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- Gr. B
- Nigeria-Canada (0-0)
Le Canada se casse les dents sur le Nigeria
Encore une surprise. Pour le deuxième match du groupe B, les vaillantes joueuses du Nigeria ont tenu tête au Canada, grand outsider de la compétition. Un point précieux obtenu grâce notamment à une excellente performance de la gardienne Chiamaka Nnadozie, star de la partie.
Nigeria 0-0 Canada
Expulsion : Deborah Abiodun (90e+8 SP) du côté des Super Falcons
L’enfer était promis aux joueuses de Bev Priestman. Dans un début de Mondial étonnant marqué d’entrée par le succès de la Nouvelle-Zélande, coorganisatrice du tournoi, face aux favorites norvégiennes (1-0) et la courte victoire au ras des pâquerettes de l’Australie contre les vaillantes Irlandaises (1-0), tout laissait à penser que chacune des entrées en lice serait compliquée. Et ça n’aura pas loupé. Dominées de la tête et des épaules, les Super Falcons ont accepté leur sort pendant 90 minutes et se sont montrées dangereuses en contre. Bien aidées par leur dernier rempart et capitaine Chiamaka Nnadozie, intraitable face à Christine Sinclair lors d’un penalty frappé au début de la seconde période, les Nigérianes ont tenu tête au Canada (0-0) et installent déjà un sacré foutoir dans le groupe B de ce Mondial, « la poule de la mort ».
It ends 0-0 at Melbourne Rectangular Stadium courtesy of some Captain Chiamaka heroics. 🧤#BeyondGreatness | #FIFAWWC
— FIFA Women's World Cup (@FIFAWWC) July 21, 2023
L’implacable défense nigériane, la triste attaque canadienne
Pourtant, les Canadiennes avaient les cartes en main pour venir à bout de la sélection africaine. Le ballon dans les pieds déjà : 68% de possession de balle sur l’ensemble de la rencontre, 80% après le premier quart d’heure de jeu. « Notre début de match a été critique », avait même résumé un des membres du staff nigérian à la pause. La domination des coéquipières d’Adriana Leon n’est que stérile puisqu’elles ne trouveront pas une seule fois le cadre sur leurs cinq petites tentatives. La plus grosse occasion de la première période est d’ailleurs à mettre à l’actif des Super Falcons. Il a manqué quelques centimètres à Asisat Oshoala pour reprendre un beau centre d’Ifeoma Onumonu, qui avait préalablement bien profité d’une sortie manquée de la gardienne canadienne (35e).
C’est au retour des vestiaires que la différence de forme se fait ressentir. Plus offensives et justes dans les derniers mètres, les joueuses nord-américaines obtiennent un penalty logique peu avant l’heure de jeu (50e). Un penalty stoppé donc par l’excellente Chiamaka Nnadozie, pensionnaire du Paris FC, bien décidée à voler la vedette à la légende canadienne, tout proche de se faire justice elle-même. Christine Sinclair dispute sa sixième Coupe du monde, record codétenu avec la Brésilienne Marta, et aurait pu devenir la première joueuse de l’histoire à marquer dans six éditions du plus beau tournoi au monde. Raté. La suite de la partie est une attaque-défense. La rage au ventre, les soldates de Randy Waldrum ont parfaitement défendu sur chacun des ballons – en témoignent le sauvetage dingue d’Osinachi Ohale sur l’expérimentée Cloe Lacasse sur une contre-attaque en fin de partie (90e+2), mais aussi l’énième parade de Nnadozie sur un beau toucher de Viens. À noter tout de même que les Super Falcons devront faire sans Deborah Abiodun pour le prochain match, expulsée dans le temps additionnel après avoir essuyé sa semelle sur la cheville d’Ashley Lawrence (90e+8). Ce sera l’Australie pour elles. L’Irlande pour les Canadiennes. Déjà des rencontres importantissimes.
Nigeria (4-5-1) : Nnadozie (cap.) – Plumptre, Ohale, Demehin, Alozie – Onumonu, Oyedupe Payne, Ucheibe, Abiodun, Ordega (Kanu, 73e) – Oshoala. Sélectionneur : Randy Waldrum.
Canada (4-4-1-1) : Sheridan – Buchanan, Riviere (Chapman, 71e), Lawrence, Gilles – Quinn, Rose (Lacasse, 45e), Grosso (Prince, 82e), Huitema – Sinclair (cap.) (Schmidt, 71e) – Leon (Viens, 64e). Sélectionneuse : Bev Priestman.
par Matthieu Darbas