- Ligue des champions
- 4e journée
- Groupe F
- Bayern Munich/Lille (6-1)
Le Bayern met un set à Lille
Un miracle. Voilà ce dont avait besoin Lille pour rester dans la course aux huitièmes de finale. Un rêve fou qui s’est rapidement transformé en cauchemar pour les Dogues, surclassés par une équipe du Bayern tout simplement trop forte (6-1).
Bayern Munich bat Lille: 6-1Buts : Schweinsteiger (5e), Pizarro (18e, 28e et 33e), Robben (23e) et Kroos (66e) pour le Bayern, Kalou (57e) pour Lille.
« Il faudra sortir du terrain le tête haute et sans regrets » ; « C’est le match de la dernière chance » . Rudi Garcia voulait de l’audace, du panache et du culot. Il l’a seriné à ses joueurs au cours d’un discours de veille de match inhabituellement long. Trop long visiblement puisque les Lillois ont commencé le match en dormant. Le réveil n’en fut que plus douloureux. Cinq buts en trente minutes, le double d’occasions nettes, des petits ponts, des contre-attaques d’une vitesse incroyable, des coups de physique, des séquences interminables sans toucher le ballon… Pendant 45 minutes, les Dogues ont mangé comme rarement. Avant de faire jeu égal en seconde période face à des Bavarois déjà concentrés sur leur prochaine victime (6-1). Comme dirait un certain Patrice Évra, ce soir on a vu onze adultes contre onze enfants.
Cinq buts en trente minutes
Malgré la nécessité de victoire et ses intentions offensives, Lille sait qu’il doit s’appuyer sur une base défensive très solide s’il veut avoir une chance face à une équipe qui marque en moyenne trois buts par match en championnat. D’où la présence de Rozehnal plutôt que celle de Martin au milieu de terrain aux côtés de Pedretti et Balmont. Avec le retour de Basa, l’arrière-garde lilloise semble en mesure de résister ne serait-ce qu’une mi-temps. Elle tiendra à peine cinq minutes, le temps pour Schweinsteiger d’envoyer un coup franc dans le petit filet de Landreau dont les malheurs ne faisaient que commencer. Incroyable de facilité, dominateur dans tous les secteurs, le Bayern est seul sur le terrain. En véritable patron, il s’autorise régulièrement quelques minutes de sieste avant de replacer une accélération qui fait mouche presque à chaque fois. Il profite aussi de la présence d’une équipe de poussins sur le terrain pour mettre en lumière sa belle profondeur de banc. Gómez et Mandžukić absents ? Pas de problème, il reste Pizarro. À 34 balais passés, Claudio s’offre un triplé en l’espace de quinze minutes. Une frappe enroulée à ras de terre sur un service de Ribéry, une déviation du pied et une autre de la tête sur deux centres parfaits de Lahm. Trois tirs, trois buts. La classe. Entre-temps, Balmont avait dévié un coup franc de Robben dans son propre but. Quitte à être ridicule, autant l’être jusqu’au bout. Et dire que Müller et Robben ont manqué trois face-à-face à eux deux…
Kalou, pour l’honneur
Entré dans l’histoire de la Ligue des champions en devenant la première équipe à encaisser cinq buts sans en marquer un seul en une mi-temps, Lille tente de sauver ce qui peut encore l’être au retour des vestiaires. En réduisant l’écart par exemple. C’est chose faite peu avant l’heure de jeu grâce à Kalou dont la superbe frappe du gauche entre dans le but après avoir touché la transversale. Transparent jusque-là, l’Ivoirien permet au LOSC d’être la première équipe française à inscrire un but au Bayern en six matchs. Une réalisation qui fait suite à un bon pressing initié par Mavuba, entré à la pause tout comme De Melo. Piqués au vif, les Bavarois font une pause dans leur séance de décrassage pour conclure le premier set. Schweini à l’ouverture, Lahm au centre et Kroos à la conclusion. Au terme de deux actions incroyables de fluidité, Kroos et Shaqiri servent tour à tour Robben qui manque à chaque fois l’occasion d’inscrire un doublé. Très actif ce soir, le Néerlandais a clairement manqué de justesse face au but, à l’image de ce nouveau duel perdu face à Landreau. Le portier français s’assure une note supérieure à 2/10 en sortant une dernière parade devant Kroos. Officiellement éliminé de la course aux huitièmes de finale, Lille a encore un mince espoir d’accrocher la troisième place. Il faudra pour cela battre Valence et exploser Borisov. Un miracle vous avez dit ?
Par Quentin Moynet