- International
- Matchs amicaux
- Brésil/Chili (1-0)
Le Brésil trompe à nouveau le Chili
Grâce à une superbe passe en profondeur de Danilo, Roberto Firmino a marqué le seul but du duel sud-américain dans un style très brésilien, en dribblant le gardien (1-0). Comme lors du Mondial, le Chili a dominé le jeu et le ballon, mais le Brésil a encore trouvé le moyen de s'imposer. La paire Neymar-Firmino s'affirme peu à peu.
R. Firmino (71′) pour Brésil
Robinho entre en jeu, cale un double contact sexy et ouvre le jeu vers Danilo. Sa passe en profondeur transperce le bloc chilien, jusque là inviolable. Firmino, lui aussi entré quelques minutes plus tôt, dribble Claudio Bravo du gauche et finit du droit, à la brésilienne. Un coup de poignard dans le dos pour un Chili qui a joué à la chilienne : beaucoup de mouvements, du jeu et de la solidité, mais pas de victoire au bout. Cet après-midi à Londres, la Roja retrouvait son bourreau brésilien pour la première fois depuis la barre de Pinilla, la séance de tirs au but de Júlio César et la cruelle élimination du dernier Mondial. Une cruauté qu’elle n’est pas près d’oublier : au moment du but décisif, le Chili comptait près de 70% de possession de balle et deux fois plus de tirs que la Seleção. Alors que Sampaoli alignait l’éternel 3-5-2, avec Claudio Bravo, Medel, Vidal et Alexis Sánchez, Dunga avait changé le schéma et les hommes par rapport à l’essai parisien de jeudi. Un 4-4-2 avec Luis Adriano en 9, Neymar soutenu par Coutinho et Douglas Costa, et un milieu musclé Souza-Fernandinho. Derrière, Jefferson, Thiago Silva, Miranda et Danilo ont conservé leur place, tandis que Dunga a donné une opportunité à Marcelo, alors qu’il l’avait tant critiqué lors du Mondial.
Le Chili domine, Neymar joue et Medel mord
Et comme prévu, c’est bien le 3-5-2 de Jorge Sampaoli qui s’empare du jeu et du ballon. Pressés dans un premier temps, les Brésiliens s’en remettent aux numéros de Neymar pour respirer et à leur pressing pour contrer, mais la défense à trois chilienne s’écarte toujours assez pour conserver le ballon. Alors que Neymar encaisse et rend les coups, Alexis Sánchez répond avec quelques coups du sombrero dans son « Emirates » . À la 20e minute, le match sort de son aseptisation londonienne et revient en Amérique latine le temps de quelques instants. Gary Medel et Neymar se chamaillent sur un coup d’épaule.
Sur l’action suivante, le Pitbull commet une faute sur le Blaugrana, et en profite pour lui enfoncer ses crampons dans le mollet en se relevant. Neymar fait des galipettes, mais M. Atkinson ne réagit pas et le match reprend son cours amical. Plus la première période file, plus le Chili fait tourner le ballon, dans le style Bielsa/Sampaoli. Côté brésilien, Luiz Adriano et Philippe Coutinho jouent aux fantômes, tandis que Marcelo et Danilo défendent plus qu’ils ne jouent. Une reprise dans les airs de Douglas Costa, une protestation pour une main de Medel, et c’est tout. Quand le Chili prend le dessus, il finit toujours par buter sur l’axe Thiago Silva-Miranda.
Firmino entre et change tout
Si la possession marquait des buts, le Chili mènerait 3-0 à la mi-temps. À la reprise, les Rouges repartent sur le rythme de leur 68% de ballon, tandis que le Brésil perd le ballon très vite. À l’heure de jeu, cela s’emballe. Le Chili pense pouvoir obtenir un penalty sur un contact dangereusement géré par Marcelo – que l’on sent sous pression avec la Seleção –, mais seul le rythme augmente. Dunga change tout (Robinho pour Coutinho, Firmino pour Luiz Adriano, Elias pour Souza), mais le Chili continue sa marche en avant. Sánchez pense pousser Miranda à l’expulsion, mais le dernier défenseur brésilien est épargné par l’amicalité de l’arbitre. Alors qu’Alexis Sánchez tente d’insister pour punir le Brésil, c’est finalement la Seleção qui marque contre le cours du jeu, par Roberto Firmino, donc.
Robinho, chauffé par cette ouverture du score, tente même un petit pont insolent sur l’action suivante. Danilo, Neymar, Robinho : avec son armée de joueurs de Santos, le Brésil se retrouve enfin. Matías Fernández entre en jeu côté Chili, tout comme Edu Vargas et Mark Gonzalez : Sampaoli met tout ce qu’il a sur la parfila pour revenir. Mais c’est trop tard, les coups de pied arrêtés du milieu de la Fiorentina seront les dernières tentatives rouges. Le Brésil a su résister défensivement, et n’a même pas eu besoin d’un coup de génie de Neymar pour s’imposer. Le Chili, lui, pourra se dire qu’il a dominé la Seleção avec une équipe A’. Fidèle à son histoire, il ne pouvait pas s’imposer. Maudit Chili.
Par Markus Kaufmann