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- Bilan 2014/2015
Le conseil de classe de la Ligue 1 2015
Le moment tant redouté est finalement arrivé. Après quelques jours de délibération, les profs ont statué sur le sort des 20 élèves de la classe de français. Et c'est évidemment trop tard pour ceux qui n'ont pas su redresser la barre au troisième trimestre.
Félicitations
Paris (9/10)
La réussite de l’élève parisien n’est pas une surprise. Avec les facilités exposées depuis trois saisons, sa présence en tête de classe ne faisait guère de doutes. Pourtant, celui qui n’a normalement pas besoin de réviser pour réussir un contrôle s’est fait piéger en début de trimestre. Plus concentré sur ses options de classe européenne, Paris a délaissé le pain quotidien, abandonnant les meilleures notes à d’autres. Bon mais pas premier, il n’a toutefois eu qu’à bosser une dizaine de journées pour exploser les moyennes de la classe. La force du bourgeois placé dans une classe de ZEP.
Lyon (8,5)
Le début d’année compliqué de l’élève qui rentre un peu trop tard du bled, mais aucun écart par la suite, ou presque. Seul un petit rapport d’incident reçu face à Nice pour avoir quitté le cours de monsieur Fournier sans donner de raison valable après la récréation. Perpétuellement poussé par son paternel envahissant, représentant de la FCPE au sein de l’établissement Ligue 1 (la PEEP, c’est pour Guardiola), l’élève lyonnais a su puiser dans ses ressources pour revenir là où on ne l’attendait plus : dans la tête de classe. Chouchou des surveillants qui n’ont pas hésité à filer des heures de colles à ceux qui l’emmerdaient dans la cour, l’OL a su proposer quelque chose de différent de ses camarades. Si le cercle familial reste aussi soudé, l’avenir est radieux. Enfin il faudra quand même que papa arrête de poster les résultats des contrôles sur les réseaux sociaux.
Tableau d’honneur
AS Monaco (8)
Au retour des vacances, le petit Monégasque a souffert dans la cour de récré. À cause du contrôle fiscal subi par son père, il a en effet dû troquer Jean Diesel et Nike Vintage pour un jogging Lacoste et une paire de Kalenji. Les moqueries ont été vaches, parfois dures, si bien que l’ancien gosse de riche s’est plongé dans le boulot par esprit de revanche. À force d’abnégation, à force de séance de travail avec ce tuteur portugais, l’élève du Rocher a coiffé tout le monde ou presque au poteau. Et remis les Kalenji au goût du jour.
Montpellier (7,5)
Pas facile d’exister lorsque l’on a un père charismatique et un grand-père qui gueule à chaque mauvaise note. Pourtant, le petit Héraultais a fait le boulot, tout en discrétion, assurant tranquillement son passage en classe supérieure. Et si le trio maths-français-histoire n’est pas son fort, il a fait preuve d’une belle implication dans les matières mineures. Une belle performance, d’autant qu’il lui est arrivé d’être noyé sous le travail.
Marseille (7)
Au collège, il y a deux types de salauds. Ceux qui cherchent une « amoureuse » juste avant la Saint-Valentin pour avoir un cadeau, des petits salauds. Puis ceux qui bossent comme des fous jusqu’à Noël pour être gâtés par leurs parents, les gros salauds. Ce petit gros qui a écrasé la classe avec son énorme cartable sur les épaules et ses joues rouges, c’est l’OM. Intraitable et flamboyant jusqu’à la fin de l’année 2014, l’élève phocéen a trop squatté sa Playstation4 à la rentrée, et c’est dommage, car le potentiel était là. En même temps, le petit gros à cartable, c’est aussi celui qui oublie son manteau près du tas de feuille. Et cette absence de Nkoulou, l’OM ne s’en est jamais remis.
Saint-Étienne (6,5)
Impossible ou presque de ne pas l’inscrire aux côtés des bons éléments de la classe. Mais le Stéphanois est un gamin énervant. Loin d’être idiot, mais incapable de se faire violence lorsque les contrôles importants se présentent face à lui. Une flemme, un manque d’ambition même, qui agace tant le petit homme vert semble prendre un malin plaisir à ne pas bosser les corrections de ses professeurs. Et un comportement qui ne pardonnera pas lors des études supérieures.
Encouragements
Guingamp (6,5)
Ce cataclysme arrive au moins une fois dans l’année dans chaque classe de France. Le professeur, sadique, rend les contrôles dans l’ordre des notes et alors qu’il reste deux copies, la sanction tombe : le premier de la classe est battu par un nullos. Ce gamin qui s’accroche comme il peut et qui progresse dès qu’il en a l’occasion, c’est Guingamp. Sûr de ses forces (la paire Beauvue – Mandanne), le Breton a réalisé une année inespérée tant dans son cursus normal qu’en section européenne. Avec un petit effort en plus, il allait chercher la finale de la Coupe de France pour une saison pleine.
Caen (6)
Ses parents ont craint le pire. À mesure que les mauvaises notes s’enchaînaient, ils ont même songé au BEP, certains que malgré sa bonne volonté, le petit n’était pas fait pour l’école. Mais il aura suffi d’un joli Noël pour rebooster le gamin promis au Benezet d’âne. Revenu des vacances avec l’envie de s’en sortir, le Normand a enchaîné une série de bonnes notes et démontré que le travail paie toujours. Un élève attachant à défaut d’être talentueux donc.
Bordeaux (6,5)
Pas simple de commencer la saison quand on est le fils d’un paternel accusé de racisme dans une classe où diversité est le maître mot. Solide mentalement, l’élève bordelais a bossé dans son coin tout au long de l’année sans oublier de faire parler de lui de temps en temps, en se prenant une gifle de Lyon dans sa cour de récré ou en montrant ses parties intimes aux filles de la classe. Et s’il n’est jamais facile de changer d’établissement en cours d’année, gageons que la petite fête organisée par le Girondin restera longtemps dans les têtes de ses camarades.
Passage de justesse
Rennes (5)
Au milieu de la salle, cantonné aux 11, jamais proche du redoublement, jamais proche du tableau d’honneur. Dès lors, le conseil n’a pas besoin de s’étendre : le Rennais est un élève insignifiant.
Nice (5)
Assurément, l’Aiglon a du potentiel. Entres fulgurances mathématiques et rédactions envolées, il a même parfois séduit ses professeurs. Mais l’Aiglon a aussi un problème : son père. Trop présent lors des devoirs à la maison, le paternel a même pris la mauvaise habitude d’effectuer le boulot du fiston à sa place. Et si la scolarité se vit chez lui en famille, les résultats s’en sont ressentis. Qui plus est, l’incarcération de son oncle pour une sombre histoire de violence autour d’un constat a plongé le gamin dans le doute. Ça passe pour cette année, mais l’environnement du Niçois gagnerait à être assaini.
Lille (4,5)
L’été, ça change un gamin. Dans la famille de Lille, cela fait deux ans que l’on s’inquiète des fréquentations du fiston. Oui, le LOSC, c’est l’ancien élève brillant qui rentre dans le rang à cause de ses « amis » . Et s’il parvient à sauver les meubles au niveau comptable grâce à ses bases, à force de fumer des joints derrière l’arbre, au fond de la cour, le LOSC rend des copines d’une banalité rare. Heureux dans son malheur, Lille, élevé par une famille nordiste aimante, va voir confié son destin à un nouveau prof principal. Un homme capable de gérer les crises et les mères des élèves inquiets.
Bastia (5,5)
Seul Corse de la classe depuis l’exclusion d’Ajaccio, le petit Bastiais a connu des problèmes avec son nouveau tuteur. Trop droit, trop vigoureux, Claude Makelele est parti en dépression et a laissé sa place au Printant pour redresser la barre. Appliqué par amour de sa famille, le Sporting a su se tenir loin du redoublement sans jamais cesser d’animer la classe. Oui, c’est une nouvelle fois avec le carnet de correspondance bien rempli que le sale mome termine l’année. En même temps, ce n’est pas possible d’aimer autant les claque-doigts.
Nantes (5)
Difficile mentalement de débuter l’année scolaire quand votre mère a travaillé comme employée de ménage dans la boutique du meilleur élève de la classe. Très costaud de ne pas redoubler quand on a interdit à votre famille de faire les courses de la rentrée. Une saison difficile, mais respectable. Comme quoi, le stylo bic, ça a parfois du bon.
Lorient (3,5)
Le classique de l’élève dont l’année est pourrie par le divorce de ses parents. À cause d’un paternel parti trouver l’amour en Algérie, Lorient a passé plus de temps avec l’auxiliaire de scolarité qu’en cours. La philosophie est la même, les résultats moins concrets. Gageons qu’il lui faille juste s’adapter à ce bouleversement, tout en espérant que des beaux-parents ne viennent pas compliquer l’affaire.
Redoublement
Toulouse (3)
Combien de fois faudra-t-il lui dire ? L’élève toulousain ne prend pas garde aux avertissements qui lui ont déjà été adressés. C’est bien beau d’enfumer tout le monde en début d’année, en promettant de bons résultats, mais la combine ne prend plus. Alors, les professeurs ont décidé de sévir en brandissant la menace du redoublement. Heureusement pour lui, la classe comptait déjà dans ses rangs un gros quota de cancres. Les nouveaux lui sauveront-ils la peau l’an prochain ?
Réorientation
Évian (2,5)
« Ça va être ric-rac pour vous Évian ! » Cette année, l’élève savoyard n’aura dont pas réussi à faire pencher la balance du bon côté. Habitué de fin de trimestre canon, celui qui porte le tee-shirt rose comme personne a cette fois-ci flanché dans la dernière ligne droite. Grand agitateur de la cour de récréation , Évian quitte donc ses camarades en ayant mis autant de coups qu’il en a pris. Mais pour les fessées, il y a des établissements spécialisés.
Reims (2)
Bizarre que le parcours de cet élève… Prometteur en début d’année, le fantasque rémois a grandement participé à la vie de classe, sans doute enorgueilli par ses bons résultats sur les contrôles de connaissances. Mais la confiance s’est transformée en rébellion. Insolent, il a franchi la limite en renommant M. Jean Luc, son professeur d’EPS, en Jean Patrick. Un affront qui lui a valu d’être saqué et de terminer l’année en roue libre. Un comportement très limite.
Metz (1,5)
Il partait de loin. Alors il s’est installé au premier rang, tentant de compenser ses lacunes par une assiduité de tous les instants. Rien n’y a fait. Car l’élève messin, qui bénéficiait en outre de cours de soutien dispensés par un ancien professeur retraité, n’avait pas cette année le niveau Ligue 1. Rapidement découragé, il a alors reculé, place par place, pour finir au fond de la classe à fabriquer des sarbacanes à air comprimé. Une façon de cracher sa haine du système et sa frustration face aux résultats.
Placement en famille d’accueil
Lens (non noté)
Son père lui avait promis qu’il aurait les moyens d’assumer sa scolarité cette saison, il a encore menti. A-t-il tout claqué au casino ? Au troquet ? Personne ne le sait, mais le constat est simple : pas de cahier, pas de trousse, pas de stylo, pas de repas à la cantine et une seule tenue toute l’année. Dur. Le pire dans tout ça, c’est que comme souvent, cet élève n’était pas le moins motivé. C’était juste le plus pauvre.
Par Swann Borsellino et Raphael Gaftarnik