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Le business du FC Barsenal
Alors que le marché des transferts touche à sa fin, retour sur deux clubs qui, chaque été depuis plus de dix ans, finissent toujours par s'entendre. Pour le meilleur, mais surtout pour le pire.
Comme un symbole. Pendant qu’Arsenal sombre honteusement à Manchester (8-2), son ancien capitaine vient, lui, de gagner deux titres (Supercoupe d’Espagne et d’Europe) et de remporter son premier match en Liga (5-0 face à Villarreal), avec au passage deux buts et une passe décisive lors de ses trois premiers matchs sous le maillot blaugrana. Voilà donc le Barça renforcé et Arsenal affaibli, presque braqué si l’on s’en tient aux propos de son gourou alsacien. « Nous avons vendu Cesc à prix réduit. S’il avait été sur la marché pour n’importe quel club, nous aurions obtenu beaucoup plus » explique Wenger, et d’ajouter : « Si Cesc est à vendre et si vous pouvez le mettre aux enchères entre le Real Madrid, Chelsea et Man City, vous obtiendrez certainement bien davantage, mais il ne voulait aller qu’à Barcelone » . Il est vrai que 29 millions d’euros (en fixe, auxquels s’ajouteront 6 autres millions en fonction des résultats), c’est peu pour un joueur qui fait sans doute partie, à l’heure actuelle, du Top 10 et pour lequel le Real Madrid, Chelsea ou Manchester City avaient proposé 56 millions. Certes, comme l’a souligné pertinemment la presse anglaise lors de son départ : “Cesc, good buy”, Barcelone a fait une bonne affaire, mais dans sa relation avec le club de Londres, c’est presque une première.
Le pont aérien entre les Gunners et les Catalans fonctionne à plein régime depuis l’an 2000. Malgré le couplet pleurnichard d’Arsène, si son club est aujourd’hui l’un des plus riches et stables économiquement d’Europe, il le doit à Barcelone. En onze ans, Arsenal a vendu pour environ 310 millions d’euros de joueurs, 128 millions d’euros soit 41%, proviennent directement des caisses du FC Barcelone. Lorsque Figo trahit tout un peuple à l’été 2000, le Barça décide de réinvestir tout de suite et regarde de l’autre côté de la manche. Débarquent alors au Camp Nou, Marc Overmas pour 40 millions d’euros (jusqu’à la venue de Zlatan, le Hollandais était le transfert le plus cher effectué par Barcelone), accompagné du champion du monde en titre Emmanuel Petit, acheté, lui, 15 millions. Wenger se frotte les mains, non seulement, il vient de faire une super affaire financière, mais pendant que Barcelone s’effondre, lui remporte en 2002 et 2004 le titre de champion d’Angleterre. Entre-temps, en 2003, Gio Van Bronckhorst a aussi voyagé d’Heathrow à El Prat, sauf qu’échaudé par sa dernière transaction, Barcelone n’a rien payé, le Néerlandais débarque libre de tout contrat. Bingo. Avec Van Bronckhorst, le Barça remporte le championnat en 2005 et 2006, mieux, il remporte la Ligue des champions 2006 face à… Arsenal.
Fatigué de ne pas remporter la coupe aux grandes oreilles, le capitaine et symbole des Gunners d’alors, Thierry Henry, implore Arsène de le laisser filer à… Barcelone. L’Alsacien accepte, Henry signe au Barça pour 24 millions. La saison suivante, il est rejoint par son ancien coéquipier d’Arsenal, le Biélorusse Alexander Hleb, acheté 15 millions. Le bilan reste mitigé, les deux joueurs remportent à leur tour une C1 sous le maillot catalan (2009 face à MU), mais leurs performances sont jugées franchement moyennes. En 2010, Henry s’exile aux States et Hleb, toujours sous contrat avec Barcelone mais sur qui Guardiola ne compte pas, cherche aujourd’hui un club pour rebondir. Devenu le souffre-douleur du Barça en coupe d’Europe, successivement éliminé en quart de Champions League 2009, puis en huitième la saison suivante, Arsenal a cependant de nouveau “travaillé” son meilleur ennemi. Jon Toral et Hector Bellerin, deux des plus grandes promesses du centre de formation barcelonais, ont signé en février dernier et presque dans le plus grand secret pour les Canonniers. Et comme dans n’importe quel bon polar, il y a un agent double. L’agent des jeunes s’appelle Pere Guardiola, frère de Pep… Derrière des discours perpétuels de morale et de fairplay, la relation Arsenal / Barcelone, c’est finalement surtout « mes que un business »…
Frédéric Losada
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