- CAN 2017
- Gr. C
- RD Congo-Maroc (1-0)
Le Congo brise sa malédiction marocaine
Majoritairement dominé durant toute la rencontre, la République démocratique du Congo s'est montré très réaliste pour obtenir une victoire étonnante face au Maroc. La première de son histoire devant les Lions de l'Atlas, qui ont péché dans les deux surfaces.
RD Congo 1-0 Maroc
But : Kabananga (55e) pour le Congo
En général, quand on touche la transversale dès la deuxième minute alors qu’on est considéré comme le favori, il y a deux manières de voir les choses : soit on considère que la domination va être totale et que les opportunités de marquer vont pleuvoir pendant toute la partie, soit on estime que cette barre est synonyme d’un manque de réussite qui va nous poursuivre durant 90 minutes. Pour le Maroc, qui affrontait la RD Congo pour la première journée du groupe C, il fallait opter pour la deuxième catégorie. Car après avoir vu le bois repousser la tête de Mbark Boussoufa, les Lions de l’Atlas n’ont jamais réussi à concrétiser leur supériorité naturelle. Pire : ils ont assisté, médusés, au seul but du match inscrit par l’adversaire sur l’une de leurs rares offensives. Les Léopards, qui ont parfaitement joué le coup, prennent donc la tête de la poule au détriment du Maroc, qui peut s’en vouloir.
La RD Congo sérieuse, très sérieuse
Habitué au succès en Coupe d’Afrique des nations, Renard connaît les secrets de la compétition. Du coup, son Maroc débute bien. Sans se presser, mais en dominant patiemment. La RD Congo ne s’en sort que grâce à ses montants et sa volonté de ne pas craquer trop tôt. Bakambu et ses potes tentent bien quelques approches, mais la mission principale reste le point du match nul. Sereins comme l’est leur coach, les Lions de l’Atlas confirment leur statut de favori dans le jeu et attendent la bonne ouverture pour ouvrir la marque. Problème : elle n’apparaît pas. Les Marocains jouent plutôt bien, la domination territoriale est présente, mais les occasions peinent à se multiplier. Ce qui fait le jeu des Léopards, bien organisés et appliqués en défense. Plus les minutes s’écoulent, plus l’objectif se rapproche pour eux. Et pas la peine de compter sur une boulette ou un cadeau offert sur un plateau, vu leur concentration.
L’efficacité, arme fatale
Tactiquement, le Maroc paraît meilleur. Reste à trouver la réponse à cette principale question : comment contourner ce bloc adverse qui brille par sa solidarité ? Et par son engagement physique, n’en déplaise à la cheville de Carcela ? À force de chercher la clé à l’énigme et de retourner le casse-tête dans tous les sens, les Lions de l’Atlas en oublient les fondamentaux et jouent trop facile. Et devant des Congolais prêts à prendre tout ce qu’on leur laisse, ça ne pardonne pas. Contre toute attente, les Léopards trouvent le chemin des filets par Kabananga, opportuniste sur un renvoi raté du gardien Mohamedi pour ce qui constitue l’une de leurs seules situations. Une surprise, quand on sait que la nation entraînée par Renard n’a jamais perdu face à son adversaire du soir en six confrontations. Sauf que cette fois, le technicien français doit faire avec de nombreuses absences. Insurmontables visiblement, puisque ses joueurs ne trouvent pas l’inspiration (ou le talent) pour obtenir l’égalisation face à un Matampi costaud dans les cages. Avant de se coucher, Boussoufa repensera certainement à cette fameuse deuxième minute…
Par Florian Cadu