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- Barcelone/Vigo (3-1)
Le Barça serein, Messi sur sa faim
Les Blaugrana ont disposé d'un Celta discipliné mais limité pour s'offrir le meilleur départ en Liga depuis la fondation du club. Mais Messi n'a pu offrir à son gosse un but en forme de cadeau de bienvenue.
FC Barcelone – Celta Vigo : 3-1Buts : Adriano (21e), Villa (25e) et Alba (60) pour le FC Barcelone, Bermejo (23) pour le Celta Vigo
Miser ce samedi sur le Celta Vigo au Camp Nou. En voilà une drôle d’idée. Tant au regard des équipes alignées sur le papier que du contexte, tout prête à croire, à quelques minutes du coup d’envoi, que le onze de Paco Herrera va repartir découpé façon puzzle. Un Messi tout juste papa et désireux de baptiser le p’tit Thiago à sa manière, un Barça souhaitant réussir une neuvième victoire en dix journées pour ce qui serait son meilleur départ en Liga de l’histoire, un Celta qui s’est fait retourner à chaque fois à l’extérieur cette saison et dont la dernière victoire sur les terres culés remonte au franquisme de l’an 1941, on comprend mieux pourquoi Bwin a calé une cote de 19 à l’ancien squad de Peter Luccin. 19, comme l’écart de buts marqués par les deux attaques en championnat. Salauds de bookmakers…
Iniesta, l’exemple du Barça… et du Celta.
Au milieu des dizaines de pancartes « Felicidades Messi » , les Blaugrana récitent leur leçon de géométrie footballistique en début de partie. Ça presse haut, ça harcèle, ça possède, ça propose au moins deux solutions au porteur de balle. La tente du général Vilanova est vite plantée dans le camp ennemi. Évidemment, après une première frappe flottante juste au-dessus d’Iniesta, c’est super Papa qui s’essaye pour lever le voile sur cette célébration tant attendue. Mais ses deux lobs à moins de cinq minutes d’intervalle sont trop courts pour tromper Javi Varas et son back-four. Une défense qui peut compter sur Bermejo pour souffler, après un nouveau raté de Messi à la vingtième. Sur un contre, le point de fixation galicien permet à Iago Aspas de se faire la belle pour un face-à-face croqué, la faute à une frappe trop tardive pour tromper Valdés venu boucher l’angle à l’entrée de la surface.
En bons élèves, les Catalans reprennent leurs classiques pour se rassurer. On fixe à droite, rentre dans l’axe et on perce à droite cette fois. Après un une-deux avec Pedro, Adriano se jette au premier poteau pour couper et marquer. Oui mais voilà, ce Celta a quelque chose et le montre deux minutes après. Sur un jeu en triangle diabolique, Kröhn-Dehli lance d’une diagonale iniestesque Iago Aspas pour un nouveau duel. Sa frappe, encore repoussée par Valdés, profite à Bermejo qui score de près. Visiblement échaudé de se faire imiter, Andrès montre qui est le patron en combinant encore mieux avec Villa, à peine cent vingt secondes plus tard. Dédoublement, talonnade d’El Guaje, prise de vitesse, centre en retrait, but de Villa. Fallait pas les titiller. Et Messi dans tout ça ? Effacé, à l’image de ce duel complètement foiré à sept minutes de la pause. Après avoir chipé la gonfle à Tunez, en position de dernier défenseur, l’Argentin veut rentrer dans le but à tout prix, mais bute inexorablement. Pas perso, Messi ? Un peu quand même sur ce coup…
Villa, le talonneur
Après la pause, l’enroulé d’Aspas après vingt-cinq secondes de jeu glace le public revenu de la buvette. Ouf, juste à gauche du poteau de Double V. Pendant ce temps, Messi envoie un nouveau coup franc hors-cadre et commence à se parler à lui-même. On sent le mec qui a préparé un cadeau pour le petit, qu’il n’a pas envie de livrer à Noël. Mais c’est finalement Villa le revenant qui joue les distributeurs officiels d’offrande. Un cadeau illégal sur le troisième but d’Alba, puisque ce dernier était hors-jeu d’un bon mètre au moment d’aller croiser le fer de près avec Varas, certes. Mais un cadeau passé comme une lettre à la poste, car cette talonnade venue d’ailleurs pour le latéral gauche rentrant vers l’intérieur est tout simplement trop rapide pour que le corbeau ne discerne quoi que ce soit.
Suffisant pour que le Barça gère ses efforts sur la dernière demi-heure. Mais quand Xavi marche pour orienter ses ballons, Messi bouge et se bat pour que la fête soit aussi la sienne. Mais le lutin perd patience et le montre, comme à la 77e, où il se prend le bec avec son vis-à-vis, un peu trop collant à son goût. La tournure du match en devient alors pathétique, puisque chacun œuvre pour que la perle brille. À la 85e, Iniesta est tout près d’y arriver en s’infiltrant à gauche comme sur le second but. Mais son ballon en retrait est tout juste trop fort pour le Soulier d’or européen, qui glisse, se fait mal au genou et sort dans la foulée pour une fin en eau de boudin. Il pourra toujours se consoler en rappelant que Javi Varas est sa bête noire, lui qui l’avait tenu en échec pendant tout un match avec Séville en 2011-2012.
Par Arnaud Clement