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Le bilan à mi-saison de la Ligue 2
Par Régis Delanoë
6 minutes
La phase retour de la saison 2014/2015 de Ligue 2 débute ce vendredi soir. Bilan à mi-parcours, avec déjà quelques tendances lourdes, pour la montée (Dijon, Troyes), comme la descente (Châteauroux, Arles-Avignon). Mais aussi une mer d'indécis qui ne savent pas trop s'ils doivent espérer ou s'inquiéter.
Ceux pour qui c’est pas dans la poche mais presque
Troyes, 36 pts. Le champion d’automne a été en tête de la Ligue 2 cinq fois depuis le début de saison. Plus significatif de sa grande maîtrise, hors la première journée, il n’est sorti du podium qu’une seule fois. C’était début novembre, après une défaite 1-2 concédé face à l’AC Ajaccio. Depuis, la bande à Furlan a aligné quatre victoires pour s’installer en tête, avec la meilleure attaque (29 buts) et un bon alliage entre vieille garde (cet amour de Nivet, Lacour…) et nouvelle génération (Jean, Pi, Carole…). Ça joue bien, ça mérite de retrouver l’élite. Dijon, 36 pts. Une très belle demi-saison aussi pour les Dijonnais, qui ont fait du stade Gaston-Gérard une forteresse imprenable (8 matchs, 8 victoires). Un peu timide à l’extérieur, mais sinon ça tourne bien, avec des confirmations (Tavares, Gastien, Amalfitano, Reynet) et une révélation : Romain Philippoteaux, de plus en plus décisif. Elle est là, la nouvelle place forte du football bourguignon.Ceux qui se castagnent pour monter sur le podium
Brest, 34 pts. Après une saison 13/14 franchement compliquée passée la majeure partie du temps dans la deuxième moitié de tableau, le Stade brestois est de retour dans le game et vise une remontée en élite. Les lascars du Finistère allaient déjà mieux au printemps dernier et ils ont su hausser encore le niveau, avec la meilleure assise défensive du championnat, un Grougi renaissant et un Alexandre Alphonse qui prend son pied en attaque. La concurrence est prévenue : ça va être difficile de déloger les loustics du podium… Sochaux, 30 pts. Le plus gros budget de L2 a commencé la saison salement (3 défaites de suite en août), mais remonte doucement et sûrement au classement : 9 places gagnées sur les 10 dernières journées. Le secret des Lionceaux, c’est leur aptitude à bien se déplacer : aucune défaite à l’extérieur. Pas la technique la plus classique, mais pourquoi pas, après tout… Gazélec, 29 pts. Le deuxième club d’Ajaccio est sacrément malin. Il a confié à quelques vieux briscards en qui plus personne ne croyait la mission d’encadrer l’équipe issue du National avec le maintien à l’esprit. Bréchet, Ducourtioux, Pujol and co ont tellement bien réussi qu’ils ont même laissé croire qu’ils pouvaient durablement se mêler à la lutte pour le podium. La faiblesse de l’équipe à l’extérieur (4 défaites de suite, série en cours) paraît néanmoins préjudiciable. Nancy, 27 pts. Les Lorrains étaient-ils en surchauffe ? Revenus lécher le podium à la fin de l’automne, ils ont salement terminé l’année en alignant quatre revers consécutifs qui les relèguent à 7 points du podium. En panne d’efficacité offensive, les hommes de Pablo Correa vont devoir vite se réveiller en 2015, en premier lieu leur buteur Mana Dembélé, prêté par Guingamp, auteur d’un quadruplé en septembre et muet depuis début novembre…Ceux qui sont pas loin de rêver, mais en fait non
Angers, Laval et Auxerre, 26 pts.Entre la 7e et la 9e place, on trouve ces trois équipes se tenant avec le même nombre de points et un avenir immédiat pas très réjouissant. Que craindre d’ici la fin de saison ? A priori pas grand-chose. La zone rouge est à bonne distance (9 points) et, d’ailleurs, aucune d’elles n’y a jamais goûté depuis l’été dernier. Qu’espérer alors ? Honnêtement, pas grand-chose non plus. Le podium est presque aussi loin (8 points) et aucune de ces trois formations ne semble vraiment armée pour jouer longtemps les fiers à bras. La deuxième partie de saison promet d’être looooongue…
Ceux qui sont pas loin de flipper, mais en fait non
Valenciennes, 24 pts, Le Havre, 23 pts, Ajaccio, 23 pts, Orléans, 21 pts.Dans cette bande de quatre, deux pensionnaires de L1 la saison dernière. Valenciennes d’abord, qui, pour le coup, a vraiment flippé et fait flipper ses fans avec un gros retard à l’allumage (une seule victoire après 7 journées, trois après 12 journées…), mais qui s’est donné de l’air sur la fin (quatre victoires sur les 6 dernières journées) et n’a donc plus vraiment à s’inquiéter. Les ambitions, en revanche, sont en berne. Ce n’est pas mieux pour Ajaccio, qui semble avoir pris ses aises dans le ventre mou de la L2 depuis déjà pas mal de temps, après avoir espéré un temps pouvoir viser mieux (5e au soir de la 4e journée). L’ACA s’est même fait piquer la vedette par le voisin Gazélec, ça fait mal à l’orgueil… Concernant Le Havre, ça fait trop pour les zozos en coulisses pour rêver d’un retour en élite à court terme. Les Normands n’ont plus gagné en championnat depuis fin octobre, mais disposent quand même d’un matelas de points suffisant pour ne pas plonger trop bas… Enfin, on n’est plus sûrs de rien avec eux. Concernant Orléans, l’opération maintien est pour l’instant pas mal menée, avec les quelques courtes mais précieuses victoires qui vont bien de temps en temps. Gare tout de même aux trous d’air comme il y a eu en septembre et octobre, avec neuf matchs de suite sans choper une seule fois les 3 points.
Ceux qui balisent pour de bon
Clermont, Créteil et Niort, 20 pts, Nîmes, 19 pts, Tours, 17 pts.Un dernier très bel effort à Nancy juste avant les fêtes (victoire 2-1 à Nancy le 19 décembre) a permis au Clermont de Corinne Diacre d’arriver à la trêve avec 20 points. Portés par le meilleur buteur de la L2 Idriss Saadi, les Auvergnats ont quand même une gueule à galérer pour le maintien jusque la dernière journée. Pareil pour Créteil et Niort, deux équipes qui ne sont pas encore parvenues à enchaîner deux victoires de suite en championnat cette saison. Nîmes, aux portes de la zone rouge, reste sous la menace de pénalités et est plombé par le pesant contexte extra-sportif dans lequel l’a entraîné son ancien président. Le malheur des Gardois pourrait faire le bonheur des Tourangeaux, orphelin d’Andy Delort, plongés dans les trois dernières places du classement depuis la 9e journée.
Ceux pour qui ça sent déjà bien le sapin
Châteauroux, 15 pts, Arles-Avignon, 10 pts.Ces deux-là ont déjà quasiment dit adieu à la Ligue 2. Châteauroux a bénéficié d’un sursis avec l’interdiction faite à Luzenac d’évoluer à ce niveau, mais n’a clairement pas un effectif pour se maintenir et devrait donc réussir la performance de tomber deux fois de suite en National. Pour Arles-Avignon aussi, ça craint du boudin avec 10 malheureux points glanés en 18 journées par Mamadou Niang, Pascal Chimbonda, Gaël Givet… Quand tu recrutes façon Variétés Club de France, en même temps…
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