- Allemagne
- Bundesliga
- 14e journée
- Munich/Leverkusen (1-0)
Le Bayern gagne encore, un Ribéry record
Grâce à un but de Franck Ribéry, son centième en Bavière, le Bayern s'impose face au Bayer et conserve ses sept points d'avance en tête de la Bundesliga. Leverkusen aura tenu une mi-temps, mais n'aura pas résisté à la mise au point tactique de Guardiola.
Bayern Munich 1-0 Bayer LeverkusenBut : Franck Ribéry, son 100e en Bavière (51e) pour le Bayern
Entre le Bayern et le Bayer, il n’y a jamais au fond qu’une lettre. Un tout petit « n » qui change tout. Pour le coup, on pourrait parler de haine. De la défaite plus précisément, celle qui dévore et consume Pep Guardiola. Celle qui l’empêche de dormir avant d’avoir trouvé sa composition, de manger avant un match, de se contenter d’un nul, assis sur son banc. Non, lui passe 90 minutes debout, dans sa zone technique, à gesticuler dans tous les sens pour replacer ses joueurs, pour que tous évoluent comme il l’entend, comme il le voit dans sa tête. Ou alors à fomenter son prochain changement, son prochain repositionnement tactique. C’est ce qui est encore arrivé aujourd’hui. Tenu en échec par le Bayer de Schmidt pendant quarante-cinq minutes, Guardiola a sorti Götze à la mi-temps pour Rode. Cinq minutes plus tard, le nouvel entrant récupère le ballon, obtient un corner. L’action se termine par un but de Ribéry. Le score en restera là. Guardiola a encore gagné son duel. Surtout contre lui-même.
Jusqu’ici, tout va bien
Pourtant, pour ne pas souffrir face au Bayern, Schmidt avait bien compris qu’il fallait prendre les Bavarois à la gorge. Ne pas les laisser construire leur jeu, les presser très haut. Et ce n’est pas loin de très rapidement porter ses fruits : Boateng rate sa relance, et Bellarabi en profite pour venir se mesurer à Neuer. Sa frappe croisée trompe le portier, mais Bernat sauve juste avant la ligne d’un tacle glissé. Contrairement à ses habitudes confortables, le Bayern est acculé dans sa moitié de terrain. Si, comme à leur habitude, les hommes de Pep Guardiola finissent par faire main basse sur le ballon, Xabi Alonso manque de solution à la relance et doit multiplier les transversales vers Ribéry et Robben pour s’en sortir. Mais les latéraux de Leverkusen Jedvaj et Wendell sont solides, bien aidés par les retours de Bellarabi et surtout de Son, infatigable. Clairement, le Bayern balbutie son football, au grand dam de son coach. Tout le contraire du Bayer, solide, appliqué, explosif en contre, manquant seulement de justesse. Robben est le seul à surnager côté bavarois, au contraire de ses partenaires d’attaque, soit transparents, soit maladroits. Du coup, Leno n’a strictement rien à faire, alors que Neuer doit, lui, jouer au libéro. Ce qui n’est pas vraiment pour lui déplaire. Le futur Ballon d’or tente aussi de faire expulser Son, coupable d’avoir frappé après le coup de sifflet et déjà averti. Sans succès.
Jusqu’ici, tout va bien
Alors comme à chaque fois, la haine de la défaite de Guardiola entre en scène. Götze cède sa place à Rode, un récupérateur capable de répéter les efforts dans l’axe. Et comme souvent, cela fonctionne. À l’envie, Rode arrache un corner. Derrière, le talent fait le reste. Un centre de Rafinha, une remise de la tête de Xabi Alonso. Une reprise de volée de Ribéry, son 100e but avec le Bayern, le jour où il devient le Français le plus capé de l’histoire de la Bundesliga. Évidemment, dans ces conditions, les espaces se multiplient, et Leno doit claquer des parades décisives devant Müller et Robben. Ou profiter de la maladresse de Lewandowski, tout seul face au but vide, mais qui met sa reprise du gauche dans le petit filet. Le rouleau-compresseur est en marche. Pour l’arrêter, Roger Schmidt lance Rolfes et Drmić à la place de Bender et Son, passant au 4-4-2, avec un Çalhanoğlu glissant à gauche. Si le Bayern en sort ralenti, ce n’est jamais qu’un passement sur une jambe de bois. Problématique quand on appartient à un laboratoire pharmaceutique. Voyant bien cela, Schmidt se la joue médecine alternative en tentant l’Australien Kruse à la place de Kiessling. Placebo ou pas, Leverkusen va mieux. Le Bayern recule. Pour mieux contrer. Mais les Bavarois ne parviennent pas à faire le break. Alors, pour donner du plaisir à l’Allianz Arena, Guardiola lui offre Schweinsteiger. Bellarabi, lui, se paye la cheville de Rode, vengeance pour une faute de Rafinha. On en restera là. Pour la onzième victoire du Bayern en 14 matchs. Malgré tout, Guardiola n’est toujours pas satisfait, lui qui houspillait encore Robben dans les dernières secondes. Il ne le sera jamais.
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Par Charles Alf Lafon