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  • FC Barcelone/Manchester Utd (3-1)

Le Barça seul au monde

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Le Barça seul au monde

C'est désormais officiel, Barcelone a confirmé que sa seule concurrence éventuelle était à chercher dans l'histoire alors que Manchester a clairement montré qu'il était moins fort que par le passé.

« Jamais une équipe ne nous avait mis une telle raclée » . Sir Alex Ferguson n’a pas pour habitude de mâcher ses mots avec son éternel chewing-gum mais un tel aveu appelle deux interrogations qui peuvent se compléter mais aussi s’annuler : ce FC Barcelone est-il si fort que l’on peut le considérer comme la meilleure équipe de club de tous les temps et Manchester United n’était-il pas finalement bien plus faible que ce que l’on imaginait ? Plus qu’en 2009, cette finale de Wembley, bien plus enthousiasmante que celle d’il y a deux ans, aura eu un sens profond, quasiment historique. Car lors de l’acte I à Rome, Manchester était largement passé à côté de son sujet et s’était un peu réfugié derrière l’absence du pauvre Darren Fletcher qui n’en demandait pas tant. Cette fois, rien de tout cela. La ratatouille sauce catalane a été administrée dans les règles de l’art et ne souffre d’aucune contestation. Oui pour le Barça comme pour United, plus rien ne sera jamais comme avant…

Une perfection, pas une révolution

Après le but de David Villa, on a vu Sa Majesté Johan Cruyff exulter. Quelques secondes après, on pouvait lire un regard plus mélancolique chez le mage néerlandais. Chez des « monstres » pareils l’amour du travail bien fait n’a d’égal que l’ego, souvent démesuré. Car bien calé dans son fauteuil londonien, Cruyff était en fait assis entre deux chaises. Lui le bâtisseur, le concepteur du Barça moderne et de cette philosophie sur laquelle le monde entier se répand, est bien obligé de constater que l’équipe de Guardiola est supérieure encore à la sienne, la fameuse « Dream Team » des années 90. La question n’est même plus là, elle concerne désormais sa place dans l’histoire. Qu’il convient d’appréhender sous deux angles : le jeu et les résultats. Evidemment là-dessus, on entend déjà l’argument selon lequel ce Barça est encore loin de l’hégémonie d’équipes comme l’Ajax, le Bayern sans même parler du grand Real des 50’s. A cet argument massue, on opposera quand même la difficulté bien plus grande à gagner la Ligue des champions aujourd’hui, quantitativement (plus de matches) et qualitativement (plus de grosses équipes en lice) par rapport à la Coupe des champions. Et on rappellera utilement qu’à un match près (la demie de l’an passé), Barcelone en serait probablement à trois titres de rang et encore faut-il se souvenir les conditions rocambolesques de la défaite de la saison dernière avec un interminable périple en bus pour cause de nuages volcaniques.

Et puis il y a le jeu. Soyons précis, le Barça de Pep Guardiola ne représente pas une révolution, il incarne une perfection. Ses principes sont identiques à ceux édictés par Cruyff il y a plus de vingt ans et, en remontant plus loin encore, à ceux de l’Ajax des 70’s. Simplement, il l’a porté à un degré d’excellence quasi-indépassable dans le genre. Il est probable qu’aucune formation n’a jamais atteint ce degré de fluidité collective, cette faculté à conserver le ballon et à mettre hors de position sur commande n’importe quelle défense au monde. Après, il s’agit de ne pas rester prostré devant l’église Barça. Il y avait sans doute plus de puissance à l’Ajax ou chez le Milan de Sacchi, plus de variété de style dans le Liverpool de Bob Paisley (la puissance britannique et la technique continentale), probablement plus de talents individuels dans le Real de Di Stefano. Mais aucune ne peut égaler ce Barcelone en termes de maîtrise. Alors bien sûr, les Blaugrana ne sont pas invincibles. Ils restent à la merci d’une équipe de bouchers, d’une formation supra-réaliste, un jour où ils manqueraient eux-mêmes de réussite. Mais ils sont les meilleurs, un peu comme les All Blacks qui peuvent perdre dans certaines grandes occasions mais qui en valeur absolue restent devant tout le monde et ce, invariablement, saison après saison. En clair, le règne technique catalan est loin d’être fini.

Nuages sur Manchester

En revanche, il faut s’inquiéter pour Manchester United. Ca peut paraître bien alarmiste s’agissant d’une équipe finaliste de la C1, championne d’Angleterre et demi-finaliste de la FA Cup. Qui ne signerait pas pour un tel bilan ? Maintenant, il faut être lucide, l’écart est désormais immense avec Barcelone. Bien entendu, beaucoup veulent croire que cette fessée « à domicile » serait due à une erreur tactique de Fergie. Mais non. L’Ecossais a en fait tout tenté : s’adapter à l’adversaire en 2009, tabler sur ses propres points forts en 2011. Les deux fois, Barcelone a châtié les Red Devils. Le foot n’est pas qu’une affaire de tactique, c’est aussi et surtout une question de niveau. Bien sûr, Rooney et son crew ont une efficacité clinique et un énorme mental. Mais il faut bien l’admettre, Manchester United n’a pas les armes actuellement pour faire le match à la régulière avec l’ogre catalan. Il manque un Roy Keane pour mettre de l’impact, de l’autorité stratégique et mentale et de l’emprise technique dans l’entrejeu (on l’a souvent dit). Il manque aussi de cette suprématie aérienne offensive quand Beckham et Giggs bombardaient la surface adverse de centres ciselés pour les Yorke, Cole, Sheringham et cie, avec un expert du deuxième ballon comme Scholes. En gros, MU n’a plus ce volume collectif qui faisait sa force auparavant, davantage animé désormais par de formidables accélérateurs de particules, hélas inopérants dès lors qu’ils sont coupés les uns des autres. Et disloquer le bloc adverse, le Barça le fait mieux que quiconque dans l’histoire.

Alors si ce n’était que l’épouvantail barcelonais, il n’y aurait pas lieu non plus d’être aussi pessimiste. Mais le fait est que Manchester a baissé. Son titre ? Il ne faut pas se mentir, la crème de la crème de Premier League n’est plus aussi surpuissante qu’il y a trois ans et le grand mérite des Mancuniens est plus d’avoir su être régulier que d’avoir été franchement au-dessus de la mêlée (témoin les défaites face à Chelsea, Liverpool et Arsenal). Son parcours en C1 ? Là encore, en y regardant de plus près, entre un Marseille pas au niveau et un Schalke d’une faiblesse rarissime en passant par un Chelsea qui se sera autodétruit par les choix ubuesques d’Ancelotti, il faut bien admettre que United avait un tableau en bois mais gloire à lui d’avoir su le dompter sans se faire peur. Il n’empêche, on se demande : à ce niveau là, va-t-il continuer à faire le match face au Real, les deux Milan qui se réarment, sans compter la montée en puissance de City, la probable réaction de Chelsea, et évidemment on ne parle pas du Barça ? L’orage barcelonais est passé mais il y a comme quelques nuages qui continuent à s’amonceler dans le ciel des Diables Rouges. Oui, pour Barcelone comme pour Manchester United, cette soirée de Wembley pourrait bien marquer durablement l’histoire des deux clubs…

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