- Mondial 2022
- 8es
- Brésil-Corée du Sud (4-1)
Le Brésil a livré une masterclass face à la Corée du Sud
Face à la Corée du Sud, la Seleção a délivré une ode au football pendant plus d’une heure. Histoire de rappeler, au cas où certains en douteraient, qu’il ne faudra pas l’oublier au moment de citer les favoris encore présents au stade des quarts de finale que sont la France, l’Angleterre ou encore l’Argentine.
Au son des caxirola et autres instruments à percussion qui garnissaient le kop brésilien, il y avait là des indices sur ce que nous préparait le Brésil face à la Corée du Sud. À savoir un récital technique en première période, où l’orchestre dirigé par Tite a récité sa partition à la perfection et écœuré une formation coréenne qui n’a jamais su suivre le tempo. Puis une gestion en bon père de famille – qui a laissé un peu trop de libertés et permis la réduction du score de Paik Seung-ho – en seconde mi-temps, histoire d’arriver en forme pour les quarts de finale.
Un Brésil complet, chef !
Il fallait voir ces bouches grandes ouvertes, conquises par le spectacle qui se déroulait sous leurs mentons, au moment où Vinícius José Paixão de Oliveira Júnior rentrait un sombrero d’une insolente justesse sur le pauvre Kim Moon-hwan à cinq minutes de la pause. Juste avant de sortir cette ultime confiserie de son tiroir, Viní et les autres avaient évidemment eu le temps de régaler l’assistance. Ce 4-4-1-1 de Tite, avec Neymar posté juste derrière Richarlison qui campait côté gauche pour s’amuser avec son compère du Real Madrid, possède des qualités que les autres sélections n’ont pas.
Lo hicieron bailar a Tité en el gol de #Richarlison #Brasil ?? pic.twitter.com/jHbE5g2PDo
— Veronica Brunati (@verobrunati) December 5, 2022
Une cohérence d’équipe, une unité, une gestion des temps forts et faibles qui la transforme en une machine tantôt froide et clinique face au but, tantôt insubmersible derrière, mais surtout toujours emprunt d’une joie communicative. Comme sur le troisième but brésilien, inscrit par Richarlison, qui s’en est allé danser comme un poulet sans tête avec son sélectionneur Tite et ses remplaçants. Comme également après les deux premiers buts de Vinícius Júnior ou Neymar, conclu à chaque fois par quelques pas de danse qui auraient pu en irriter certains quand ils n’amusent pas les autres.
Le retour du spectre des quarts ?
D’une certaine manière, le Brésil assume ce qu’il est aujourd’hui : un mélange de talents dans la plus digne tradition de ses génies d’antan (Neymar, Vinícius…) couplé à des joueurs « européanisés » qui assurent une structure défensive couplée à une puissance physique impressionnante. Sur ce tournoi, Alisson n’a rien à envier à aucun autre portier au monde, tandis que ses gardiens du temple, que ce soit Thiago Silva, Marquinhos ou Éder Militão, donnent le sentiment de donner un biscuit aux attaquants adverses lorsqu’ils le décident.
Maintenant, voilà le Brésil qui est en quarts de finale. Un stade qu’il a toujours atteint depuis le Mondial italien de 1990, mais qu’il n’a dépassé qu’une seule fois depuis son dernier couronnement en 2002. C’était en 2014, et tout le monde s’en souvient, puisque c’était dans un déluge de larmes et avec une raclée (7-1) infligée par les Allemands que les Brésiliens avaient bouclé leur Mondial. Huit ans plus tard, le traumatisme est définitivement oublié et en sortant de l’ultime match qui aura lieu au 974 Stadium, c’est plutôt une phrase remixée de Thiago Silva qui traîne dans les têtes : « C’est pas moi qui vais soulever la Cope, c’est tout le Brésil ! »
Par André Chazinho, à l'Estadio 974