Le bilan des clubs français

Pour bien préparer l’oral de Sciences-Po, quelques données chiffrées. La France a encore raté le grand schelem (trois qualifiés en 8èmes, du jamais vu). Deux qualifiés français, ce n’est pas non plus unique : en 2003-04 et 2004-05 (Lyon et Monaco) puis 2006-2007 (Lyon et Lille). La France a donc qualifié encore deux clubs en 8èmes. Ce qui la classe à égalité avec l’Allemagne (Bayern et Stuttgart), mais derrière les trois “gros” continentaux (Italie, Angleterre, Espagne), avec trois représentants chacun. La France est à sa place sur le plan du foot de club européen, 4ème ex-aequo absolu avec l’Allemagne puisque les deux pays envoient aussi un “reversé” en Europa League (OM et Wolfsburg). Pas mal. La France affiche un bon tableau de performances qui globalement correspond à l’élévation du niveau général de la L1 observé depuis en gros deux saisons. En fait, le leadership lyonnais bousculé par l’OM et Bordeaux a engendré une hausse qualitative au sommet du championnat de France. Ce n’est pas un fantasme : le “big match” Milan AC-Juventus (1-1) du printemps dernier était objectivement moins bon qu’un Bordeaux-OM ou qu’un OM-Lyon. Il n’y a qu’à voir aussi la double confrontation Bordeaux-Juve (1-1 et 2-0)… La L1 est donc en progrès.

Un OL en trompe-l’œil ?

Nets progrès ? Pas sûr si on considère maintenant le détail du parcours des trois clubs hexagonaux. Pour l’OM, le constat est clinique : Marseille n’avait tout simplement pas le niveau des 8èmes. Un Milan rusé comme un Inzaghi avait d’entrée plombé l’affaire (1-2) et un Real pas terrible à l’aller s’était imposé nettement (3-0) à Bernabeu. Plié. Le faible Zürich aura juste permis à l’OM d’aller en C3. Fermez le ban… Lyon, maintenant. Deux données irréfutables : la Fiorentina, première du Groupe E, est supérieure à l’OL. Même dans le contenu des deux confrontations (1-0 et 0-1), la Fio a donné une meilleure impression. Deuxième constat : un Liverpool complètement à la rue a autorisé son exclusion des 8èmes au profit de la Viola et des Gones. “L’exploit” de l’OL à Anfield (2-1) est à prendre avec des pincettes quand on observe le parcours calamiteux des Reds depuis le début de saison. Détail pas anodin : la Fio a battu deux fois Liverpool (2-0 et 2-1), pas Lyon… Conclusion : l’OL sera en ballottage défavorable pour les 8èmes. Avec un jeu qui se délite même en championnat et avec un match retour à l’extérieur, la tendance future n’est pas joyeuse. Les adversaires potentiels, hors Bordeaux (deux clubs d’un même pays et d’une même poule ne peuvent s’affronter) : Manchester United, Real Madrid, Chelsea, FC Barcelone, FC Séville, Arsenal ! Le Lyon d’aujourd’hui n’a a priori que très peu de chances d’éjecter ces cadors au tour suivant. Même en récupérant Toulalan…

Un Bordeaux en trompe-la-mort ?

Les Bordelais sont devenus le nouvel épouvantail de la C1, rôle dévolu ces dernières saisons au PSV Eindhoven ou à Porto. Tant mieux. Un bilan qui fait peur (premier avec 16 points sur 18), ça force le respect. Le contenu est aussi indiscutable : mis à part quelques difficultés à Turin (1-1) et contre Haïfa (1-0), les Girondins ont globalement imposé leur jeu et leur rythme sur le Groupe A. Pour le “beau jeu”, on s’en fout. Ceci dit… Quand on voit la valeur réelle de la Juve, incapable de jouer à la fois le championnat et la C1 (les Bianconeri ont préféré tout donner contre l’Inter samedi (2-1) pour assurer leurs chances dans le Calcio) et qui est actuellement au bord de la crise… Et puis, que penser d’un Bayern “unter Alles” longtemps à la ramasse en Bundesliga (4ème avec 2 défaites et 6 nuls) ? Un Bayern privé de Robben (entré contre la Juve, mardi) et de Ribéry, il faut le rappeler. Autre bémol : se méfier des matchs de poule tonitruants et de la pole position qui va avec. L’OL s’était fait le spécialiste de ce genre de N°1 en décembre avant de s’écrouler en février. Avis aux Bordelais… Leurs adversaires potentiels, maintenant : CSKA Moscou, Milan AC, FC Porto, Inter, Milan AC, VfB Stuttgart, Olympiakos. Des rivaux à leur portée, y compris les deux Milan. OK, une Inter qui monte en puissance peut faire mal, mais attention à Moscou et surtout Porto, bête noire habituelle des clubs français et poil à gratter du grand MU !

Pour Lyon et Bordeaux, le tirage des 8èmes sera effectué le vendredi 18 décembre. Matchs allers : 16 et 17 février ou 23 et 24 février. Les matchs retours : les 6 et 10 mars ou bien le 16 et le 17 mars. Raymond ne sera pas là. Normal…