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Le Brésil se relève, l’Argentine n’y arrive pas
Vainqueur de la Colombie (3-0), la Celeste prend ses aises en tête, en compagnie du Chili tombeur du Pérou lors d'un Clásico del Pacifico bouillant (3-4) et de l'Équateur qui a battu la Bolivie (2-0). Le Brésil relève doucement la tête, alors que l'Argentine, tenue en échec au Paraguay (0-0) n'y arrive toujours pas.
L’équipe de la journée : Uruguay
On la disait sur le déclin, sans vraie relève, sans idée et surtout privée de ses deux stars Cavani et Suárez. Mais voilà, la Céleste a toujours des armes et de la ressource. Contre les Colombiens, les Uruguayens ont su bonifier la première victoire de leur histoire en Bolivie obtenue 4 jours plus tôt. Toujours menée de main de maître par le maestro Tabárez, les Uruguayens n’ont fait qu’une bouchée de la Colombie. Avec sérieux, sans génie peut-être, mais avec une maîtrise impressionnante. Les Bleu Ciel ont d’abord fait du classique, en s’en remettant à un coup de casque rageur de Godín sur corner. Avant d’accentuer leur avance par un lob subtil de Rolan et de conclure sur un but en coin d’Abel Hernández. Résultat, alors qu’ils partaient avec un sérieux handicap initial sans son duo d’attaque, l’Uruguay caracole en tête après deux journées. Les partenaires de Maxi Pereira réalisent même leurs meilleurs débuts en éliminatoires depuis 50 ans.
Les joueurs de la journée : Alexis Sánchez et Eduardo Vargas
Décidément, ces deux-là régalent. Dans l’ambiance toujours bouillante de Lima où l’hymne chilien a été copieusement sifflé, les deux attaquants de poche ont été les grands artisans du succès de la Roja lors d’un superbe Clásico del Pacifico. Incandescent, Sánchez a été dans tous les bons coups, d’abord en ouvrant le score sur une passe magistrale d’Isla. Alors que le Chili était mené 2-1, le joueur d’Arsenal a ensuite joué les ouvre-boîte en dégainant une superbe passe laser pour Valdivia sur le second but conclu par Vargas. Il a ensuite permis au Chili de prendre l’avantage après une merveille d’action collective avant de conclure sa performance majuscule en servant parfaitement son compère Edu au terme d’un contre rondement mené. Résultat un doublé pour le nino maravilla et un autre pour l’homme au tatouage Air Jordan et la Roja confirme qu’elle est bien une des meilleures sélections du monde à l’heure actuelle.
Le but de la journée : Alexis Sánchez
Action d’école pour contourner le bloc péruvien…
Vous vous êtes endormis devant Équateur-Bolivie et vous avez bien fait
Des trombes d’eau, une pelouse difficile et une réalisation hésitante. Équateur-Bolivie c’est une autre idée des éliminatoires sud-américaines. Des énormes flaques stagnaient aux quatre coins du terrain, sans qu’aucun jardinier n’estime bon de passer un coup de balai. Résultat, pas grand-chose à se mettre sous la dent au stade Atahualpa de Quito, à part peut-être ce coup franc sur la barre du Bolivien Jasmani Campos. Au final, l’Équateur meilleur en seconde période s’en fout. Grâce à Miller Bolaños et Caicedo sur penalty, les Équatoriens s’installent en tête avec le Chili et l’Uruguay.
La polémique du jour : Sampaoli a-t-il espionné le Pérou ?
Pérou-Chili, ce sont souvent des histoires d’espionnage. Presque 40 ans après Pinochet qui avait profité d’un Clásico del Pacifico pour observer les bases militaire péruviennes, Jorge Sampaoli a semble-t-il récidivé. Dimanche passé, lors d’un entraînement de la sélection péruvienne, le coach chilien avait envoyé un membre de son staff, muni d’une accréditation et « déguisé » en journaliste, observer les Incas. Cristian Leiva a fini par être gaulé par la presse péruvienne. Ce n’est en tout cas pas la première fois que Sampaoli espionne ses adversaires, par le passé il avait déjà infiltré des « supporters » aux entraînement de ses opposants. Pire, des membres de son staff avaient été repérés en mission d’observation, camouflés dans des arbres.
La stat utile
10 ans. Soit le temps qui s’était écoulé depuis le dernier but de Ricardo Oliveira en sélection brésilienne. Celui qui évoluait alors au Betis se situait à la pointe d’une équipe qui comptait dans ses rangs Juninho Pernambucano, Emerson, Adriano ou Ze Roberto. Une autre époque. Rappelé en sélection à 35 ans passés, le joueur de Santos a justifié le choix de Dunga en signant le 3e but de la victoire auriverde face au Venezuela (3-1). Mais sa place de titulaire pose quand même quelques questions sur le niveau actuel de l’attaque brésilienne.
Et sinon ?
– Ça fait 3 matchs de suite que l’Argentine n’a pas inscrit le moindre but. Tenus en échec face à une Albirroja hyper rugueuse, l’Argentine a encore déçu. Entre les critiques sur le plan de jeu de Martino et l’absence de Messi, la réception du Brésil en novembre s’annonce bouillante. – Le 10 pèse lourd sur les épaules argentines. Après Agüero qui avait hérité del diez face à l’Équateur, c’est Javier Pastore qui a récupéré hier le numéro iconique de Messi. Sans beaucoup plus de succès. Le Parisien a eu beaucoup de mal à peser, confirmant que l’adage : « C’est quand le jeu devient dur que les durs deviennent bons » n’était pas fait pour lui. Javier est doux comme un agneau. – Soirée définitivement difficile pour les Argentins, puisque Carlos Tévez a terminé la nuit dans une clinique, sonné comme un boxeur après avoir encaissé un terrible coup de coude dans le pif du Paraguayen Victor Cáceres.- 4, voilà le nombre de points cumulés par le Brésil et l’Argentine en 4 journées. Une paille.
Par Arthur Jeanne