- Angleterre
- Premier League
- 12e journée
- Arsenal/Manchester United (1-2)
Le complexe United demeure pour Arsenal
Même avec un onze qui sentait le bricolage, Manchester United n'a eu besoin que de l'écusson sur son maillot pour foutre la trouille à un Arsenal toujours aussi complexé.
O. Giroud (95′) pour Arsenal , K. Gibbs (56′ csc), W. Rooney (85′) pour Manchester United.
Avant de s’en prendre aux consultants français, Patrice Évra avait déjà donné dans la punchline efficace pour parler des oppositions entre Manchester United et Arsenal. En 2009, il avait parlé de « 11 hommes contre 11 enfants » . Des années ont passé, le Français n’est plus là, mais la formule reste. Alors qu’Arsenal avait le pain et le couteau pour recoller au quatrième du championnat, c’est un United totalement patraque qui se rapproche du strapontin en empochant trois points. Les fans d’Arsenal ne peuvent même pas se dire que ce nouveau camouflet incitera les dirigeants à recruter Čech, Hummels ou Khedira : le problème de cette équipe est avant tout mental.
Wilshere perd ses nerfs
Parce qu’en face, il n’y avait rien d’insurmontable. Van Gaal a ressorti son 3-4-3 de la sélection batave au Mondial. Il y a déjà Van Persie, alors il propose à Rooney de prendre le rôle de Sneijder et à Di María celui de Robben. Joli Casting. Le problème, c’est que pour compléter le onze, il doit faire avec Carrick, Fellaini, Smalling, Blackett, McNair et Ashley Young, puisque Luke Shaw se blesse rapidement. Arsenal est donc favori avec son armada offensive composée de Wilshere, Ramsey, Oxlade, Welbeck et Alexis Sánchez. Mais les Gunners frappent direct, crispés, sans être vraiment inquiétants. Tout nouveau, Sánchez enchaîne les pressings de fou aux quatre coins du terrain. Sur un assaut sur De Gea, il permet à son équipe de récupérer la balle rapidement. Welbeck lance Wilshere qui se foire en tirant sur le goal à bout portant alors que le buteur chilien était juste à côté. Comme un symbole, le meneur de jeu anglais tombe trop facilement pour obtenir un péno, puis s’accroche avec Fellaini, manquant d’être expulsé. En attendant, Arsenal s’éteint au bout d’une demi-heure et Manchester est à deux doigts d’en profiter de loin avec la patte de Di María.
La consolante Giroud
Titulaire avec la sélection anglaise sur les deux matchs de la trêve internationale, Wilshere joue son rôle de personne central jusqu’au bout. Sur un rush vers le but adverse, il est taclé par derrière par McNair. Ce n’est pas maîtrisé et ça blesse sérieusement l’Anglais, qui reste à boîter quelques instants sur la pelouse. Ça ne pardonne pas, United en profite avec une balle dans la surface adverse de Young où Szczęsny et Gibbs se percutent bêtement. La balle fuit de l’autre côté sur Valencia qui canarde sur l’arrière gauche et lui fait mettre un csc à l’heure de jeu. Sans avoir cadré une frappe, les Red Devils mènent au score. Autant le dire tout net, le moral des Gunners décide alors de quitter le stade et de rentrer à la maison.
Alors qu’il reste encore une demi-heure à jouer, pas une vraie grosse occasion à se mettre sous la dent, même si Sánchez, encore lui, ne démérite pas. Il faut attendre la 75e et le retour de Giroud pour voir les locaux assiéger le but adverse. Et forcément, ça laisse des espaces derrière. Dès qu’il en a l’occasion, Fellaini lance Di María qui décale Rooney comme il faut pour qu’il parte seul au duel. Un petit piqué et ça fait 2-0. Le but splendide de Giroud en fin de match, une demi-volée en lucarne spontanée sur un appel en profondeur n’y change rien, Manchester gagne son premier match de la saison à l’extérieur. Van Gaal respire, Wenger un peu moins. Après tout, sa direction va peut-être avoir envie d’un technicien qui n’a peur de personne.
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Par Romain Canuti