- Allemagne
- Bundesliga
- 1re journée
- Dortmund/Leverkusen (0-2)
Le Bayer bouffe le BVB
Pour sa première en Bundesliga, l'entraîneur du Bayer Roger Schmidt s'est permis de bouffer Jürgen Klopp sur le plan tactique. Costaud. Leverkusen a réalisé un superbe match, tandis que le Borussia Dortmund a eu beaucoup de mal à exister. Certes, il manquait des titulaires, mais ce n'est pas une excuse : pour pouvoir rivaliser avec le Bayern, il va falloir effacer beaucoup de choses. À commencer par ces incroyables problèmes de concentration.
Borussia Dortmund – Bayer Leverkusen 0-2 Buts : Bellarabi (1re), Kiessling (90+5)
La trajectoire de Karim Bellarabi est appréciable. En mars 2012, il inscrivait le seul but de la déculottée du Bayer sur la pelouse du FC Barcelone (7-1). Quelque temps plus tard, il était prêté à l’Eintracht Brunswick, son ancien club. Et aujourd’hui, voilà que le Germano-Marorain revient à l’usine Bayer et claque le but le plus rapide de l’histoire de la Bundesliga, au bout de 9 secondes de jeu, devant la Südtribüne du Westfalentstadion, de surcroît. Un but sur l’engagement, digne d’une dernière possession dans un match de basket. Jolie histoire.
Roger Schmidt, ce tacticien
Le Borussia Dortmund est sonné d’entrée. Jürgen Klopp espère que ses joueurs vont réagir : que nenni. Le match est engagé, voire haché. Le BVB n’arrive pas à déployer son jeu. La faute à la Werkself, qui joue à 43 mètres de ses buts (contre 35 pour les Schwarzgelben) et qui presse très haut, donc. Ce qui non seulement empêche le Borussia de conserver la balle et de construire proprement, mais ce qui rend également le trident offensif Reus-Immobile-PEA complètement inoffensif. Bien sûr, il manque des titulaires côté BVB : Weidenfeller et Hummels, par exemple, sont absents. De son côté, Roger Schmidt aligne certes ce qui pourrait bien être son équipe type, mais Leverkusen sort d’une semaine où il a enchaîné Coupe d’Allemagne et barrage de Ligue des champions. Dortmund a vraiment du mal à exister, si ce n’est sur deux-trois coups de pied arrêtés, le Bayer ayant une vraie faiblesse dans le domaine aérien. Roger Schmidt est en train de damer le pion à Jürgen Klopp. Le Bayer a la mainmise sur le match, comme en témoigne ce chiffre à la mi-temps : 60% de duels gagnés, contre 40 au Borussia.
Un signe du destin ?
Après les citrons, les joueurs vêtus de noir et jaune reviennent avec de meilleures intentions. Il faut dire qu’ils attaquent en direction de la « Süd » , ce monument vivant de près de 25 000 personnes. Il faut dire qu’ils ont dû subir les foudres de « Kloppo » après une première mi-temps qui ne leur ressemble pas. Alors Marco Reus et ses copains prennent des initiatives. Après sa première mi-temps très bien gérée, Leverkusen commence à accuser le coup physiquement. Mais la défense, commandée par la paire Toprak-Spahić, veille au grain. Il y a toujours une hanche, une jambe, un bout de pied pour empêcher le Borussia d’arriver à ses fins. Dortmund attaque, mais Reus n’est pas le joueur que l’Europe convoite, Mkhitaryan et Aubameyang semblent être redevenus le temps d’un match les gars de l’année dernière, et Immobile n’est pas (encore) Lewandowski.
Leverkusen essaye de progresser en contre. Et quand il n’arrive pas à avancer, il recule. Et Leno d’endosser le costume du sauveur devant Ginter sur un corner (84e). Sur son banc, Klopp s’excite, mais pour rien : Dortmund n’y arrive pas, n’y arrive plus. Offensivement, c’est le bordel, et derrière, c’est pas mieux. Sokratis, tel son homonyme, a couru en long, en large et en travers, mais ne peut rien faire sur la perte de balle de Durm. Bellarabi sert Kiessling qui met un terme définitif au match (90+5e). Leverkusen s’impose 2-0 au Westfalenstadion. Les superstitieux y verront un bon signe : lors de la première journée de la saison 2010/2011, le Bayern avait battu Wolfsburg 2-1, le Borussia avait perdu 0-2 face au Bayer. À la fin, le BVB avait fini champion.
Ali Farhat