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Le Betis Code

Thibaud Leplat, à Madrid
Le Betis Code

Le Betis est l’équipe révélation du début de Liga. Cet après-midi les hommes de Pepe Mel s’en vont défier le géant madrilène. Mais le coach andalou a un secret.

Romancier ou entraineur, c’est la même chose. Il faut beaucoup d’imagination et une bonne dose de mégalomanie pour composer son œuvre. Pepe Mel n’est pas Guardiola mais il se prend déjà pour Dan Brown. Cette semaine le coach a beaucoup plus parlé de son premier roman que du match de ce soir. El Mentiroso (le menteur) raconte l’histoire d’un milliardaire passionné d’antiquité poursuivi par les vieilles peaux du Vatican. Jamais Marca n’aura autant parlé d’un livre de « presque 600 pages » . Le coach bético vient de ringardiser toute la communication de Mourinho et Guardiola réunis. La dernière hype en Espagne pour détourner l’attention des objectifs et soulager la pression sur ses joueurs, c’est de parler littérature. Le tout en concluant la conférence de presse de présentation de son bouquin d’un « nous allons battre le Real Madrid, j’en suis sûr » . Adieu les philosophes et autre ambianceur de salle de presse. Le génie c’est Mel. Point à la ligne.

En une saison, le madrilène de naissance a changé la face du Betis et c’est tout Séville qui le remercie. Quand il reprend le club vert et blanc en main en 2010, les andalous sont englués dans des querelles de succession et de reprise foireuse. Lopera, le président mégalo des années 90, fait tout pour savonner la planche aux repreneurs et l’équipe zone en deuxième division. Quand il signe le 12 juillet 2010, l’ancien attaquant du club fait vibrer les cœurs : « Avec le Betis j’ai été Pichichi, je suis monté, je suis descendu, j’ai souffert (…). Je veux que les beticos sachent que j’aime le Betis comme eux et que sur le banc ils trouveront un bético authentique. Après le football pfff… même un Poulpe s’y connaît » . Un an plus tard, le Betis monte en première division après un parcours de haute volée : leader de 30 journées sur 42 et jamais descendu plus bas que troisième. En digestif, les andalous se sont même offerts le Barça en ¼ de finale retour de Coupe du Roi (victoire 3-1). Guardiola se qualifie à la faveur du 5-0 à l’aller mais reconnaît ne pas être passé loin : « le Betis est sans doute l’une des meilleures équipes que nous avons affronté cette saison » . Prends ça, Paul le Poulpe.

La belle histoire ?

Aujourd’hui le Betis est le meilleur promu d’Europe. Certes sa septième place et ses 12 points sur 18 possibles font rêver Ajaccio ou Swansea. Certes aussi, les andalous ont même été leader de la Liga pendant deux journées. Mais ce qui est intéressant sur les bords du fleuve Betis, c’est le jeu. Ici, les défenseurs jouent très haut, les milieux caressent la gonfle et les attaquants ont la classe des gloires d’antan. Xavi c’est Beñat, Iniesta c’est Ruben Castro et Vadillo c’est Ronaldo. Avec un 4-3-3 ambitieux, qui à l’extérieur se mute en 4-2-3-1 taquin, le ballon tourne et les combinaisons en triangle rappellent le foot catalan. Au Betis on ne sait pas faire autre chose que de jouer au ballon. Il faut revoir le Betis-Barça de l’an passé ou le Bilbao-Betis de cette saison pour comprendre la mentalité valeureuse des andalous. Avec une équipe composée de 8 joueurs formés au club et des titulaires quasiment inchangés depuis la montée en Première Division, le Betis s’accroche au ballon, construit patiemment ses actions et sait accélérer le jeu quand il le faut. En Andalousie on aime la bravoure et les banderilles bien placées. Ce Real-Betis à Bernabeu à 18 heures a quelque chose à voir avec les après-midi glorieuses des arènes de Las Ventas.

Bien sûr le Real ce n’est pas le Barça, même s’il y ressemble un peu. Jouer très haut une équipe merengue qui aime les espaces, c’est aussi risqué que de faire le ménage à l’improviste dans un Sofitel de Manhattan. Mais « nous n’avons pas le choix,répète Mel.Notre personnalité nous fait nous sentir importants. En plus, ça fait 15 mois que j’essaie de convaincre mes joueurs sur une manière de jouer, je ne vois pas maintenant arriver au Bernabeu et leur demander de tout changer. Je n’ai pas peur. Si je suis entraineur c’est pour réaliser de grandes choses. Je sais qu’à Bernabeu mon équipe va faire un grand match » . Alors le Betis jouera avec le feu, car il ne sait pas faire autrement. Santa Cruz et Montero rentrent d’un long voyage avec leurs sélections respectives et devraient être préservés. Le Betis ce sera donc un 4-2-3-1 façon Casto/Nacho-Dorado-Amaya-Chica/Beñat-Iriney/Vadillo-Sevilla-Castro/Molina. Les gourmandises dont il faudra se délecter sont Alvaro Vadillo, perle de 17 ans venue du centre de formation et Beñat Etxebarria, petit droitier basque de formation mais andalou de cœur à qui mieux vaut ne pas laisser trainer un coup franc près de la surface. Après la semaine internationale le Real sera au complet mais fatigué. Malgré ses deux défaites d’affilée (à Getafe et contre Levante), les andalous ont donc la formule parfaite pour dynamiter l’orgueil de cadors un peu trop sûrs d’eux. Une intrigue à la Pepe Mel en somme.

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La lettre à Olise
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Thibaud Leplat, à Madrid

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