- Coupe du monde 2014
- Groupe A
- Brésil/Mexique (0-0)
Le Brésil bute sur Ochoa
Est-ce le Brésil qui a été faible ou le Mexique qui a été bon ? Ou est-ce Guillermo Ochoa qui a été trop fort face à Neymar et consort ? À Fortaleza, le Mexique a contraint le Brésil au match nul et vierge (0-0), le deuxième du tournoi. La qualification pour les huitièmes de finale attendra.
Brésil – Mexique (0-0)
Héroïque Ochoa. Poussif Brésil. Deux adjectifs suffisent à parfaitement résumer ce match entre le Brésil et le Mexique. Poussif, d’ailleurs, est même l’adjectif qui peut qualifier plus globalement le début de Mondial de la Seleção. Pour son deuxième match dans sa Coupe du monde, la formation de Scolari a encore une fois forcé son jeu. Pire même, elle n’a pas réussi à faire ce qu’elle avait pourtant su réaliser à trois reprises face à la Croatie : marquer. Un paradoxe lorsque l’on dispose d’une telle armada. Déjà fébrile par moment en défense, le Brésil inquiète en attaque. La faute, ce soir, à un Guillermo Ochoa on fire, certes, à une défense mexicaine bien en place, certes, mais surtout à une animation offensive bien pauvre. Fred, Oscar, Ramires ou Bernard n’ont jamais vraiment pesé, laissant Neymar être au four et au moulin devant. Résultat : 0-0. Et une qualification qu’il faudra assurer lors du dernier match face au Cameroun.
Guillermo « Gordon Banks » Ochoa
Le capitaine Thiago Silva l’avait demandé en conférence de presse, les 60 000 supporters brésiliens de l’Estadio Castelão se sont exécutés : ils se sont époumonés, en musique puis a cappella, quand ont retenti les premières notes de leur hymne. Avant cela, les Mexicains avaient montré que, niveau hymne, eux non plus n’avaient de leçons à recevoir de personne. Le rouge vif du maillot d’El Tri, la tenue auriverde et le blond platine des mèches de Neymar et Dani Alves, l’arc-en-ciel de couleur met en valeur la télé HD. Battu lors des hymnes, mais vainqueur des premiers duels, le Mexique entre dans la rencontre pour la gagner, le couteau entre les dents.
L’entame de match est pour les joueurs de Miguel Herrera, mais c’est le Brésil, avec Ramires à la place d’Hulk, qui déclenche le premier. À la suite d’un superbe débordement d’Oscar, Fred trompe Ochoa d’un plat du pied droit, mais l’ancien Lyonnais est signalé hors-jeu. Dans une ambiance irrespirable, les deux équipes se répondent coup pour coup. À la frappe lourde d’Héctor Herrera, la tête parfaite de Neymar. Au slalom du Barcelonais, celui de Peralta. Aux offensives brésiliennes, les arrêts exceptionnels d’Ochoa (sa parade face à Neymar rappelle celle de Gordon Banks face à Pelé). Les frissons vont comme le jeu et le ballon, d’un côté à l’autre, en prenant soin de ne jamais s’éterniser au milieu du pré. On peut tiquer devant la performance brésilienne, ou kiffer devant le rythme de malade de cette partie.
Guillermo Ochoa, acte 2 scène 2
Neymar muselé, Oscar en dessous, Ramires fantomatique. L’animation offensive des hommes de Scolari est à revoir. Le moustachu le sait bien et fait entrer un vrai ailier gauche, en la personne de Bernard, après la pause. Un changement qui ne résout pas vraiment les problèmes de la Seleção. Car comme en première période, c’est El Tricolor qui entre le mieux dans le deuxième acte. Dos Santos, Vázquez, Herrera, Guardado… Chacun leur tour, les Mexicains viennent chatouiller le cadre de Júlio César par des frappes lointaines. Thiago Silva a beau gueuler, le public a beau siffler, la Seleção n’y arrive pas. Plongé dans une marée rouge avec toute sa clique, Neymar est le seul à avoir pied. Une fois de plus. La volée de l’ex-pépite de Santos bute à nouveau sur un Guillermo Ochoa héroïque, qui ne devrait plus attendre très longtemps avant de retrouver un club. Et si les recruteurs avaient encore des doutes, son énième parade sur la tête puissante de Thiago Silva devraient définitivement les chasser. Ce soir, l’ex-portier corse a dégoûté tout un pays.
Par Thomas Porlon