- Mondial 2014
- Barrages
- Cameroun/Tunisie (4-1)
Le Cameroun sera aussi du voyage brésilien
Largement dominateur d’une Tunisie décevante, le Cameroun a validé chez lui son billet pour la prochaine Coupe du monde brésilienne (4-1). Auteur d’un doublé, Makoun a été l’homme du match.
Cameroun 4-1 TunisieButs : Webo (3e), Moukandjo (30e) et Makoun (65e, 86e) pour le Cameroun ; Akaichi (49e) pour la Tunisie
Il y a des continents où la localité se fait particulièrement sentir. L’Amérique du Sud, ou l’Afrique, par exemple. Bougé en Tunisie, d’où il est revenu avec un 0-0 miraculeux, le Cameroun s’est métamorphosé devant ses fans pour couper les ailes des Aigles de Carthage et valider son ticket pour le Brésil (4-1). Avec ses nombreuses stars, la bande à Volker Finke a de quoi emmerder du beau monde, à condition de régler ses conflits internes. Suite au 3e but de l’excellent Makoun, et trois jours après les incroyables déclarations d’Eto’o en conférence de presse, M’bia et Song ont eu une explication musclée qui a laissé entrevoir les légendaires tensions qui font très mal à cette sélection. Aujourd’hui, l’essentiel est ailleurs : le Cameroun disputera l’été prochain la septième Coupe du monde de son histoire. Pour la Tunisie, c’est un deuxième échec consécutif.
Eto’o ? Non, Moukandjo
Le stade Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé est bouillant et plein à craquer. Et le Cameroun est déterminé. D’entrée, les locaux s’installent dans le camp tunisien et font ce que les hommes de Ruud Krol n’ont pas su faire à l’aller : ouvrir le score. Webo chipe un ballon dans les pieds de la défense adverse et trompe Ben Cherifia (3e). La Tunisie est touchée. Sans réaction. Les Lions indomptables imposent leur puissance physique, remportent tous leurs duels et attaquent de tous les côtés. À gauche, avec Eto’o et son boulard, et à droite avec Moukandjo, qui lui ne joue pas à Chelsea mais à Nancy, ce qui ne l’empêche pas d’avoir une grande confiance en lui. Le bonhomme se présente face à la défense des Aigles de Carthage, passe entre deux défenseurs, en esquive un troisième et double la mise (30e). Superbe. Rien ne semble pouvoir perturber la bande à M’bia, arrière-droit cet après-midi. Même pas cette tête de Ben Youssef, seul face à la cage de ce bon vieux Charles Itandje, mais incapable de cadrer.
Makoun, l’homme à tout faire
L’Afrique étant un continent à part, les joueurs doivent montrer leur passeport au 4e arbitre avant d’entrer en jeu. Pour changer la donne, Krol lance Akaichi et Fabien Camus, né à Arles, formé à l’OM et naturalisé il y a… deux jours. Auparavant, il avait pourtant déjà disputé un match amical avec la Tunisie en 2009. Le bordel comme on l’aime. Et alors que le Cameroun semblait pépère, Akaichi sème Chedjou et relance complètement la partie (49e). L’espace de quinze minutes, en fait. Car si Jean II Makoun dépasse à peine le mètre 70, sa détente n’a rien à envier aux joueurs de NBA. Corner, boum, les locaux reprennent le large (65e). Et les visiteurs rendent les armes. Très intéressant aujourd’hui, Moukandjo profite d’un face-à-face complètement foiré pour rappeler à tout le monde pourquoi il ne joue qu’à Nancy. Makoun, dans tous les bons coups et très bon en meneur de jeu de cette équipe camerounaise, s’offre un doublé pour plier les débats (86e).
Par Léo Ruiz