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Le best-of de Gerrard contre Manchester United
Steven Gerrard va disputer ce dimanche (17h) son dernier match contre Manchester United. En 34 rencontres face à l'ennemi juré, le capitaine des Reds a tout connu : des joies, des peines, des buts, des transversales dans les pieds, des expulsions et des polémiques. Un parfait résumé de sa carrière.
Premier match, première défaite (Premier League, 1999)
Quelques mois après avoir observé du banc son premier match contre MU, Gerrard est lancé pour la première fois face aux hommes de Sir Alex Ferguson le 11 septembre 1999, à Anfield. Titularisé par Gérard Houllier, le jeune Gerrard joue un peu plus d’une heure, avant d’être remplacé par le Norvégien Vegard Heggem. Et il ne peut empêcher la défaite des Reds (3-2), marquée par un doublé de Jamie Carragher… contre son camp ! Dans l’avenir, les deux hommes ne seront pas toujours aussi sympas avec les Mancuniens.
La « minasse » (Premier League, 2001)
Il n’a que 20 ans, la coupe en brosse et le numéro 17 dans le dos. Pourtant, Steven Gerrard n’a pas froid aux yeux. Celui qui est alors un milieu de terrain un peu fou, souvent trop rugueux, marque pour la première fois de son empreinte un Liverpool-MU. Décalé par Robbie Fowler, le futur capitaine des Reds s’avance et tente sa chance de plus de 30 mètres. Le ballon file tout droit dans la lucarne de Fabien Barthez, et Gerrard peut s’en aller glisser à plat ventre vers le poteau de corner. Une célébration pas tout à fait au niveau de son but.
La folle parabole (Finale League Cup, 2003)
Deux ans après sa première mine dans la lucarne de Barthez, Gerrard récidive, cette fois au Millenium de Cardiff, pour la finale de la League Cup. Face au grand United de Beckham, Keane ou Giggs, Liverpool part avec le statut d’outsider. Mais à la 39e minute, « Stevie G » permet aux siens d’ouvrir le score d’une frappe dont il a le secret. Excentré côté gauche, il arme un tir à la trajectoire aussi belle qu’improbable, qui s’élève dans le ciel gallois avant de retomber dans le but de Barthez, encore impuissant. Et grâce à un immense Jerzy Dudek et un second but de Michael Owen en fin de match, Liverpool soulèvera le trophée. Avec El Hadji Diouf titulaire et Pegguy Arphexad sur la feuille de match.
Berbatov : 3. Gerrard : 2 (Premier League, 2010)
Fraîchement arrivé sur le banc de Liverpool, Roy Hodgson n’arrive pas à trouver la bonne formule. Le déclic aurait pu arriver ce jour de septembre 2010, à Old Trafford, dans le sillage d’un Steven Gerrard galvanisé par le duel contre MU. Mais ce jour-là, le milieu anglais, auteur d’un but sur penalty et d’un autre sur coup franc, tombe sur plus fort que lui. Le bourreau des Reds se nomme Dimitar Berbatov. Dans une enceinte bouillante, le Bulgare ouvre le score de la tête, avant de doubler le mise d’un splendide retourné acrobatique. Et c’est encore lui qui, après le doublé de Gerrard, inscrira le but de la victoire, encore de la tête.
Le coup de sang (Cup, 2011)
Des tacles, Steven Gerrard en a balancé un paquet contre MU. Des propres, des maîtrisés, mais aussi pas mal pour marquer l’adversaire. L’un de ses plus « beaux » est sans doute celui réalisé sur Michael Carrick, au 3e tour de la Cup 2011. Sans doute vexé que les Mancuniens aient bénéficié d’un penalty dès la 3e minute, le capitaine de Liverpool essaye de placer le match sous le signe du muscle. Un peu trop même, puisque pour un tacle les deux pieds décollés (et en retard, tant qu’à faire), il se fait expulser dès la 32e minute, mettant fin aux espoirs de son équipe de revenir dans le match.
La démonstration (Premier League, 2014)
Lancé à la poursuite de Chelsea pour le titre, Liverpool frappe très fort sur le terrain de l’ennemi juré, avec une victoire 3-0. Et comme un symbole, c’est Steven Gerrard qui sonne la charge. Par deux fois, il se présente devant De Gea pour frapper un penalty. Et par deux fois, il trompe le gardien espagnol en frappant sèchement côté droit. Si sa joie reste mesurée après le premier but, le numéro 8 des Reds se laisse aller sur le deuxième et réalise le combo glissade sur les genoux, joie collective et bisou sur la caméra. Quelques semaines et une glissade – cette fois moins maîtrisée – plus tard contre Chelsea, son visage ne sera pas le même.
La guerre des mots (un peu tout le temps)
« United 20 – Gerrard 0 » . En une banderole tirée par un avion et déployée au-dessus d’Anfield la saison dernière, les fans de MU ont peut-être bien tué la partie en matière de chambrage, en comptabilisant le nombre de championnats gagnés par leur club et par Gerrard. Il faut dire qu’ils ont toujours aimé détester le capitaine de l’ennemi. Un joueur qu’ils auraient évidemment idolâtré s’il avait porté l’autre maillot rouge. Sir Alex Ferguson himself s’est aussi amusé à lancer quelques piques à Gerrard, déclarant notamment dans son autobiographie qu’il n’était pas un « top, top joueur » . Ce à quoi le milieu anglais avait répondu : « J’ai reçu une lettre de Manchester United qui disait qu’ils voulaient me faire signer un contrat de sept ans quand j’avais 13 ans. Ferguson a aussi tenté de me recruter en 2002-2003. J’ai bien sûr refusé, donc je ne peux pas prendre ça trop à cœur. » Gerrard sait aussi rafraîchir la mémoire.
Par Axel Bougis