- Ligue 1
- 38e journée
- Ce qu'il faut retenir
Le bouquet final
Voilà, c'est fini. 38e journée de Ligue 1 et le tableau final est - enfin - connu. Montpellier tout en haut. Caen et Dijon tout en bas. Bordeaux qui revient de l'enfer et Hazard qui s'offre un jubilé d'exception. Décidément, ce millésime n'a rien respecté.
Hérault d’un soir
Saihi, Utaka, Bocaly, Giroud, Hilton, Jeunechamp, Camara… Depuis hier soir, toute l’escouade montpelliéraine a rajouté une ligne sur son palmarès Wikipedia. Dans un final complètement tragique, le MHSC est devenu champion de France avec 82 points en s’imposant à Auxerre avec près de 25 minutes de retard. Sûrement le champion le plus inattendu de l’histoire de la Ligue 1. C’est mérité.
Pourtant, que ce fut difficile ! Dans un stade de l’Abbé-Deschamps chauffé à blanc et boudé par les ultras icaunais, Montpellier s’est offert un cliffhanger à faire crever Loulou Nicollin. Outre le bordel des tribunes (jets de fumigènes, banderoles assassines contre les dirigeants et joueurs bourguignons), les Héraultais n’auront jamais paniqué suite à l’ouverture du score de Kapo. Un doublé d’Utaka, au bout de la nuit, offre le Graal aux hommes de René Girard. Rémi Gaillard, Zaz, Manu Chao. Bref, la moitié de la France est heureuse, Montpellier est le symbole d’une équipe qui, sans énormément de moyens, peut soulever des montagnes et s’offrir un titre au nez et à la barbe des puissants. Maintenant, le plus dur commence pour cette belle équipe : confirmer et maintenir ce niveau. Quoi qu’il en soit, la fête promet d’être folle, place de la Comédie. On regretterait presque l’absence de Georges Frêche, dont le featuring avec Nicollin aurait rangé le combo Alliage-Boyzone à la cave.
Paris, partie remise ?
Échec ou pas ? Difficile à dire. Avec 79 points, le Paris-SG est le meilleur deuxième de l’histoire de la Ligue 1. Sans un Montpellier stratosphérique, les Franciliens auraient réussi leur pari dès la première année en s’offrant l’Hexagoal. Alors oui, avec plus de 100 millions de transferts, cette place de dauphin est un échec. Pourtant, le crash n’est pas si évident. Le PSG aura eu le mérite de faire le boulot jusqu’au bout à Lorient en l’emportant 2-1 sur la pelouse du Moustoir. Mais pas de regrets, les hommes d’Ancelotti n’auront jamais été en position de champion. Pas même une minute. Bien entendu, le temps des critiques viendra, mais pour le moment, le PSG s’apprête à retrouver la C1 huit ans après son dernier rencard. Une fois de plus, l’été sera mouvementé, au sens premier du terme. Dans tout ce marasme, la mi-temps de Kevin Gameiro, complètement à la rue, est passé inaperçue. C’est con, c’était son match d’adieu.
Eden s’en va sur une folie
20 buts, 15 passes. Eden Hazard part sur un chef-d’œuvre. Une dernière saison exceptionnelle pour la pépite lilloise. Contre Nancy, il n’a pas perdu son temps et s’offre un triplé en moins de trente minutes. Une manière de saluer une dernière fois le public lillois, avant de tailler la route pour l’Angleterre. Manchester, sans doute. Lequel, on verra. On regrettera son génie, sa folie, son style, son efficacité, sa simplicité et ses coups du foulard. Bon vent, l’artiste. Jamais un joueur n’avait autant fait l’unanimité autour de lui depuis le génial Japhet N’Doram.
Gillot d’agneau
Francis Gillot a qualifié Lens pour la C3. Francis Gillot a qualifié Sochaux pour la C3. Maintenant, Francis Gillot a également qualifié Bordeaux pour la C3. Clairement, le coach bordelais est un mec dont personne ne parle. Et c’est bien dommage. Moribond en début de saison, Gillot a tenu bon et mené les siens en C3 contre vents et marées. Le mercato hivernal est également passé par là (Obraniak et Mariano) et le nouveau schéma tactique mis en place par Gillot (3-5-2) aura permis aux Girondins d’arracher cette cinquième place sur la pelouse du meilleur ami Stéphanois (3-2). Costaud. Alors que l’héritage Jean Tigana semblait difficile à porter, Gillot aura su trouver les mots pour remettre d’équerre un collectif amoché.
Dijon se saborde, Caen aussi
5-0 à Rennes en terminant la rencontre à huit (expulsions de Sankharé et Zarour, blessure de Guerbert), Dijon a fait ce qu’on appelle la tactique de l’ascenseur. Dix ans pour monter en Ligue 1. Dix mois pour tout foutre en l’air. Merci pour tout. C’est un peu le sentiment général caennais également. Longtemps sur la sellette, les Normands ont craqué à Valenciennes (3-1) et retournent à l’étage inférieur après quelques belles années de folie.
A l’inverse, les slips des Lorientais, Ajacciens, Niçois (première victoire à Lyon depuis 1973), Sochaliens et Valenciennois se sont détendus durant la soirée. Ils joueront en Ligue 1 l’an prochain. Reims, Bastia et Troyes aussi. Chouette.
Par Mathieu Faure