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Le Chili et cette barre qui tremble encore

Par Arthur Jeanne
Le Chili et cette barre qui tremble encore

Neuf mois après leur affrontement en huitièmes de finale du Mondial 2014, le Brésil et le Chili se retrouvent pour un match amical pas tout à fait amical. L'occasion pour le Chili de prendre une petite revanche, et de se préparer pour sa Copa América.

Il la voyait au fond. Tout Santiago la voyait au fond, les klaxons étaient prêts, le pisco devait couler à flots. Il devait être un héros national. Sauf que voilà, ce maudit Brazuca a frappé la barre de toute sa puissance, et Mauricio Pinilla a dû aller se le faire graver sur le corps : « À quelques centimètres de la gloire » . Comme un pense-bête pour l’éternité. Le Chili était une fois de plus éliminé par le Brésil en huitièmes de finale. Comme en 1998, comme en 2010. 9 mois plus tard, alors que l’heure de la revanche a sonné, Pinigol n’est plus là, peut-être victime de sa réputation de chat noir, plus certainement parce que Jorge Sampaoli a décidé de passer à autre chose. En fait, 9 mois après le match le plus triste de l’histoire du football national, le Chili a décidé de tourner la page. Arturo Vidal, sans oublier la douleur toujours vive, l’a lui-même affirmé en conférence de presse : « On peut dire que le souvenir de ce match est resté comme une épine plantée dans notre chair, à cause de la manière dont nous avons été éliminés. Bien sûr, maintenant qu’on a l’opportunité de les affronter à nouveau, nous voulons gagner, mais ce match nous sert avant tout à préparer la Copa América » .

Génération dorée

Plus qu’une revanche, le match de ce soir à Londres est donc avant tout l’ultime match de préparation pour la Copa América, que la Roja jouera à domicile dans deux mois. Car le meilleur des exutoires, pour une sélection encore pucelle de tout trophée, reste le sacre continental. Or, pour la première fois de l’histoire ou presque, le Chili semble en mesure d’atteindre cet objectif. La génération dorée est arrivée à maturité. Gary Medel est moins fou qu’avant et a endossé avec brio le rôle de leader défensif lors du dernier Mondial. Sánchez s’épanouit à Arsenal, Claudio Bravo est privé de Champions League par la faute de cette bizarre alternance avec Ter Stegen, mais satisfait pleinement Luis Enrique en Liga. Surtout, Sampaoli peut s’appuyer sur un milieu plus dense, et sur une concurrence renforcée grâce au retour en forme de l’Arlésienne Matías Fernández, à l’expérience du vieux Pizarro et au génie précaire de Jorge Valdivia.

Le premier, souvent blessé, reste un joueur délicieux, capable de passes déséquilibrantes à tout moment. Indiscutable avec la Fiorentina, Matigol réalise sans doute sa meilleure saison en Europe. Le deuxième avait choisi de se mettre au ban de la sélection tout seul, en invoquant les fameuses « raisons personnelles » , mais Sampaoli a trouvé la clé pour le convaincre de s’intégrer. Le dernier enfin, méconnu en Europe, mais adulé au pays, est sorti de sa courte retraite internationale (décrétée après la Coupe du monde) pour un dernier challenge. Avec ses trois hommes-là, plus l’excellent Aránguiz, le Chili semble plus qu’armé pour faire face aux meilleures escouades du continent.

Vidal, Jara et Zárate

Pourtant, c’est aussi au centre de la Cancha que le bât blesse. La raison ? La méforme persistante d’Arturo Vidal. Depuis un an, le meilleur joueur chilien a perdu de sa superbe, Vidal n’est plus le « Rey Arturo » . Emprunté, le milieu de la Juve est devenu un milieu de terrain moyen au pire des moments. Toujours en délicatesse avec son genou, l’homme au look de chanteur de reggaeton inquiète. Quand on met en cause sa condition physique, Vidal s’offusque et l’assure lui-même : « Ça me dérange. Les gens qui parlent confirment qu’ils ne connaissent rien au foot, et qu’ils répètent bêtement ce que disent les autres sans vérifier l’information. Je n’ai plus de problèmes. J’ai eu quelques petites blessures, mais plus au genou. Je me sens mieux chaque jour » . La fameuse méthode Coué sans doute.

Le Chili tout entier espère que cela fonctionnera, d’autant qu’en plus de la méforme de « Celia Punk » , le Chili doit faire face à d’autres problèmes plus handicapants. À commencer par la défense centrale. Lors de la Coupe du monde brésilienne, Medel, qui peine à atteindre 1m70, Silva 1m75 les bras levés et Jara pas beaucoup plus grand s’étaient fait – logiquement – bouger dans le jeu aérien. Sampaoli a donc donné sa chance à Enzo Roco d’Elche face à l’Iran en pensant qu’avec son mètre 90, ça ne serait plus la même limonade. Or, Roco a été lent, emprunté, mais surtout systématiquement battu dans le jeu aérien. Ce n’est pas forcément mieux devant où, pour accompagner Sánchez, Sampaoli compte sur le talentueux, mais très irrégulier Vargas, qui score une fois tous les six mois à QPR. Du coup, le coach à casquette a même tenté de convaincre Mauro Zárate d’enfiler la tunique rouge. En vain.

Cuillère de bois et statue

Mais le vrai problème de la sélection chilienne, c’est que la relève n’existe pas ou très peu (Ángelo Henríquez, Castillo et Lichnovski ont encore tout à prouver). Les dernières performances en Copa América de -20 ou -17 ont été catastrophiques. Le pays n’a jamais été en mesure de sortir des pelletées de bons joueurs comme ses grands voisins continentaux et par conséquent ne peut lutter que cycliquement contre l’Argentine, le Brésil ou l’Uruguay. Après l’âge d’or de Salas et Zamorano (huitièmes de finale du Mondial 98, Bronze aux JO), il y a eu un creux de 10 ans, à se débattre dans les tréfonds de la CONMEBOL pour laisser la cuillère de bois à la Bolivie et au Venezuela. Du coup, la génération actuelle est une bénédiction pour un pays qui, pour la première fois depuis très longtemps, s’avance, sinon en favori, en outsider très sérieux pour la Copa América.

D’autant qu’après deux Coupes du monde, superbes sur le plan du jeu, mais insuffisantes pour entrer dans l’histoire, tout le pays en effervescence attend la confirmation. À tel point que Sampaoli, pour esquiver la pression, a décidé de délocaliser les ultimes matchs amicaux en Europe. Puis, en fin de saison, de rassembler son escouade à Marbella pour préparer l’échéance. L’heure est venue pour Vidal, Medel, Sánchez, Bravo et les autres de marcher enfin sur le continent. S’ils y arrivent, les supporters argentins arrêteront sans doute de chanter « Chile, en el mapa no se ve » (Chili sur la carte, on ne te voit pas). Mieux que ça, ils auront même le droit aux statues que Pinilla n’aura jamais.

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Par Arthur Jeanne

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