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Le berger des arbres

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Le berger des arbres

Plus la compétition avance et plus les Espagnols sont sereins. L'attaque-défense qui se prépare n'affole personne. Contre le Paraguay, les gamins de la Seleccion partent à la rencontre de leur destin à l'ombre d'un arbre, Vicente Del Bosque.

« Les plus sensibles diront de moi que je suis un type super, les insensibles que je suis un désastre. Tout cela à cause d’un seul détail. Nos 10 victoires consécutives en phase de qualification n’auront alors plus aucune importance ni même jusqu’où nous serons arrivés. Seule la victoire finale comptera » . Plus la compétition avance, plus la Moustache du boss se remplit de certitudes. A mesure que la Roja s’approche de son objectif final et rêvé, la trombine de Del Bosque prend de l’importance. Mais chez Del Bosque, pas besoin de crier ni de dire n’importe quoi pour faire diversion. Chez Del Bosque, on parle de foot.

Aragones, c’était l’Espagne. Les Espagnols ont aimé ses coups de colère, sa constante mauvaise humeur et puis sa victoire à l’Euro. Del Bosque c’est le contraire. « Je ne viens pas en conférence de presse pour déballer mon sac. J’y vais juste pour dire « Moi je pense ça » » . Del Bosque est un chêne. Et un chêne n’est pas là pour convaincre. Très critiqué après la défaite contre la Suisse, le natif de Salamanque n’a pas pris la mouche, bien au contraire, « dans le foot, quand quelqu’un a une idée en tête, c’est impossible de le faire changer d’avis » . Impossible de s’engueuler avec un arbre. Du coup l’hystérique et sanguine Espagne range les tronçonneuses, respire à fond et se détend à l’ombre du boss.

La moustache n’est plus/jamais à la mode

Il faut dire que, mine de rien, Del Bosque, c’est quand même 2 Champion’s League, 2 Ligas, 1 Intercontinentale, 1 Supercoupe d’Europe et 1 Supercoupe d’spagne. Le tout en à peine quatre saisons au Real. Perez commet l’erreur de sa vie en choisissant de ne pas le renouveler en 2003. Son Real ne gagnera plus jamais rien. Le coach à moustache ne porte pas de costard sur-mesure, ne demande pas des millions et s’accommode de ce qu’il a sous la main. Perez, lui, l’avait trouvé « peu adapté aux nouvelles ambitions du club » et décidé de le remplacer par Carlos Queiroz : incompétent – « une erreur de casting » comme l’a reconnu récemment le président madridiste- mais “beau”.

Sept ans plus tard, la Moustache n’est toujours pas à la mode mais son honnêteté a le mérite d’éteindre tout départ de feu. La Paraguay ? On va pas se mentir, « vous pouvez toujours répéter aux joueurs que c’est difficile, il restera toujours cette sensation que nous sommes supérieurs » . L’obsession de « maintenant, c’est le Paraguay » , mais on ne trompe pas un arbre bien planté : « Tout ce qui ne sera pas le titre final n’aura aucune saveur » . Comme ça va toujours mieux en le disant, le complexe de supériorité disparaît instantanément. Mieux, même la funeste thèse de la-petite-équipe-qui-surprend-la-grosse ne tient plus la route : « Nous n’avons aucune confiance envers ceux qui arrivent en quart de finale avec des airs de victimes » . Comme quoi, la communication ça marche aussi/mieux en disant la vérité. A bon entendeur.

La raison dans l’histoire

En 2002, l’Espagne de Camacho se fait sortir par la Corée à domicile et rate une demi-finale qui lui semblait promise. Les Espagnols de Del Bosque sont plus forts parce qu’ils sont prévenus. Il vaut mieux être à l’heure aux rendez-vous avec l’histoire. Pas trop en avance, pas trop en retard. A l’heure juste. Si les Ibères sont à l’heure, le Paraguay deviendra alors une victime nécessaire de l’épopée. « On a connu trop de déceptions. Il est temps d’écrire l’histoire. Personne ne sait si un jour il y aura à nouveau une génération comme la nôtre » prévient Fabregas. Les héros sont pressés.

Pour la première fois depuis le Mundiale italien, l’Espagne alignera les mêmes sur la pelouse pour la troisième fois consécutive. Torres-Villa, Xavi-Iniesta-Alonso-Busquets, Capdevilla-Piqué-Puyol-Ramos, Casillas. Ce qui a fait la bonne réputation de la Maison Del Bosque, ce ne sont pas les coups ni les surprises. Les matchs se gagnent avec des certitudes. Tout est dit, tout est transparent. Rien à cacher en cuisine. Même le coach lève le voile sur son chouchou : « Busquets, j’aurais aimé être un footballeur comme lui » . Le patron ? C’est Xavi, bien sûr : « Tous les joueurs sont remplaçables, sauf Xavi » . Le milieu à 5 abandonné ? « On se marchait un peu dessus » . Le style ? « C’est notre identité » . En Espagne, on se dit les choses et ça fait du bien aux oreilles. Et aux arbres.

Thibaud Leplat, à Madrid

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