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Le baromètre des Bleus, épisode 12
Le 10 juin, l'équipe de France entame son Euro contre la Roumanie. D'ici là, il y a 23 places à prendre dans l'esprit du sélectionneur Didier Deschamps. Point étape après le dernier rassemblement des Bleus.
Gardiens
Ils y seront
Hugo Lloris : Il prend deux buts sur lesquels il ne peut pas grand-chose contre les Russes, mais à part ça, il a été plutôt tranquille. Il se dirige vers sa quatrième phase finale consécutive comme titulaire.
Steve Mandanda : Il a fait le boulot contre les Pays-Bas, et on ne peut lui reprocher les deux pions qu’il encaisse. Un numéro deux solidement installé.
Ils sont en balance
Benoît Costil : Il a encore passé son temps à faire le sparring-partner et attend toujours une première sélection. Ce sera pour la préparation de l’Euro ou jamais.
Alphonse Areola : Blessé au moment de l’annonce de la dernière liste, il semble avoir un temps de retard dans l’esprit de Didier Deschamps par rapport à Benoît Costil. Ce n’est pas totalement cuit pour lui en ce qui concerne l’Euro, mais sa carrière internationale débutera réellement l’automne prochain.
Arrières gauches
Il y sera
Patrice Évra : Pas grand-chose à dire de ses 45 minutes contre les Pays-Bas, face à un adversaire assez inoffensif. Mais la France en prend deux après sa sortie. Lien de cause à effet ? On en a pris deux de plus en son absence contre la Russie.
En ballottage favorable
Lucas Digne : Il a joué 45 minutes aux Pays-Bas et montré une vraie belle disponibilité offensive. Qui n’a pas forcément débouché sur beaucoup de centres dangereux, mais a libéré beaucoup d’espaces pour l’armada offensive française. En revanche, défensivement, ce n’est pas l’assurance tout risque, comme en témoigne le premier but russe au Stade de France, puisqu’il provoque le coup franc avant de se faire bouffer par Kokorin en duel.
Ils ont encore une chance
Layvin Kurzawa : Son temps de jeu risque de lui être fatal même s’il est intrinsèquement le meilleur latéral français. À moins que la tendresse défensive de Digne ne pousse Deschamps à le reprendre.
Benoît Trémoulinas : Vu qu’il enchaîne les matchs avec Séville, c’est lui qui a le plus de chances de doubler Digne dans le finish.
Arrières droits
Il y sera
Bacary Sagna : Peu de montées et peu de centres contre la Russie, mais en a-t-on réellement besoin avec Griezmann ou Coman sur le flanc droit ? Dans un registre très défensif, il se fait quand même trouer sur le second but russe.
En balance
Christophe Jallet : Titulaire contre les Pays-Bas, il a vu la meilleure occasion néerlandaise en première période se matérialiser de son côté. Offensivement, il a peu apporté, et cela s’est vu encore plus en seconde période avec l’entrée en jeu de Lucas Digne, beaucoup plus audacieux.
Mathieu Debuchy : Pas encore remis de sa dernière blessure, il a un gros temps de retard selon Anthony Réveillère. Mais, en même temps, ni Jallet ni Sagna n’ont crevé l’écran, alors pourquoi pas ? À moins que cela ne soit Corchia qui mette tout le monde d’accord.
Arrières centraux
Ils y seront
Raphaël Varane : Il a fait son match contre les Pays-Bas, puis contre la Russie. S’il n’est pas au mieux à Madrid, il reste la référence la plus fiable pour le sélectionneur en défense centrale.
Laurent Koscielny : Il a été battu au duel sur le premier but des Pays-Bas, puis est resté sur le banc contre la Russie. Pas si indiscutable que cela face à Sakho.
Mamadou Sakho : Un bon match contre la Russie, et voilà que le défenseur de Liverpool pourrait récupérer une place de titulaire au moment crucial. Ce mec a un destin…
Ils sont en balance
Jérémy Mathieu : Il se rêvait en successeur de Laurent Blanc, en fait il n’est que celui de Julien Escudé.
Eliaquim Mangala : Il a récupéré du temps de jeu grâce aux blessures de Kompany et Otamendi à City. Il pourrait préserver sa place en Bleus grâce à celles de Zouma, Mathieu et Laporte. Le très cher défenseur a visiblement une poupée vaudou cachée chez lui.
Il n’y sera pas sauf revirement
Samuel Umtiti : Il n’est peut-être pas encore passé devant Mangala dans l’esprit de Deschamps, mais la blessure de Laporte augmente tout de même ses chances de faire l’Euro.
Il est hors course
Aymeric Laporte : Il s’est pêté la malléole avec les Espoirs contre l’Écosse. Ses dernières chances d’aller à l’Euro se sont brisées au même moment. Bon rétablissement à l’un de nos futurs tauliers derrière.
Milieux de terrain
Ils y seront
Paul Pogba : Un mélange de classe et de nonchalance. Il a par moment été énorme contre les Pays-Bas, tant dans la récupération que la préparation d’actions offensives. Mais sans jamais être décisif. Et contre la Russie, il a été très discret. Mais il reste intouchable, car dans le feu de l’Euro, il pourrait se sublimer.
Blaise Matuidi : Est-on en train de retrouver le grand Matuidi ? Contre les Pays-Bas, il a beaucoup couru, s’est battu et a été décisif. Avec une passe pour Giroud et un troisième but qui illustre ses capacités de « dépassement de fonction » , un concept si cher à Roger Lemerre.
Lassana Diarra : Moins étincelant en ce moment, il a retrouvé un peu de sa superbe contre la Russie.
Moussa Sissoko : Il a encore sorti quelques minutes de jeu contre les Pays-Bas, puis la Russie. Sans changer le destin du match, mais en augmentant son compteur sélection. Le mec sûr de DD.
N’Golo Kanté : Il a fait une bonne entrée contre les Pays-Bas, même si la France en a pris deux avec lui sur le terrain. Puis a mis tout le monde d’accord contre la Russie avec un match plein concrétisé par un but. DD voulait le voir, il a vu.
Ils sont en balance
Yohan Cabaye : Il n’a pas eu la moindre minute de jeu lors du rassemblement. Signe de confiance de Deschamps qui voulait le laisser souffler tout en le maintenant dans la vie de groupe ou recul dans la hiérarchie ? Seul le sélectionneur et son adjoint ont la réponse.
Morgan Schneiderlin : Il a réussi à faire parler de lui pendant la trêve internationale alors qu’il n’était pas sélectionné. Mais il aurait sûrement préféré éviter d’être moqué pour un hommage bancal à Johan Cruyff.
Ils ont encore une chance (si un mec se pète)
Adrien Rabiot : Il a fait le boulot contre l’Écosse avec les espoirs, avant de foirer son match contre la Macédoine. Pour aspirer aux A, il doit survoler l’étage inférieur, ce qui n’a pas été le cas cette semaine.
Francis Coquelin : Vu toutes les options dont dispose Didier Deschamps, les chances de voir le Gunner à l’Euro sont quasi inexistantes aujourd’hui.
Attaquants
Ils y seront
Antoine Griezmann : Désormais, il sait même marquer sur coup franc et l’a confirmé contre les Pays-Bas. Avant d’être double passeur décisif contre la Russie. Il est devenu le patron offensif des Bleus en l’absence de Benzema.
Anthony Martial : Son entrée contre les Pays-Bas a été un résumé de sa jeune carrière en Bleu avec des déboulés qui font mal à la défense, peu de vraies occasions de marquer, mais une passe décisive sur le but de Blaise Matuidi. Déjà indispensable malgré sa prestation ratée contre la Russie.
Olivier Giroud : Il a encore marqué contre les Pays-Bas, et prouvé qu’il était efficace en Bleu à défaut d’être l’attaquant le plus excitant du football mondial. Moins de talent que Benzema, mais peut être suffisamment pour compenser une absence de ce dernier.
Dimitri Payet : Pour son retour contre les Pays-Bas, il a rendu une superbe copie après un début de match timide. Juste dans les passes, dangereux dans les centres, il a même failli marquer d’une frappe enroulée. Si l’on ajoute à cela ses efforts de replacement défensif et son coup franc juninhesque contre la Russie, on a un joueur qui a conquis le sélectionneur et gagné sa place à l’Euro.
Kingsley Coman : Il a du feu dans les jambes et l’a prouvé en seconde période contre la Russie. Et son but de fou est un passeport pour l’Euro.
Il en sera (sauf si la Benz revient)
André-Pierre Gignac : Le teint halé, une aura de dieu aztèque et un but de la tête contre la Russie. Tout concorde pour faire du mangeur de Dédé le second avant-centre des Bleus à l’Euro. Qui l’aurait deviné il y a quatre ans, quand l’attaquant reprochait à Didier Deschamps, alors coach de l’OM, ses « petites enculades » et qu’il cirait le banc olympien ?
Ils vont batailler pour les miettes (si un mec se pète en fait)
Mathieu Valbuena : Vu les performances de Payet, il est facile d’en déduire que les chances du Petit Vélo s’amenuisent. Car Deschamps ne va pas virer Griezmann, Martial ou Coman pour lui faire de la place.
Nabil Fekir : RAS, toujours en mode commando pour revenir. Mais vu ce qu’envoient Martial, Coman et Payet, il ferait mieux de tabler sur la reprise de la Ligue 1 en août.
Alexandre Lacazette : Même s’il retrouve son ratio de la saison passée, cela semble cuit pour lui, vu que Giroud et Gignac occupent le terrain.
Hatem Ben Arfa : Il a beau claquer des buts à la Messi ou Ronaldo contre Ajaccio ou Troyes, il a moins démontré contre l’Angleterre en novembre que Payet contre les Pays-Bas et la Russie. Or, Deschamps l’a dit clairement, les deux hommes sont en concurrence.
Ousmane Dembele : Il a confirmé contre l’Écosse pour sa première sélection avec les Espoirs qu’il n’était pas un joueur comme les autres, mais le match contre la Macédoine a rappelé qu’il était encore un peu vert pour l’étage supérieur.
Kevin Gameiro : À moins de claquer des buts à la Messi pendant les deux derniers mois de compétition, on voit mal comment il va déloger Giroud et Gignac désormais. Sans même imaginer un retour de Benzema.
La chronique judiciaire
Karim Benzema : Visiblement, il a l’appui de François Hollande, ce qui, par les temps qui courent, ne peut que signifier du bon pour lui. Mais l’équipe de France ne se porte-t-elle pas mieux collectivement sans lui ?
La chronique médiatique
Christian Jeanpierre : L’arrivée de Grégoire Margotton n’annonce rien de bon pour sa place de titulaire à l’Euro. Malgré tout, il a fait le taf comme si de rien n’était contre la Russie, avec entre autres l’un de ses traits d’humour bien beauf sur « comment les Mexicains prononcent Gignac » .
Par Nicolas Jucha