- Coupe All.
- Mönchengladbach/Bayern (0-0, 2-4 tab)
Le Bayern Munich en finale
Le Bayern Munich défiera le Borussia Dortmund le 12 mai prochain suite à sa victoire aux tirs au but face au Borussia Mönchengladbach. Les partenaires de Marco Reus se sont bien battus, mais ils se sont fait rattraper par la malédiction qui pèse sur Gladbach en Coupe d’Allemagne face à une équipe bavaroise qui, pour une fois, a respecté son adversaire et ne lui a pas collé un set. Bon, en même temps, y avait pas moyen.
Jamais deux sans trois. Un adage qui n’existe pas en Bavière. Du moins à Munich. On peut perdre deux rencontres face à la même équipe (avec deux boulettes de gardien, c’est cadeau), mais on ne peut pas se permettre de perdre LA rencontre la plus importante. « Mia san mia » . L’histoire est un éternel recommencement. Pour la sixième fois de suite (série en cours), le Bayern Munich met un stop au Borussia Mönchengladbach en Coupe d’Allemagne. Au terme d’un match équilibré qui a perdu en qualité au fil des minutes, les Bavarois se sont imposés aux tirs au but face à une équipe de Mönchengladbach qui n’a absolument pas démérité, mais qui s’est tout simplement fait dessus sur ses deux dernières tentatives.
L’histoire de la Bundesliga fait que ce match est désormais devenu un Klassiker. Et ça prend pas mal d’ampleur quand le Borussia Mönchengladbach se respecte et se trouve également en haut de tableau. C’est carrément un match à ne pas rater quand on sait que Gladbach a battu deux fois le Bayern cette saison (1-0 à l’Allianz Arena, 3-1 au Borussia Park) et qu’en plus, cette rencontre donne un ticket pour le 12 mai direction Berlin pour y aller défier Dortmund, qui a bien galéré de son côté Fürth. Un match qui se commence sans un pion essentiel de part et d’autre: Patrick Herrmann revient tout juste de blessure côté rhénan; Bastian Schweinsteiger (Scheissneiger en VF, dixit DD) fait encore banquette côté bavarois.
De l’engagement et des occases
Un match qui démarre sur les chapeaux de roue, puisque Toni Kroos trouve le poteau de Marc-André ter Stegen suite à un service de Müller (6è). Le Bayern a faim, le Bayern veut en coller six à tout ce qui bouge. Paraît que cette mode a remplacé les Lederhosen du côté de Munich. Gomez fait donc ce qu’il sait faire de mieux, à savoir attendre le moment opportun pour frapper, mais sa tête s’emploie pour le contrer (15è). Gladbach ne voulant pas passer pour le premier Hoffenheim, Bâle ou Hertha Berlin venu, décide de se réveiller. Marco Reus (who else?) part à la limite du hors-jeu mais bute sur un Manuel Neuer sorti à sa rencontre (21è). Neuer qui doit à nouveau s’employer devant sur une frappe de l’entrée de la surface (35è), mais comme le dit si bien Mehmet Scholl, consultant pour l’ARD, valait mieux le laisser frapper du droit que centrer du gauche.
Un match avec quelques occasions seulement, sûrement dû à l’engagement. Beaucoup d’engagement. Mike Hanke place un high-kick retourné dans la face de Holger Bastudber et s’excuse juste après, tandis qu’Arango et Ribéry se chantent des poèmes de Heinrich Heine pour savoir qui d’eux deux parlent le mieux allemand. Robben ira venger son pote de manière involontaire, en balayant Dante juste avant la mi-temps (et récoltera sa Gelbe Karte au passage), à un moment du match où le Bayern arrête de subir, à un moment du match où Ribéry avait décidé de déborder son vis-à-vis et d’adresser un centre au Néerlandais qui, seul au point de pénalty, la met au-dessus (40è). Surprenant pour un type qui ne rate jamais ses Elfmeter. Mais qui ne rate jamais non plus de se faire siffler là où il passe. Mi-temps.
Un « KO-Spiel » par excellence
Au retour des vestiaires, le match semble plus débridé, du moins au début. Une-deux Robben-Müller, le second talonnant pour le premier, mais le Néerlandais croque et frappe dans le petit filet (49è). Dans la minute qui suit, Arango a la même occasion que Robben en fin de première, mais tout comme lui, il la met au-dessus. Un gaucher gauche. En fait, ça essaye d’aller d’un but à l’autre, ça essaye de marquer très vite le premier et éventuellement blinder derrière, mais les 22 acteurs semblent confondre vitesse et précipitation. Des frappes non-cadrées en veux-tu en voilà, tout ça pour se débarrasser le plus vite et se replonger dans la Bundesliga. La preuve, à un quart d’heure de la fin, Lucien Favre a déjà effectué tous ses changements. Alors que Jupp Heynckes, lui, n’en a fait aucun. La tension monte dans les travées du Borussia Park. Les 54 049 spectateurs savent que ça peut se jouer à rien. Comme sur cette glissade de Reus suite à une sucrerie d’Arango, que l’idole du public ne peut reprendre correctement (84è). Un vrai K-O Spiel, comme ils disent en Allemagne. Sauf que ça se voit pas mal que les deux combattants semblent épuisés. Gladbach pousse, sans succès. Le Bayern gère, et tente de la faire à l’envers, sans succès.
Du coup, tout ce petit monde prend la direction de la Verlängerung. Des prolongations où le rythme est clairement retombé. Ça tire la langue, ça ne fait plus trop le malin. Du coup, c’est l’arbitre qui aide Gladbach à se procurer une occasion, mais Reus voit sa frappe déviée en corner (102è). Robben essaye bien de tromper ter Stegen, mais le jeune gardien est présent (109è). Il ne l’aurait peut-être pas été, masqué comme il l’était sur la tentative de Petersen, mais l’attaquant rentré à la place de Müller a préféré glisser plutôt que de reprendre un ultime centre de Ribéry (120è). Place aux tirs au but, ou Elfmeterschiessen. Alaba marque, Daems en fait de même. Ribéry aussi, Herrmann tout pareil. Entre-temps, ter Stegen a reçu une feuille d’un ramasseur de balle, sûrement pour lui indiquer où Lahm tire. Mais le capitaine du Bayern marque, au contraire de Dante, qui envoie à ce moment son équipe en enfer. Kroos applique la sentence, avant que Neuer ne détourne la frappe de Nordveidt. Le Bayern s’impose 4-2. Pas de première finale en 17 ans pour Gladbach. Peut-être le début de la fin de cette belle aventure qu’est la saison 11/12 pour les hommes de Gladbach. Le Bayern, en revanche, vient de se faire un Borussia. Et compte bien s’en faire un second le 12 mai prochain, à l’Olympiastadion de Berlin.
Par Ali Farhat, à Bonn