- Ligue des Champions
- 1/2
- Real Madrid/Bayern Munich (2-1 a.p, 1-3 t.a.b)
Le Bayern met le Real KO
Le Bayern se débarrasse d’un Real frileux au terme d’une épopée de presque trois heures. Neuer élimine Madrid aux tirs au but. Munich tient sa promesse.
Real Madrid – Bayern Munich : 2-1 ap, 1-3 tab
Buts : Cristiano Ronaldo (2x) pour le Real. Robben pour le Bayern.
Dans une ville qui a célébré 9 Ligues des champions, la Coupe d’Europe démarre en demi-finale. Après l’élimination du Barça, la route est libre pour le doblete. Presque déjà champion d’Espagne, ce soir, il faut donner le coup de rein le plus difficile : l’avant-dernier. Compte-Rendu.
Un match de 15 minutes
Marcelo fait plaisir aux Merengues quand il montre son minois sur le line up du match. Pour le reste on connaît la came, c’est pareil qu’au Camp Nou. Dix ans que Bernabeu n’avait pas reniflé l’odeur du plat national. Retrouver la finale de la Champions dix ans plus tard pour un Merengue, c’est comme retrouver sa femme après des années d’errance et lui faire un enfant. Quand Ronaldo marque sur péno, le stade est blanc et le Real est euphorique. Quand il plante son deuxième but 5 minutes plus tard, les visages deviennent violets. Mais c’est Robben qui est sur le point de faire un enfant dans le dos à son ex-équipe. Heureusement le Messi du pauvre manque l’immanquable (7’). Le Bayern prend alors petit à petit le contrôle du match à la faveur d’un Schweinsteiger tranquille, d’un Mario Gomez qui fait mal à la défense centrale du Real (11’, 25’, 30’) et d’un couple Ribéry-Robben qui fait joujou avec Arbeloa et Marcelo. Le Bayern obtient un péno que transforme Robben, lui aussi (26’). Les deux équipes sont à égalité parfaite et le match vacille vers des « attaques volatiles » comme dit Valdano dans le poste depuis Mexico. 2-1, personne n’est éliminé, mais personne n’est qualifié. Putain de première mi-temps.
Ce match peut tomber de n’importe quel côté. Plus le Real réfléchit et plus le Bayern déroule. Les Allemands contrôlent le match avec force et raison. Pas besoin de trop se presser pour forcer les Espagnols à lâcher la gonfle. Le milieu madrilène peine à aller vers l’avant. On les comprend. Si les Bavarois marquent, le match est fini. Gomez Vs Pepe voilà le duel le plus intéressant du match. A lui seul, Pepe bloque tout. Mais jouer une finale de coupe d’Europe n’est pas un droit naturel. Il se mérite à coups de sueur et d’angoisse. Les Allemands occupent Madrid et ça ne fait plaisir à personne.
L’angoisse du vide
Robben a une drôle d’allure, il faut bien le reconnaître. Mais son pied gauche fait souffrir tout le flanc gauche merengue. Le Hollandais est dans tous les bons coups et se régale dans le dos de Marcelo et Di Maria. Le foot est un sport étrange. Le match semblait plié au bout de 15 minutes mais en seconde mi-temps, à part deux coups francs du Crist et un coup de fouet de Rim-K, le Real se tortille mais n’accouche pas. Ribéry touche un ballon vers la 74’ et c’est à peu près tout. C’est à la 75’ que le match se réveille avec l’entrée de Kaka (pour Di Maria, cramé). Özil passe à droite et le stade crie des choses que personne ne comprend. La tension grimpe et le Real a peur du trou dans la pelouse, de la glissade ou de la tête en l’air. Un but, juste un but. De Gomez (80’) ? L’Hispano-Allemand rate une première balle de match à bout portant. La défense centrale madrilène se jette et sauve le rêve du doblete. Fin du temps réglementaire.
Deux miracles et puis c’est tout
Le KO n’existe pas en football. Pourtant on voit quelques crochets et beaucoup d’esquives lors de la prolongation. Mais pas grand-chose d’autre si ce n’est que Kaka énerve tout le monde à force de pertes de balle, de lenteur et d’égoïsme (113’). Les 22 joueurs sont épuisés par une intensité extrême. C’est maintenant à San Iker de jouer, Bernabeu le sait et prie. Tout ce qui n’a pas eu lieu dans ce match se passe dans cette séance. Mais le saint part toujours du mauvais côté et Neuer stoppe les deux premiers. Ronaldo rate son premier péno. C’est ensuite Kaka qui fait pleurer Bernabeu. Tout est fini. Mais c’est lorsque plus personne ne croit que le miracle opère. Casillas fait l’impossible et arrête les deux suivants. Incroyable. Mais Ramos gâche tout et vendange l’occasion de revenir à la hauteur des Teutons. Schweinsteiger ne rate pas. Munich ira à Munich. Auf Wiedersehen.
Par Thibaud Leplat, à Santiago Bernabeu