- International
- CAN 2015
- Quarts de finale
- RD Congo/Congo (4-2)
Le Congo renverse le Congo
Pour le premier quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations, le Congo de Claude Le Roy s'est incliné contre la République démocratique du Congo (2-4). Un résultat logique, même si les Diables rouges ont mené 2-0 en marquant sur leurs deux seules occasions du match ou presque.
Une barre pour déclencher le début des hostilités. Voici la manière choisie par le Congo de Claude Le Roy et celui de Florent Ibengé. Le tournant intervient à la 53e minute et est suivi de six buts, d’une autre barre et d’un poteau sans compter les occasions manquées l’une derrière l’autre. Le spectacle entre les deux Congo s’est clairement fait attendre, mais il valait le coup d’œil lors d’une seconde période insensée. Une période dans un pur style « CAN » , qui a vu le destin (ou la chance) changer plusieurs fois de camp, comme s’il avait du mal à choisir entre les Congo. Le choix sera finalement fait au mérite. Plus méritantes, les ouailles d’Ibengé filent en demi-finale.
Le Congo neutralise le Congo
Homonyme : du latin homonymus, emprunté au grec ancien ὁμώνυμος, homonymos formé de ὁμός, homos ( « semblable » ) et de ὄνομα, onoma ( « nom » ). Quand même Wikipédia et ses leçons d’étymologie n’aident pas à la résolution d’un problème, il faut employer les grands moyens. Pour différencier le Congo et le Congo, on parlera donc de Congo rouge et de Congo blanc. Pour plus de précisions, il faudra sinon vous adresser directement au peuple des Kongo qui forme un peuple d’Afrique centrale ou à Cheick Kongo sûrement bien renseigné sur la question. Une autre option aurait été de contacter Claude Le Roy, entraîneur a priori du Congo rouge, mais avec tant de pays écumés depuis une trentaine d’années, le meilleur entraîneur français d’Afrique est peut-être aussi un poil confus. C’est bien toute la magie de la Coupe d’Afrique des nations. Sans doute habité par le même questionnement, l’Estadio de Bata sonne bien creux pour la première retrouvaille à la CAN, depuis 1974, des deux pendants du fleuve Congo. Il faut aussi dire que la première mi-temps est bien triste malgré la domination du Congo blanc qui se crée quelques occasions par Bolasie ou Bokila (10′, 18′, 36′). Cependant largement insuffisant pour tromper la vigilance du Congolais rouge Mafoumbi. Le Congo rouge n’a lui pas vraiment montré la moindre velléité offensive, si ce n’est sur un coup franc surpuissant de Doré – encore un homonyme, tiens – qui a fuit le cadre de Kidiaba de peu (42′).
Un deuxième acte fou
Après une première mi-temps bien terne donc, les deux Congo sont déterminés à prouver leurs aptitudes techniques. Le bien-nommé Dieumerci Mbokani se charge de mettre les Blancs sur orbite, mais sa remise, reprise en force par Bokila ne trouve que la barre. Sur l’action qui suit, le Rouge Ndinga brosse un coup franc que reprend parfaitement Doré devant un Kidiaba impuissant. Le Congo ouvre le score et est à nouveau sauvé par la barre dans la foulée sur un coup franc de Makiadi. Rebelote dans les instants qui suivent avec Bifouma qui double la mise. Mais le Congo blanc ne s’avoue pas vaincu, et Mbokani se charge lui-même de remettre les siens dans le match. Bokila a lui une foule d’occasions pour égaliser et finit enfin par y parvenir au prix d’une énième tentative que Mafoumbi ne peut stopper. Le Congo rouge vient de gâcher une avance de deux buts, et pis, il ne parvient pas à stopper l’hémorragie. À la tombée d’un coup franc de Kebano, Kimwaki se charge en effet de donner l’avantage de la tête au Congo blanc. S’en est trop pour le Congo rouge déboussolé qui est encore puni par Mbokani en fin de match. Le Congo a renversé le Congo.
Par Eric Marinelli