- C1
- Barrage retour
- Dynamo Kiev/M'Gladbach (1-2)
Le Borussia, si près de l’exploit
Inefficace pendant 70 minutes, le Borussia Mönchengladbach emmené par ce génie de Juan Arango a finalement fait trembler le Dynamo Kiev (2-1). Mais il a manqué ce troisième but qui lui aurait fait renouer avec ses plus belles années.
Dynamo Kiev – Borussia Mönchengladbach : 1-2 Buts : Ideye (88e) pour Kiev. Kacheridi (70e CSC) et Arango (78e) pour Gladbach.
Le Borussia Mönchengladbach croyait sans doute avoir fait le plus dur en accrochant la quatrième place de Bundesliga en mai dernier. En apprenant que son tour préliminaire l’opposerait au Dynamo Kiev, le finaliste de la Coupe des champions 1977 savait toutefois qu’il ne serait pas question de simple formalité. Le résultat du match aller l’avait confirmé (1-3). Sur la manière, le Dynamo avait régalé en passes courtes, et son pressing avait notamment permis de neutraliser Juan Arango, le maître à jouer des Allemands. Ces 90 minutes initiales s’avéreront finalement fatales au rêve d’un club qui espérait renouer avec une compétition qu’il avait quitté il y a près d’un quart de siècle, en demi-finaliste (vs Liverpool).
Arango, au four et au moulin
À Kiev, les hommes de Lucien Favre ont cette fois pris le dessus sur les Ukrainiens. Une physionomie indubitablement liée au résultat de l’aller, qui obligeait les Allemands à marquer au moins trois fois, mais qui pouvait aussi laisser à penser que le calendrier a joué un mauvais tour à Hermann et consorts. Tandis que le Dynamo avait déjà disputé six matches de championnat avant ce tour préliminaire, le Borussia n’avait pas encore commencé le sien. Ce mercredi, c’est un représentant allemand plus compact et plus en jambes qui s’est présenté en Ukraine. Le quatrième du dernier exercice de Bundesliga a toutefois trop tardé à marquer ce premier but pour donner du crédit à l’idée d’un scénario renversant.
Juan Arango a bien tout essayé, mais le toujours juste milieu offensif vénézuélien ne peut malheureusement pour Mönchengladbach se trouver à l’origine et à la réception de ses propres centres. Dès la deuxième minute, Patrick Hermann ne parvenait ainsi pas à dompter un superbe service d’Arango et laissait la balle filer en sortie de but. Un premier raté qui en appellerait d’autres. Devant le manque de promptitude ou de finesse de ses attaquants (De Jong et Hanke), le leader technique de la Vinotinto décidait finalement d’y aller seul, mais sa percée butait sur un pied ukrainien (27e). Faute de compréhension idéale avec ses attaquants, Arango se contentera de voir l’un de ses centres terminer au fond des filets avec l’aide la tête d’un adversaire, en l’occurrence celle de Khacheridi. On jouait alors la 70e minute, et les Allemands devaient encore inscrire deux buts pour se qualifier.
Ideye, il suffit d’une fois
Pas efficace, le Borussia a toutefois pu compter, lui aussi, sur la maladresse adverse, pour être maintenu sous respiration artificielle et ne pas se faire débrancher les fils trop tôt dans la rencontre. Le principal fautif se nomme Ideye, l’ex-Sochalien, habile pour s’échapper dans le dos de la défense allemande, moins pour orienter idéalement la gonfle. En abandonnant l’initiative du jeu au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient, le Dynamo perdait aussi ce qui avait fait sa supériorité à l’aller, ce jeu de passe exquis, marque de fabrique d’une école qui s’est ouverte au monde (deux Brésiliens titulaires, deux Nigérians – Ideye et Taiwo -, mais aussi le Portugais Miguel Veloso, Ndlr) tout en restant fidèle à ses principes.
Malmené, Kiev a fini par craindre le pire quand Juan Arango laissait un corner à un coéquipier, pour mieux le reprendre de la tête et ramener les siens à un petit but de la qualif’ (78e). Le match devient alors palpitant, mais les Allemands manquaient encore de justesse pour rendre muet un stade comble. Finalement, c’est Ideye, si maladroit le reste de la rencontre, qui mettait fin aux débats d’un petit piqué à la 88e minute. Les hommes de Lucien Favre n’auraient pas dépareillé en phase de poules de la Ligue des champions. Mais c’est bien le Dynamo Kiev qui y sera.
Par Thomas Goubin