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- France/Brésil (1-3)
Le Brésil croque les Bleus
Au terme d'un match amical assez pauvre, les Français s'inclinent logiquement au Stade de France (1-3). Trop tendres, pas assez impliqués et un brin naïfs, les hommes de Didier Deschamps n'ont jamais vraiment existé dans une rencontre qui confirme que sans enjeu, le jeu ne peut pas vraiment exister.
R. Varane (21′) pour France , Oscar (40′), Neymar (57′), Luiz Gustavo (68′) pour Brésil.
L’illusion aura duré 40 minutes. 40 minutes pendant lesquelles les Bleus ont dicté leur jeu, ont ouvert le score, et ont semblé pouvoir venir à bout d’une équipe du Brésil tout sauf impressionnante. Mais les illusions sont trompeuses. Et ce soir, pour l’équipe de France, elles sont également cruelles. Car c’est bien la Seleção qui réussit son tour de passe-passe, avec une victoire 3-1 qui ne souffre finalement aucune contestation. Oui, les Bleus ont montré des choses. Oui, les Bleus ont pris le match par le bon bout. Mais pour ce match de reprise, les Bleus ont également montré quelques limites. Des limites sur le plan défensif, notamment. Car Neymar, Willian et Oscar se sont baladés. Ils en ont marqué trois, mais ils auraient pu en marquer plus sans un bon Mandanda. Difficile de tirer des conclusions d’un match amical de reprise, mais force est de constater que, ce soir, le Brésil a été au-dessus. La France s’en retourne chez elle, un goût amer dans la bouche.
Varane du crâne, Oscar du pointard
Après l’interminable Hino Nacional Brasileiro et une Marseillaise timidement entonnée par les 80 000 spectateurs du Stade de France, les acteurs de ce France-Brésil observent une minute de silence en mémoire des 150 victimes du crash de l’avion de la Germanwings, en début de semaine. Dès le coup d’envoi, les Brésiliens privent les Bleus de ballon et démontrent une belle aisance dans les transmissions. Les Français sortent la tête de l’eau en bénéficiant de quelques coups de pied arrêtés, qui auraient pu aboutir à un but sans Jefferson, auteur d’une parade géniale devant Benzema (7′). Comme quoi, écrire des déclarations d’indépendance, c’est bien, mais jouer au football, c’est mieux. Un attentat de Filipe Luís sur Valbuena (16′) et une parade de Mandanda devant Neymar (20′) plus tard, les Brésiliens font encore preuve de laxisme sur un corner français, que Raphaël Varane catapulte au fond des filets (21′). Sous les yeux de Zizou, ça doit faire quelque chose tout de même.
Ensuite… on s’ennuie profondément. Pour faire croire qu’ils assistent à un match de football rempli d’intensité, les spectateurs se lancent même dans une ola. On ne se refuse rien. Côté français, Schneiderlin et Matuidi réalisent un très bon travail de récupération, bien que le dernier donne constamment l’impression de marcher sur un fil très fin suspendu à cent mètres de haut. Comme Neymar. Sauf que lui tombe beaucoup plus souvent, malmené par la défense française. Jusqu’à ce qu’il parvienne à glisser une passe entre les jambes de Varane, qu’Oscar récupère pour égaliser d’un pointu (40′). L’avantage français n’aura duré que 19 minutes. 1-1 à la mi-temps, vu l’intensité et le niveau de jeu, c’est une belle surprise. Mais bon, savoir se contenter de ce que l’on a, c’est être riche, paraît-il.
Quelques petits pas de samba et puis s’en va
Au retour des vestiaires, les compères de Benzema, capitaine d’un soir, montrent plus d’envie. La balle circule – un peu – mieux, et le bloc joue un peu plus haut. En revanche, on se demande si les hommes de Dunga n’ont pas perdu leur football dans le no man’s land de plusieurs kilomètres qui sépare les tribunes de la pelouse. Dani Low peine à grimper le long de son couloir droit et Firmino est introuvable. Il faut dire que même leurs crampons leur en veulent. Puis, à l’heure de jeu, le football revient, et les Brésiliens s’en emparent pour ne plus jamais le lâcher. Willian trouve Neymar qui crucifie Mandanda dans un angle fermé (57′), juste avant que Benzema n’envoie une reprise dans les nuages (59′).
Pour sa première apparition du match, Griezmann claque une énorme frappe et oblige Jefferson à se détendre (62′). Mais à force de trop rater, les Français finissent par encaisser un coup de casque de Luiz Gustavo, complètement oublié au marquage (69′). 3-1, score lourd. Pour redonner un peu de tonus à l’attaque française, Deschamps offre sa première chance à Fekir (74′). On entend les sifflets d’Alger monter jusqu’à Paris. Mais l’intensité retombe un peu. L’entrée de Kondogbia est réussie, de même que celle de Payet, mais clairement, les Français sont incapables d’enchaîner trois passes. Fekir offre le dernier moment frisson aux supporters endormis, avant que tous ne se ruent dans le RER. Le constat est simple : pendant près d’une heure, la France a été dominée de la tête et des épaules.
Par Gabriel Cnudde