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Le chant du Coquelin
Recrue de Marcelino dans ce mercato d’hiver, Francis Coquelin arrive à Valence pour densifier l’entrejeu de l’actuel troisième de Liga. L’utilisation du joueur qui arrive d'Arsenal reste encore à définir.
Certains adieux sont plus marquants que d’autres du côté d’Arsenal. Le départ d’Alexis Sánchez pour Manchester United, remplacé dans le même temps par Henrikh Mkhitaryan, laisse le sentiment d’un deal équilibré entre les deux rivaux. Le départ d’Olivier Giroud pour Chelsea, compensé par l’arrivée clinquante de Pierre-Emerick Aubameyang, va laisser orpheline la chanson Hey Jude des Beatles, revisitée par l’Emirates Stadium. Même le départ de Theo Walcott, dans les mémoires londoniennes grâce à son sprint de 80 mètres contre Liverpool un soir de C1, fait un pincement au cœur. Fin des adieux ? Non. Car parmi tous ces va-et-vient, le moins médiatisé reste celui de Francis Coquelin, baby gunner au sein de l’équipe première depuis 2008, à tout juste dix-sept ans. Dix ans plus tard, le grand Coquelin quitte Arsenal et rejoint Valence pour 13,6 millions d’euros. Mais pour quoi faire, au juste ?
Celui qui se lève tôt
« À Londres, j’ai grandi en tant que joueur et homme, explique le Frenchie au moment de quitter l’Angleterre. Je dois beaucoup à Arsenal, c’était neuf années de ma vie que je n’oublierai jamais. Mais bien entendu, je me lance un nouveau défi dans un nouveau club, et mes premières impressions sont excellentes. » En effet, il y a de quoi se réjouir pour celui dont l’aventure londonienne n’a été entrecoupée que par des prêts à Lorient, Fribourg et Charlton. Au sein du FC Valence, le Lavallois de naissance arrive au sein d’une équipe en pleine résurrection grâce à des joueurs désireux de retrouver le devant de la scène : Simone Zaza, Gonçalo Guedes, Geoffrey Kondogbia, Andreas Pereira ou encore Gabriel Paulista, revenu en Espagne après son échec d’intégration à… Arsenal. Pour Coquelin, qui avait passé 725 minutes sur les prés cette saison, la donne est simple : vite s’acclimater pour faire partie des plans du coach sur le long terme.
Deux jours après son arrivée, le Français est déjà sur le pont, titulaire pour le déplacement des Murciélagos sur le terrain du Deportivo La Corogne. L’expérience est concluante : Coquelin sort à la 83e minute alors que son équipe mène 2-0. Hasard ou pas, cinq minutes plus tard, le Depor inscrit un but, obligeant Valence à arracher la victoire au mental (2-1). « Il m’a demandé le changement, mais c’était lié aux crampes et non à une blessure, expliquait coach Marcelino à l’issue du match. Avec toute l’agitation de ces derniers jours, son manque de temps de jeu et le terrain gras, je l’ai trouvé à un bon niveau défensif et avec des aptitudes balle au pied. » Voilà ce que l’on peut donc appeler une bonne pioche. À condition qu’elle soit bien utilisée.
Les pieds dans la boue
Titulaire en lieu et place de Geoffrey Kondogbia, suspendu, Coquelin s’est senti à l’aise dans le milieu blanquinegro aux côtés du capitaine Dani Parejo, telle une sentinelle qui couvre le meneur de jeu. De quoi mettre en concurrence les deux Français ? « La situation de Kondogbia ne change en aucun cas, tranche Marcelino. Nous souhaitions ce milieu depuis cet été, car c’est un profil plus défensif, un joueur que nous n’avions pas encore dans notre effectif. Je le remercie pour son attitude, y compris le fait d’avoir payé un avion privé pour arriver à l’entraînement du jeudi. » Sans compter les sous de son portefeuille, Coquelin s’est donc fait des amis parmi lesquels Kondogbia, qui devrait à l’avenir se projeter davantage vers l’avant. Néanmoins, un rodage semble nécessaire. À son tour suspendu pour une accumulation de cartons jaunes, Parejo avait laissé la paire 100% française à l’œuvre sur le terrain de Las Palmas. Un match terminé à neuf contre onze et soldé par une défaite aussi surprenante que logique chez la lanterne rouge (2-1).
La journée suivante, ce fameux « profil plus défensif » est utilisé comme une rampe de lancement face au Real Madrid… en défense centrale. « Coquelin est la meilleure option pour disputer ce match, assure Marcelino avant le choc. Il a déjà joué dans ce registre à un très haut niveau. » Vraiment ? Sur les deux dernières saisons, Coquelin a joué deux fois en tant que défenseur central des Gunners. La première pendant 18 minutes, pour stopper l’hémorragie contre le Bayern Munich en huitième de finale retour de Ligue des champions (5-1). La seconde pour la réception de Manchester City en novembre dernier. Résultat ? Une défaite 3-1. Contre la Maison-Blanche au Mestalla, la claque était encore au rendez-vous (1-4). Trois expériences compliquées qui placent pour le moment Coquelin face à ses limites : celles du milieu de terrain.
Par Antoine Donnarieix