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- OM/Bayern (0-2)
Le Bayern enfonce l’OM
Pas de miracle au Vélodrome. Le Bayern, supérieur, a dominé un OM cohérent, mais trop limité dans son expression collective (0-2). Andrade n'a pas tenu le choc.
Olympique de Marseille – Bayern Munich : 0-2Buts : Gomez (44e) et Robben (69e) pour Munich.
Quand ça veut pas, ça veut pas. L’OM, qui restait sur sept défaites et un nul, toutes compétitions confondues, semblait pourtant maîtriser son sujet. Qui dit maîtrise n’induit pas domination. Simplement, le 4-2-3-1 de Deschamps bloquait efficacement un Bayern aux individualités trop peu inspirées pour véritablement torturer l’arrière-garde phocéenne, menée par un duo axial Nkoulou-Fanni. Pendant 44 minutes, l’OM neutralise le Bayern, se crée même davantage d’occasions nettes, sur coup de pied arrêté et en contre, mais cède sur une erreur du pauvre Andrade.
L’action fatale trouve sa source dans le camp du Bayern, quand une tentative de débordement de Valbuena est contrée par Lahm … de la main. S’en suit un contre laser : le latéral allemand transmet illico à Ribéry, qui trouve Robben de l’autre côté de la ligne médiane, qui trouve, à son tour, Gomez dans la profondeur. La frappe aux vingt mètres de l’avant-centre passe sous Andrade, aux mains insuffisamment fermes. Le public marseillais avait voulu se rassurer et donner confiance à l’habituel troisième gardien en acclamant chacun de ses dégagements aux poings, mais l’absence de Mandanda n’a pas eu pour seule conséquence le passage du brassard autour du bras de Valbuena.
L’OM pourra ruminer longtemps cette ouverture du score au pire des moments. La liste des regrets pourrait aussi inclure ce poteau extérieur trouvé par Rémy en début de match. Longtemps annoncé douteux, et finalement titulaire, l’ex Niçois, esseulé au deuxième poteau, ne parvenait cependant pas à rabattre dans le but allemand sa demi-volée, consécutive au renvoi de Neuer d’une puissante tête de Fanni. Au repos, Bayern et Marseille ont tous deux tiré trois fois aux buts, mais le gardien allemand n’est, lui, pas sevré de match officiel depuis janvier 2011, comme son homologue phocéen.
Une-deux d’école entre Robben et Müller
Avec son trident Ayew-Valbuena-Amalfitano, placé derrière Rémy, l’OM est loin d’offrir un récital, mais signe une copie digne, grâce à la la qualité individuelle de ses éléments offensifs alliée à un quadrillage pointilleux du terrain. Reste que le Bayern boxe bien dans une autre catégorie, et met K.O les Phocéens dès la 69e minute. D’un une-deux d’école, Robben et Muller se jouent de l’arrière-garde marseillaise. Le Hollandais réceptionne le service du jeune Allemand d’un contrôle pot de colle avant d’ouvrir son pied de manière adéquate devant Andrade. On connaît dès à présent l’affiche de l’une des demies : elle opposera le Real Madrid au Bayern.
Avant ce deuxième but, synonyme, sauf cataclysme, d’élimination du dernier club français présent sur la scène continentale, l’OM ne s’est créé qu’une demi-opportunité, quand Rémy n’était pas loin de mettre à profit une couverture déficiente de Badstuber. La fin de match sera marquée avant tout par une autre victoire allemande, celle des tribunes. Face à des supporters marseillais devenus muets, la horde débarquée de Bavière se fait plaisir, allant jusque scander le nom de Ribéry, sifflé par les Phocéens. Comme en 1993, Marseille verra bien Munich. Mais le déplacement n’aura qu’une saveur insipide.
Par Thomas Goubin