- Ligue 2
- J1
- Annecy-Guingamp
Le brouillard dissipé, le FC Annecy libéré
Engagé dans un plan à trois administratif avec Rodez et Sochaux pour sauver sa place en Ligue 2, le FC Annecy a appris jeudi soir qu'il restait finalement dans l'antichambre de l'élite. Le club haut-savoyard s'apprête à attaquer, avec un temps de retard dans la construction de son groupe, une saison synonyme de danger, avec encore quatre relégués.
Le FC Annecy a publié son programme de la semaine lundi, comme le veut la coutume. Mardi, mercredi et jeudi ? Entraînement. Vendredi, samedi et dimanche ? À déterminer. Aussi ubuesque que cela puisse paraître, le club haut-savoyard a dû attendre jeudi soir pour être fixé sur son sort, à moins de 48 heures du coup d’envoi de la saison de Ligue 2. Deux mois durant, les Reds ont tenté d’avancer, en tâtonnant, au milieu d’un épais brouillard. Pas vraiment l’idéal pour préparer une nouvelle saison acharnée, qui enverra quatre équipes à l’échelon inférieur.
🗓️ | 𝗣𝗿𝗼𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺𝗲
Le programme -chargé- de la semaine pour nos Reds 💪🔴#GoReds pic.twitter.com/lrFs354HKl
— FC Annecy (@FCAnnecy) July 31, 2023
Plan à trois
Au soir de la 38e journée de Ligue 2, les Annéciens sont assis à la place numéro 16, avec le total de 45 points. Suffisant pour se maintenir… mais c’était sans compter la victoire accordée à Rodez sur tapis vert quelques jours plus tard en raison de l’agression de Lucas Buades à Bordeaux. Victime collatérale de l’arrêt du match, le FCA se retrouve relégué au 17e rang, le premier des quatre strapontins synonymes de descente en National. Le président Sébastien Faraglia n’en démord pas sur France Bleu. « Il y a des faits, il faut qu’ils soient jugés, mais on ne sera évidemment pas les cocus de l’histoire, lâche-t-il, estimant que Buades et le RAF ont exagéré l’état de santé du joueur pour que la rencontre ne reprenne pas. Toute la planète foot pense la même chose que moi, il faut arrêter d’être naïf, ce match doit être rejoué, il faut arrêter la mascarade. »
Sa voix n’est pas entendue, alors le club abat une autre carte : celle d’une Ligue 2 à 21 clubs, « pour que personne ne soit lésé ». Le FCA mène campagne et en appelle à la ministre Amélie Oudéa-Castéra au nom de l’équité sportive. Le conseil d’administration de la LFP ferme la porte, encore. Mais les vents violents secouant le FC Sochaux-Montbéliard ouvrent une fenêtre. Le 28 juin, suite à la décision de la DNCG d’envoyer le FCSM en National, le club annonce lui-même, sans demander à personne : « Nous sommes en Ligue 2 BKT ! » Un peu présomptueux puisqu’il faudra patienter jusqu’au 3 août pour que la réintégration du FCA dans l’antichambre de l’élite soit enfin confirmée, une fois les recours sochaliens épuisés. Un verdict ferme, enfin, à deux jours de la reprise du championnat.
Un avion sans destination
La persistance de cet épais brouillard a évidemment affecté l’équipe, incapable de se projeter dans des conditions sereines. « On se prépare pour démarrer une saison en Ligue 2, martelait Faraglia le 1er juillet. Quand on annonce le renouvellement de Laurent Guyot, c’est un signe fort de notre position. On est dans l’action. » Mais à tâtons. « C’est comme si on était dans un avion et qu’on ne savait pas dans quel aéroport on allait atterrir, imageait le coach Guyot dans les colonnes du Dauphiné Libéré il y a deux semaines. Le problème qu’on a, c’est de savoir où on va. Peut-être qu’on travaille pour rien, même si je ne le souhaite pas. Quand on regarde le site de la FFF, on n’est ni dans un championnat ni dans l’autre. » La campagne d’abonnements a ainsi été mise en stand-by. La rencontre de la première journée, au Parc des Sports, se tiendra d’ailleurs à huis clos compte tenu des délais et de l’organisation parallèle de la Fête du lac, qui mobilisera bon nombre de forces de police.
Malgré la purée de pois dans laquelle le FCA a dû progresser, Laurent Guyot, entouré de nouveaux adjoints, Alexis Loreille et Matthieu Chalmé, n’a eu de cesse de louer l’état d’esprit de ses troupes. Au moins, la prépa a apporté son lot de satisfactions individuelles et collectives. Le FCA a balayé l’équipe de l’UNFP (5-0) et les Suisses d’Yverdon (4-1), avant de s’incliner d’un petit but contre Saint-Étienne (2-3). Plutôt encourageant, même si les Reds ont terminé par un lourd revers face à Dijon (1-4). Était aussi prévue, le 19 juillet, une rencontre avec… Sochaux, annulée. En réserve la saison passée, Zakaria Bengueddoudj a déjà pris ses marques en inscrivant trois buts. Arrivé en janvier, Samuel Ntamack s’est aussi illustré en scorant deux fois. Auréolé d’une belle saison en N2 avec Louhans-Cuiseaux, le milieu offensif Antoine Larose a fait trembler les filets dès ses débuts contre l’UNFP. Trois autres joueurs, tous à vocation défensive, se sont engagés – Yacouba Barry, Hamjatou Soukouna, Moïse Mahop. « Volontairement ou involontairement, l’effectif va bouger en fonction de la destination qu’on voudra bien nous donner à un moment ou à un autre », expliquait Guyot. Le FCA a perdu l’un des piliers de sa défense, Arnold Temanfo, parti pour Dijon. Les prêts de Maxime Bastian, Moïse Sahi Dion ou encore Yohann Demoncy sont aussi arrivés à échéance. Maintenant que le club sait où aller, la transformation de l’effectif va pouvoir s’accélérer. Il reste trois semaines pour construire un groupe capable de se maintenir en Ligue 2. Et sans dépendre d’une décision d’administration.
Exploits de Haguenau et d’Espaly en Coupe de France, Mérignac ne passe pas loinPar Quentin Ballue