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Le City de la défense
Impressionnant de facilité offensive cette saison, Manchester City l'est aussi derrière. Surtout depuis le début d'année 2019, durant laquelle Ederson prend très peu de buts. Preuve que l'équipe de Pep Guardiola continue de progresser.
Monstrueux. Phénoménal. Irrésistible. Exceptionnel. Lors de la saison 2017-2018, le Manchester City de Pep Guardiola a impressionné toute l’Angleterre. Avec son titre remporté haut la main, ses cent points glanés et ses 106 buts marqués, le roi du pays pouvait fanfaronner. Il fallait d’ailleurs se creuser la cervelle pour trouver un domaine où il n’était pas le meilleur. Même au nombre de pions encaissés, les Sky Blues pointaient au premier rang juste devant le rival de United (27 contre 28).
Oui. Sauf que ce n’était pas le cas sur la scène européenne, où les Citizens se sont fait éjecter par Liverpool en allant chercher le ballon dans leurs filets à cinq reprises sur la double confrontation contre les Reds et après avoir mangé treize goals en huit rencontres dans la compétition. Trop, beaucoup trop pour espérer voir le dernier carré. Malheureusement pour Tottenham, l’adversaire de ce mardi soir, les soldats de l’Espagnol semblent avoir définitivement trouvé la clé en 2019. Et veulent maintenant la faire tourner dans la porte en C1, afin de fermer à double tour l’accès à leurs cages.
Quinze clean-sheets en 2019
Car en 2018-2019, City n’a pas encore convaincu dans ce secteur de jeu en LDC. Huit caramels coincés dans la trachée en autant de matchs disputés pour trois clean-sheets ? Moyen. Peut mieux faire, en tout cas. En revanche, l’horloge 2019 a semble-t-il sonné le temps de la rigueur défensive à Manchester. Alors qu’ils avaient pris seize buts lors des vingts premières journées – ce qui est déjà en soi un joli score –, les Sky Blues en ont encaissés seulement… cinq depuis les fêtes de fin d’année (soit douze journées de Premier League). Mieux : toutes compétitions confondues, les Citizens ont obtenu pas moins de quinze clean-sheets (!) en 22 occasions. Dont sept sur leur neuf dernières rencontres. Balaise.
Il faut dire qu’en prenant à la gorge chaque ennemi qui se trouve sur son chemin, l’équipe de Guardiola facilite amplement le travail d’Aymeric Laporte, John Stones et Nicolás Otamendi (les trois arrières centraux les plus utilisés par le Catalan cette saison). À l’aise dans le sandwich qu’elle forme entre l’excellent Ederson et l’indispensable Fernandinho, la charnière se retrouve aussi protégée que protectrice. À tel point que les latéraux peuvent se faire allègrement plaisir en évoluant très haut, embêtant considérablement les ailiers du camp adverse obligés de se sacrifier au détriment de leur présence offensive.
La meilleure défense, c’est l’attaque… même en C1 ?
Voilà, la tactique de Guardiola a toujours été là : posséder au maximum la sphère, évoluer avec un bloc situé très haut et faire courir le rival en l’obligeant à défendre pour avoir à l’inverse le minimum d’efforts sans ballon à fournir. D’où l’idée globale : pour le cerveau du technicien, jouer l’attaque représente en réalité aussi la première exigence défensive. Ou, du moins, la première exigence pour obtenir une efficacité défensive.
« J’apprécie, bien sûr, quand nous obtenons unclean-sheet. Mais je sais très bien que ce n’est pas uniquement une conséquence du travail des quatre défenseurs » , a-t-il ainsi déjà révélé en conférence de presse. Signe que la fiabilité défensive est, à ses yeux, aussi importante que les buts marqués. « Nous devons progresser dans de nombreuses situations pour être plus solides, disait-il encore novembre dernier face aux médias après une raclée administrée à Southampton (6-1). Car quand nous arriverons dans les derniers tours de la Ligue des champions, nous serons éliminés si nous concédons de telles situations. Le niveau est plus haut. » Premier véritable test dans le flambant neuf Tottenham Hotspur Stadium.
Par Florian Cadu