la classe. Les résultats ne sont pas encore assez réguliers, mais en affichant la même détente, Guingamp pourrait bientôt avoir une belle vue. D’1m74 exactement.
Ils bossent sans faire de bruit
Nantes : 6/10
Les cahiers de vacances imposés l’été dernier par Papa et Maman ont porté leur fruit. Nantes est l’une des surprises de cette première partie de saison. Toujours au CDI ou à la bibliothèque, les Canaris sont récompensés de leurs efforts. Sans être les plus talentueux, ils sont allés gratter les points là où ils pouvaient. Fin calculateur, la participation orale lui a remonté presque toutes ses moyennes. À voir s’il peut tenir ce rythme intensif sur toute l’année.
Reims : 6/10
On ne savait pas trop à quoi s’attendre. Après un exercice précèdent encourageant et une honorable 11e place, cette saison semble être une copie conforme de la précédente. Joueur, efficace et conscient de ses capacités, Reims fait son petit bonhomme de chemin sans se faire remarquer. Si les grandes prépas ne sont pas pour lui, une bonne école post-bac devrait satisfaire tout le monde. Tranquillement calé à la 9e place entre Rennes et Montpellier, Reims va pouvoir passer de bonnes fêtes. Avec du champagne, bien sûr.
Lorient : 4/10
Lui, il part avec un gros désavantage. Le synthétique de son stade, c’est un peu comme celui qui arrive tous les matins sans s’être brossé les dents. Personne n’a vraiment envie d’aller le voir. Pourtant, lui vient te parler. Malgré son haleine fétide, il a souvent la main levée en classe et est le premier à proposer de se retrouver tous ensemble après les cours. Malgré sa bonne volonté et ses intentions de jeu, Lorient n’y arrive pas vraiment. Du dentifrice et une brosse à dent pourraient radicalement changer son image en 2015. Une vraie pelouse, aussi.
Ils choisissent leur matière
Bordeaux : 5,5/10
En début d’année, il a enchaîné les vins sur vins, alors que l’on lui prédisait un rôle de figurant dans le milieu du classement. Mais le gamin était assurément en surrégime. Retombé dans l’approximation au bout d’1 mois et demi, Bordeaux a progressivement lâché du terrain sur les camarades qui le chassaient. Surtout, il semblerait que sa remarque sur l’avantage supposé des élèves de couleur en EPS ait quelque peu troublé la suite de son travail. Psychologiquement au fond du goulot, le Girondin alterne depuis le bon et le moins, ne devant sa moyenne plus que correcte qu’à ce début d’exercice canon. Ce 5 ramassé lors du dernier contrôle avant Noël est le meilleur témoin de la déliquescence à venir.
Rennes : 4,5/10
L’élève feignant par excellence. Doté de certaines capacités, notamment de vivacité, l’élève rennais est branché sur courant alternatif. Après un début d’année passé à regarder par la fenêtre, il s’est remis au travail en octobre à l’approche des bulletins de mi-parcours, pour contenter ce père millionnaire qui ne saurait tolérer que son fils végète en dessous des prolos. Pourtant, difficile d’être satisfait par le rendement du petit en rouge et noir, qui n’exile les peurs de ses professeurs que trop irrégulièrement.
Nice : 3,5/10
À réaction, l’élève niçois galère sévèrement cette année. L’illusion des premiers mois passée, le sudiste a plongé à mesure que les cours s’intensifiaient, au mois de novembre. Pourtant soutenu par toute sa famille, il semble payer son jeune âge et une attitude trop frileuse en cours, ce qui agace et déçoit. Et s’il s’évite pour l’instant le spectre du redoublement, le second trimestre se devra d’être celui des prises de risques.
Ils ont du mal à s’intégrer
Lens : 3,5/10
Le petit nouveau a vécu une première partie d’année mouvementée. Pas de stade, pas d’argent et pas de recrue, les retrouvailles avec les copains du collège sont difficiles. Il a même été hébergé deux fois chez la plus belle fille du lycée, sans réussir à faire quoi que ce soit. Dommage. Mais une bonne nouvelle est venue égayer tout le monde à l’aube de Noël : l’argent azéri est enfin arrivé. De quoi retrouver quelques paquets sous le sapin. Et des bonnes notes en 2015 ?
Metz : 2,5/10
L’élève messin s’essoufle. Après des débuts prometteurs pour son retour parmi ses anciens camarades, le Grenat a vu rouge lorsque le rythme s’est intensifié. Pas de Cartier donc pour le gamin venu de l’Est, qui espère que sa connaissance du biélorusse lui permettra de rattraper quelques points avant la fin de la saison. En maths, c’est plus dur, avec un carré défensif mal maîtrisé.
Caen : 1/10
L’erreur classique. Celle de parents qui, persuadés des qualités supérieures de leur enfant, se décident à lui faire sauter une classe. Mais le gap est trop rude pour l’élève normand, confronté à des gros bosseurs et à des professeurs exigeants. Largué dans toutes les matières, Caen se voit affublé du bonnet d’âne de ce premier trimestre, malgré une envie de s’adapter à cet environnement hostile. Malheureusement, personne ne peut se porter garant des futurs résultats d’un gamin qui part de loin.
Ils ont rendez-vous chez le CPE
Toulouse : 3/10
Les années passent et les habitudes restent. Sur les bulletins, les appréciations sont toujours les mêmes : bavardage, désinvolture et manque de concentration. Cette année, pourtant, un léger mieux est à signaler. Grâce à Ben Yedder, l’espoir d’avoir une mention a un moment traversé l’esprit de Casanova. En fait, ce n’était qu’un feu de paille. Dans le même établissement depuis la maternelle, le Téfécé inquiète le CPE qui le convoque dans son bureau pour évoquer ses perspectives d’avenir. Comme d’hab, Toulouse ira sans vraiment avoir de projet.
Évian : 2/10
Cette saison, Évian choisit clairement ses matières. Pas remis de son été précèdent à picoler devant la Coupe du monde, le début d’année fut catastrophique. 6 contrôles ratés avant de se rattraper sur les 3 suivants. Finalement, il rechute sur les 4 d’après avant de se remettre au boulot sur les 3 qui suivent. Comme un symbole, il a raté les 3 derniers. Une loi des séries qui ne pardonnent pas, puisqu’Évian est aujourd’hui relégable. Pendant les fêtes, il vaudrait mieux en rester à l’eau pour ne pas connaître une reprise comme celle du début d’année.
Bastia : 1,5/10
Le seul Corse de la classe se sent bien seul. Son voisin ajaccien parti, il n’a plus personne avec qui s’embrouiller. Il a quand même trouvé son copain niçois avec qui s’amuser un peu. Indiscipliné, il continue à foutre un peu le bordel. Au niveau des résultats, ça va un peu mieux depuis que tonton Claude est parti. Il s’est même payé le luxe de ne rater aucun de ses trois derniers contrôles. Encourageant pour une suite qui reste quand même inquiétante. Un élève à surveiller.
Par Raphaël Gaftarnik et Jean-Guillaume Bayard