- Coupe des confédérations
- Demi-finale
- Brésil/Uruguay (2-1)
Le Brésil tient sa finale
Grâce à une tête stratosphérique de Paulinho, la Seleção l'emporte dans les dernières minutes de sa demi-finale face à l'Uruguay (2-1). Une victoire drôlement laborieuse.
Brésil – Uruguay : 2-1Buts : Fred (41e), Paulinho (86e) pour le Brésil. Cavani (48e) pour l’Uruguay.
« Que Dieu nous bénisse et nous protège » , avait imploré Neymar sur son compte twitter une heure avant la rencontre. Il semble que « Deus » ait finalement décidé d’enfiler le maillot auriverde ce soir, n’en déplaise aux Rioplatenses. Il a longtemps eu du mal à choisir son camp, le Brésil s’offrant une danse avec le diable quatre-vingt-six minutes durant. Sans leur fonds de jeu du premier tour, comme évaporé, les Auriverdes ont senti les flammes de l’enfer leur chatouiller les pieds. La tension était palpable au cours de cette partie sous haute surveillance, dans les environs du stade, comme dans les gradins et sur la pelouse. Plus de 5500 policiers avaient été postés devant les trois entrées principales du stade, afin d’empêcher les dizaines de milliers de manifestants attendus de s’approcher à moins de deux kilomètres. La rumeur évoquait l’idée de voir les équipes débarquer du ciel, en hélicoptère. Elles sont toutefois bel et bien arrivées par la terre, toutes humaines qu’elles sont.
Forlán rate sa chance
Après avoir dédié une minute de silence à Marc-Vivien Foé, disparu il y a tout juste dix ans, les deux formations offrent un début de match brouillon, avec beaucoup de déchets de part et d’autre. Les transmissions et les contrôles ratés traduisent la nervosité ambiante. Quand David Luiz ne manque pas une passe, Marcelo marche sur le ballon et Thiago Silva balance en corner. Après de longues minutes insipides, le défenseur de Chelsea se rend coupable d’un indiscutable tirage de maillot sur Lugano dans sa surface (13e). Forlán s’empare du cuir et s’élance. Júlio César se couche bien et dévie en corner. La grosse frayeur a au moins eu le mérite de réveiller la « torcida canarinho » , qui rugit comme un lion. Il n’empêche, le Brésil est fébrile. On sent bien que cet Uruguay a plus de bouteille en compétition. Hormis une frappe lointaine d’Oscar (17e), Neymar et compagnie sont très discrets. La star vole à plusieurs reprises tel un danseur étoile face au bloc charrua. Hulk envoie sa frappe dans les nuages (28e), puis la ola du public s’arrête nette lorsque Forlán enchaîne bien, mais ne trouve pas non plus le cadre (30e). Les Uruguayens résistent et le spectacle est si ennuyeux que le public réclame… Bernard, l’idole de l’Atlético Mineiro, élu meilleur espoir brésilien en 2012. Les Auriverdes finissent la première période crescendo. Fred manque sa chance sur un centre de Marcelo (37e). Ce n’est que partie remise. En bon renard, l’ancien Lyonnais suit bien sûr un tir de Neymar repoussé par Muslera et s’offre une communion avec « son » public (1-0, 41e). Le Brésil s’en sort plus que bien.
Paulinho s’envole
La deuxième mi-temps est un poil plus folle, sans être transcendante. Après un immense cafouillage dans la surface, Cavani envoie le ballon dans le petit filet gauche de Júlio César, en prenant le meilleur sur Marcelo (1-1, 48e). Quelques minutes après un coup franc monstrueux de puissance, Hulk (57e) cède sa place à Bernard sous les hourras d’une foule en délire. L’espace d’un instant, on retrouve le Brésil du premier tour, entreprenant et volontaire, multipliant les tentatives. Un Cavani très accrocheur voit sa frappe du gauche détournée en corner par Hernanes (79e). En voyant Suárez très isolé sur chaque récupération, on se dit qu’on aurait aimé voir entrer Abel Hernandez, auteur d’un quadruplé contre Tahiti et infiniment plus mobile que Forlán, un peu dépassé par les évènements. Alors qu’on se dirige tout droit vers la prolongation, Paulinho délivre les siens en s’élevant dans les airs de Belo Horizonte (2-1, 86e). Le stade du Mineirao lâche enfin ses poids pour le rejoindre tout là-haut, en finale. Ce sera la troisième d’affilée pour la Seleção en Coupe des confédérations. Elle la jouera dans son Maracanã, pour enfin conjurer le sort.
Florent Torchut, à Belo Horizonte