- CDM 2018
- 8es
- Brésil-Mexique (2-0)
Le Brésil éjecte la grinta mexicaine
Le Mexique avait des armes, mais n'a pas fait illusion plus d'une demi-heure face à un Brésil qui n'a pas tremblé pour s'ouvrir le chemin du tour suivant. La menace auriverde se fait de plus en plus sérieuse.
Brésil 2-0 Mexique
Buts : Neymar (51e) et Firmino (88e)
Le parcours brésilien suit son cours. Il y a eu les doutes face à la Suisse, la délivrance tardive contre le Costa Rica puis le succès sans encombre devant la Serbie. Pour sa première rencontre à élimination directe dans la compétition reine depuis un certain 8 juillet 2014, le quintuple champion du monde a maîtrisé son sujet et peut se diriger vers son quart de finale – face à la Belgique ou au Japon – l’esprit apaisé.
Ce lundi en huitièmes, ce n’était pas la Mannschaft, promise un temps aux hommes de Tite pour un combat à mort au goût de revanche, qui faisait face aux Vert et Jaune. Non, à Rostov, la Seleção trouve sur son chemin une équipe mexicaine avec un cœur gros comme ça, mais qui traîne son image de loser magnifique depuis une vingtaine d’années maintenant, soit six éditions de World Cup terminées à ce décevant stade des huitièmes, et qui a réduit en cendres un peu partout sur la pelouse d’Ekaterinburg il y a cinq jours ses belles promesses entrevues plus tôt.
Le show’choa
Vexée par l’empiètement de l’hymne auriverde sur le « Mexicanos, al grito de guerra » et galvanisée par un Rafa Márquez, 39 balais, aligné d’entrée sous la tunique nationale pour la première fois depuis un an tout pile, la Verde fait pourtant passer un premier frisson dans les 16 mètres adverses après seulement une minute de jeu. Ce à quoi Neymar répond en salissant les gants de Guillermo Ochoa (5e), venu pour hanter de nouveau les rêves brésiliens.
Le public de la Samara Arena comprend rapidement que les contres saillants de Carlos Vela et consorts sont de retour, et le Brésil, avec la rustine Filipe Luís pour combler le trou laissé côté gauche par un Marcelo estropié, est proche de la rupture. Le Ney réveille tout ça en donnant un coup de chaud au Mexique (24e), et les Sud-Américains relèvent la tête en reprenant les commandes, permettant à Ochoa de donner de la consistance à son show (33e). À 16h45, les occasions nettes ont été jaunes, mais pas forcément les certitudes.
Le Ney au rendez-vous
À la reprise, Coutinho sort de sa boîte et tente de surfer sur sa hype en vain (48e), puis Gallardo oublie ses copains (50e). Cruel, puisque quelques secondes plus tard, la Seleção balaie les doutes sur un coup de boost du scooter débridé Willian, qui trouve Neymar, évidemment (1-0, 52e). Terrassé, mais pas enterré, Ochoa se détend pour écœurer Paulinho (60e) et Vela oblige Alisson à la claquette (61e). Le travail effectué au tableau d’affichage, Neymar peut donc se lancer dans ce qu’il maîtrise aussi très bien : tenter de faire dérailler ses adversaires.
L’important est ailleurs : la diva parisienne s’échappe au bout du temps réglementaire et l’entrant Roberto Firmino poinçonne le ticket pour le tour suivant (2-0, 88e). Pas de place laissée à un éventuel successeur de Mauricio Pinilla pour coller une sueur froide à tout un pays ; ni même au spectre des tirs au but, qui nous a offert de sacrés scénarios hier. Le suspense aura duré une mi-temps, et la Seleção se paie même le luxe de venger son bourreau allemand. Pour El Tri, il faudra attendre au moins quatre ans de plus pour devenir une équipe qui gagne.
Brésil (4-2-3-1) : Alisson – Fagner, Thiago Silva (c), Miranda, Filipe Luís – Paulinho (Fernandinho, 80e), Casemiro – Willian (Marquinhos, 91e), Coutinho (Firmino, 86e), Neymar – Gabriel Jesus. Sélectionneur : Tite.
Mexique (4-3-3) : Ochoa – Álvarez, Ayala, Salcedo, Gallardo – Herrera, Márquez (c, Layún, 46e), Guardado – Vela, Chicharito, Lozano. Sélectionneur : Juan Carlos Osorio.
Par Jérémie Baron