- C1
- Shakhtar/Barcelone (0-1)
Le Barça plus que prêt
La match retour n'a été qu'une formalité et s'est plié sur un but de Messi avant la pause. Plus que jamais, le Barça attend le Real.
Shakhtar 0 – Barcelone 1
But : Messi pour le FC Barcelone
Comme ils se sont fait défoncer 5-1 à l’aller, les joueurs de Lucescu sont bien obligés de partir pied au plancher. Gros pressing, lignes hautes, bave aux dents, ils partent à fond les ballons et prennent le Barça à la gorge. Mais les Catalans redescendent calmement, se regroupent dans leur camp, jouent juste, ne balancent pas et se défont progressivement de l’étreinte ukrainienne. Le temps de sortir la tête de l’eau, et les premières passes sont un peu foirées. Puis, à la demi-heure de jeu, ça s’énerve un peu. Les occasions commençent à arriver. Une frappe au-dessus de Seydou Keita. Un bon dédoublement entre Affelay et Adriano. Un petit piqué carrément trop gourmand de Leo Messi seul face à Pyatov. Maintenant dans son match, le Barça ne se contente pas de gérer son avance de quatre buts, il met la pression sur la pelouse de son adversaire. Leur pressing n’a pas fait long feu, et ce sont maintenant les locaux qui sont acculés en défense.
D’un coup, le jeu s’arrête. Un joueur est couché sur le ventre et semble atrocement souffrir. Ses deux jambes frappent le sol ; il porte le numéro 3 du FC Barcelone. L’action repasse au ralenti : Adriano, l’attaquant du Chaktior, a giflé Gérard Piqué au visage. Même si ce dernier en a forcément rajouté, il saigne quand même du nez, mais non, l’arbitre ne sortira pas de carton. Le Barça doit s’en remettre à lui-même. Alors il reprend les choses là où il les avait laissées, mais en plus tranchant. Au milieu, ça repart, le losange composé de Busquets, Keita, Xavi et Messi dirige la manoeuvre à coups de déplacements vifs et de passes courtes, avant d’écarter sur les deux duos d’ailes. Affelay (particulièrement en vue) et Adriano à gauche, Alves et Villa à droite, ont commencé à sérieusement s’y mettre. Accélérations, dédoublements, percussion, le danger se fait aussi précis que les passes catalanes. Illustration avec ce nouveautika-taka au milieu puis boum, Messi ouvre à droite sur Alvès, qui s’engouffre dans l’espace avant de resservir le petit Argentin: plat du pied, ouverture le score (0-1, 43è). Le Barça est on ne peut plus qualifié. Pour la forme, un coup-franc de Jadson, le meneur brésilien du Shakhtar, oblige Valdès à sortir une sacrée parade avant la mi-temps. Au total, ça fait tout de même six à un pour les Espagnols.
Guardiola n’a rien laissé au hasard. En tout cas pas en ce qui concerne le milieu de terrain. Quand la plupart des équipes cherchent à s’imposer dans les surfaces (d’ailleurs dites pour cette raison de vérité), le FC Barcelone cherche à imposer sa loi au milieu. En l’absence de Puyol et d’Abidal, Pep Guardiola devait composer avec Sergio Busquets et Javier Mascherano. Le plus logique aurait été d’aligner le grand Espagnol en défense centrale et le petit Argentin au milieu. Mais Pep a préféré aligner le meilleur des deux au centre du jeu, soit Mascherano en défense centrale et Busquets à son poste habituel. La volonté est simple, remporter la bataille du milieu pour s’assurer la mainmise sur la rencontre. Dans cette zone, le Barça met toujours un joueur de plus que son adversaire, pour profiter de la supériorité numérique, et ainsi pouvoir jouer court, redoubler les passes et lancer la machine. C’est ce qui explique le positionnement central de Messi. C’est d’ailleurs lui qui à l’heure de jeu accélère plein axe avant de servir Villa qui bute sur le gardien du Shakhtar.
Les Ukrainiens sont abattus. Ils perdent trop vite la balle, ne font plus d’appels, n’y croient plus. Guardiola fait tourner. Après Pedro entré pour Xavi, c’est Milito qui prend la place de Piqué. Derrière, le Shakhtar parvient à se procurer une dernière occasion. Mais Valdès est une nouvelle fois à la parade devant Mkhitarayan. Une balle d’égalisation sauvée, et c’est au tour de Jeffren de rentrer pour Villa. Le score est conservé, les trois changements effectués. Tout est à sa place pour le FC Barcelone. Pour la forme, le Barça accule une dernière fois son adversaire, mais Messi et Pedro ne parviennent pas à doubler la mise. Si pour ce soir ils en resteront là, ils donnent l’impression de pouvoir se jouer de leur opposant pendant des heures. Parfait, ils vont avoir le plaisir d’en disputer six contre le Real Madrid, dont la moitié en demi-finales de Champions League.
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