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Le Bayern peut-il finir la saison invaincu ?
Après les revers de Chelsea et du PSG, le club bavarois est le dernier à ne pas avoir connu la défaite sur la scène domestique. Personne ne semble pouvoir rivaliser : Wolfsburg, Leverkusen et Dortmund ont été vaincus, Schalke et Gladbach n'ont pu qu'arracher un nul. Qui alors peut espérer faire tomber le Rekordmeister ?
Samedi, le Bayern rendait une petite visite à Augsburg, alors surprenant troisième. La dernière équipe à l’avoir battu en Bundesliga qui plus est, le 5 avril dernier, mettant fin par là même à une série de 53 matchs sans défaite. En première mi-temps, les locaux résistent, et les Bavarois apparaissent bien peu inspirés, à l’exception d’un Robben toujours remuant. Vient alors la pause, remise au point de Guardiola, la machine se met en route, victoire 4-0. Le Bayern est d’ores et déjà champion d’automne à deux journées de la trêve, avec le sympathique bilan de douze victoires, trois nuls, 37 buts inscrits, 3 encaissés. Certes, le Real marque beaucoup plus (18 pions supplémentaires), mais personne n’est aussi imperméable : les Madrilènes en ont pris 13, tout comme leurs voisins de l’Atlético et Chelsea (après une journée de plus), le Barça 7 et la Juve 6. De quoi ravir Pep : « Je suis surpris par la mentalité de mes joueurs après deux saisons où ils ont tout gagné. Ils ont un super état d’esprit, ils jouent tous les trois jours et gagnent, gagnent et gagnent. C’est fantastique. » Pourtant, à la fin de la saison dernière, le Catalan prévoyait que son équipe allait peut-être connaître un coup de moins bien au niveau des résultats. Dans les faits, ce n’est pas faux, le Bayern comptant une victoire de moins que l’an dernier au même stade. Mais personne n’a réussi à vraiment l’inquiéter.
Quand tu crois que ça va, mais en fait non
Lors de la première journée, Wolfsburg, l’actuel dauphin, s’était incliné 2-1 sur des réalisations de Robben et Lewandowski. Et encore, à l’époque, Guardiola n’avait aucune de ses plaques tournantes habituelles au milieu, pourtant si importantes dans sa philosophie : Kroos était parti, pas encore remplacé par Xabi Alonso, Schweinsteiger et Thiago étaient sur le flanc, Lahm arrière droit. On retrouvait donc Alaba, pas encore réadapté à son ancien poste, et Gaudino, un gamin de 17 piges. Malgré tout, Max Grün avait sacrément été mis à contribution et sa prestation XXL avait permis de limiter la casse. La semaine suivante, Schalke grappillait un point dans son antre grâce à une égalisation d’Höwedes après l’ouverture du score de Lewandowski. Là encore, Fahrmann avait été très bon, et le Bayern avait tout simplement arrêté de jouer en deuxième période. Finalement, c’est le Borussia Mönchengladbach qui s’en est le mieux tiré, malgré 30 premières minutes compliquées. Lucien Favre avait su mettre en place le système parfait pour faire déjouer le Bayern : un bloc compact, agressif sur le porteur du ballon avec beaucoup d’envie, et des contre-attaques explosives. Et si Neuer n’avait pas été dans les bois, Gladbach aurait pu espérer l’emporter. Sauf qu’il était là, et que la rencontre s’est donc soldée par un score nul et vierge.
Le BVB trop friable
Normalement, c’est au BVB que revient le privilège de terrasser l’ogre. Ils en sont capables, comme leurs dernières confrontations en Buli et en DFL-Supercup l’ont d’ailleurs prouvé. D’autant plus que les Schwarzgelben sont très contents d’abandonner la possession de balle pour mieux frapper en contre. Pendant une mi-temps, ils ont même mené à l’Allianz Arena grâce à Reus. Mais ils ont fini par craquer en fin de match. Tout comme Leverkusen, qui aura pressé admirablement avant de céder sur corner. Pour l’instant, seul Fribourg et Mayence ne sont pas passés au révélateur bavarois, et difficile de les imaginer en candidat crédible à la victoire. Le Bayern devrait donc finir l’Hinrunde invaincu. Pour la Rückrunde, c’est aussi jouable malgré la Ligue des champions, avec Schweinsteiger revenant tranquillement, Alaba et Lahm visant eux un retour en janvier, alors que Thiago et Javi Martínez devraient attendre un mois de plus. Guardiola aura aussi à cœur de se rappeler les erreurs de l’année dernière, quand ses joueurs avaient levé le pied après un titre de champion acquis en mars. Si une défaite face à une « petite » équipe comme Augbsurg est toujours envisageable, difficile d’imaginer les Bavarois lâcher aussi nettement que lors du 3-0 infligé par le BVB en fin de saison. Surtout que pour battre le Bayern, il faut un grand gardien, une défense solide et un tueur devant, trois choses qui font pour l’instant défaut du côté de Dortmund. Après, le principal intéressé se moque des records, comme il l’a répété à de nombreuses reprises. Guardiola sera très content de perdre contre Stuttgart s’il peut ramener une Ligue des champions. Il a été embauché pour cela.
Par Charles Alf Lafon