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Le casse-tête de Lucien

Par Florian Cadu
Le casse-tête de Lucien

Même si aucune équipe type ne se dégage véritablement à Nice, Lucien Favre semble privilégier le championnat à la Ligue Europa. Mais sa méthode de semi-rotation est-elle voulue ou imposée par les différentes absences ?

C’est toujours le même débat. Lorsque les coupes (en dehors de la Ligue des champions) viennent pointer le bout de leur nez en milieu de semaine, chaque entraîneur se retrouve devant le même dilemme : faut-il faire jouer ses meilleurs éléments au risque de les griller, ou donner le relais à d’autres tout en sachant qu’ils ont une grosse chance d’être moins productifs ? La réponse se situe parfois entre les deux possibilités. À savoir l’utilisation d’une semi-rotation, qui a pour avantage de faire souffler ceux qui en ont le plus besoin et de laisser sur le terrain les plus indispensables au moment T. Et c’est actuellement l’option choisie par Lucien Favre.

Turn-over intelligent sur le papier

Après s’être vainement battus durant quatre rencontres pour une place en C1 entre juillet et août, voilà les Niçois confrontés à un planning chargé au regard de son effectif limité. C’est qu’en plus du championnat et des coupes nationales, la Ligue Europa réclame du temps et de l’énergie. L’idée, bien exécutée sur le papier, n’est donc évidemment pas bête : quand les joutes continentales se dressent, Favre aligne un onze cohérent, mais pas forcément celui qu’il afficherait en Ligue 1. Autrement dit, le technicien suisse ne titularise pas toujours l’intégralité de ses meilleurs éléments. Un coup d’œil sur les chiffres suffit pour l’admettre. En championnat, un garçon comme Vincent Koziello fait par exemple partie intégrante des plans (huit titularisations, huitième homme le plus utilisé). Pas quand on franchit les frontières (une seule titularisation, seizième homme le plus utilisé). Au contraire de Rémi Walter et Adrien Tameze, peu apparus en Ligue 1 (cinq apparitions chacun, cinq titularisations à eux deux), qui devraient pourtant être titulaires ce soir, à l’inverse de Koziello.

Attention, Favre ne fait pas l’impasse sur les matchs du jeudi. Loin de là. Il l’a d’ailleurs légitimement fait comprendre en conférence de presse quand la question lui a été posée : « Absolument pas ! Il faut réaliser une bonne perf.(…)C’est un match de Coupe d’Europe et il ne faut jamais balancer ce genre de rencontre. » Ainsi, l’entraîneur du Gym fera encore confiance à ses principaux cadres (Dante, Maxime Le Marchand, Arnaud Souquet, Mario Balotelli, Alassane Pléa, Pierre Lees-Melou…) Et ce, dès la première minute de la rencontre. Reste que ce milieu de terrain Walter-Tameze-Mendy-Lees-Melou apparaît davantage comme une expérience désespérée de reconquête pour une équipe en manque flagrant de confiance que comme une décision sereine du coach. Interrogation sans retour possible : cette ligne de quatre envisagée aurait-elle été tentée en Ligue 1 ?

Pas de choix, pas de résultats

Autres interrogations : Favre a-t-il le choix ? Peut-il faire autrement ? Au-delà des méformes qui peuvent justifier des changements constants, Lucien doit faire face à de régulières et nombreuses absences (blessures, suspensions…) depuis le début de la saison. Actuellement, Jean-Michaël Seri, Yoan Cardinale, Allan Saint-Maximin et Wylan Cyprien sont indisponibles. Et autant dire que les solutions de rechange ne sont pas légion chez les Aiglons… De plus, c’est la Lazio Rome qui se présente en face. Une team italienne en grande forme que redoute logiquement l’ancien du Borussia Mönchengladbach.

Toujours en conférence de presse, ce dernier s’est arrêté sur son adversaire du jour : « Quand on voit que la Roma, qui est 5e, derrière la Lazio, gagne 3-0 contre Chelsea qui est champion d’Angleterre, ça dit toute la valeur du championnat d’Italie et donc de la Lazio.(…)C’est une équipe qui est bien repartie, qui s’est reconstruite. Aujourd’hui, elle prouve qu’elle est très, très solide. Quand vous allez gagner sur le terrain de la Juve, que vous pouvez changer cinq ou six joueurs entre le jeudi et le dimanche, ça veut dire quelque chose. » Lucien préfère donc muscler son entrejeu, au détriment d’un Wesley Sneijder toujours pas dans le rythme et qui devrait prendre place sur le banc. Un autre problème dans un casse-tête qui peut encore durer longtemps. Et que la Ligue Europa ne semble pas pouvoir résoudre.

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Par Florian Cadu

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