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Le Barça peut-il vraiment se passer d’un (bon) entraîneur ?

Par Pablo Garcia-Fons
Le Barça peut-il vraiment se passer d’un (bon) entraîneur ?

Simple coup de mou pour certains, crise systémique pour d’autres, les deux revers essuyés par le Barça en une semaine ont quoi qu’il en soit rappelé à beaucoup que les Barcelonais, eux aussi, pouvaient déjouer. Et si la cause de ces maux actuels se situait du côté du banc de touche ?

Deux défaites cinglantes, deux défaites similaires. Face au Milan AC et au Real Madrid, le FC Barcelone n’a pas trouvé la solution. Son habituelle possession de balle, d’habitude diablement efficace, est restée stérile, et sa défense a cédé face à la rapidité des contres adverses. Alors bien sûr, il est difficile de porter un jugement définitif en ne se basant que sur deux matchs. Et puis on trouverait ça presque rassurant qu’une équipe éblouissante depuis le début de la saison retrouve une certaine humanité. Mais le problème, c’est que cette défaillance est arrivée au pire moment puisqu’elle a mis fin au parcours de l’équipe en Coupe du Roi et qu’elle a largement hypothéqué son futur en Ligue des champions. Comme par hasard, cette mauvaise période survient au moment où le siège d’entraîneur est semi-vacant. De là à dégager un lien de cause à effet, il n’y a qu’un pas…

Un entraîneur ou une simple nounou ?

Le jeu développé par Barcelone, c’est une philosophie du football. Tous les joueurs de l’équipe partagent cette philosophie, qu’ils y aient été initiés dès leur jeunesse en étant formés à la Masia ou qu’ils aient dû s’y adapter. Autour de cette philosophie et grâce au travail acharné de Pep Guardiola, un groupe fort s’est construit, uni autour des mêmes principes et des mêmes valeurs. Finalement, en voyant ce groupe jouer et gagner ensemble année après année, beaucoup pensaient et pensent encore qu’il a atteint une telle maturité qu’il peut finalement s’autogérer et que la question de l’entraîneur devient secondaire. Joaquín Caparrós, vieux baroudeur des bancs de la péninsule, abonde dans ce sens : « Dans un club comme le Barça, l’entraîneur n’a finalement qu’un rôle assez réduit. Le onze de départ est déjà constitué et les joueurs savent déjà comment ils doivent jouer. » Finalement, n’importe qui pourrait entraîner l’équipe, puisque l’équipe n’a pas vraiment besoin d’entraîneur.

Cette idée a également été portée par la direction du club catalan lorsque la question de la succession de Guardiola s’est posée. Sandro Rosell a alors privilégié la solution de la continuité en confiant le flambeau à Tito Vilanova, l’adjoint de Pep jusque-là. Par ce biais, les dirigeants s’assuraient de la pérennité de la « philosophie Barça » et consacraient par là même l’importance du groupe. La stratégie a été payante, puisque les Culés ont survolé la première partie de la saison. Lorsque Vilanova a su qu’il devait provisoirement abandonner ses fonctions pour se soigner, Rosell et sa bande ont machinalement mis en place le même procédé en faisant appel à Jordi Roura, l’adjoint de Tito, sans se préoccuper des compétences du bonhomme. De toute façon, puisque Xavi, Puyol et consorts pouvaient faire tourner la boutique, la question des compétences du coach était secondaire. À ce moment, le plus important était de préserver la valeur morale de la marque Barça en montrant — comme dans le cas Abidal — que « l’humain » était primordial.

« Plus qu’un leader technique, il manque un leader charismatique »

Aujourd’hui, la situation dans laquelle se situe le Barça est confuse. Vilanova demeure l’entraîneur reconnu — même s’il ne devrait pas revenir avant encore un bon mois­ — et continue à plus ou moins gérer les affaires de l’équipe de New-York où il se soigne. Roura de son côté, bien qu’officiellement entraîneur aux yeux de la Ligue, affirme n’être qu’un simple relai et ne revendique aucune autonomie. En clair, le Barça est actuellement entraîné par un homme qui crie haut et fort qu’il n’est pas l’entraîneur du Barça. Étrange situation. En partant de ce constat, la mauvaise passe actuelle des Catalans peut trouver une autre explication. Ne manque-t-il pas quelqu’un pour impulser des changements, pour motiver l’équipe, pour donner des grandes orientations et pour, lorsqu’il y a quelque chose qui coince, comme contre Milan ou le Real, prendre des décisions fortes ? C’est en tout cas ce que pense Christian Gourcuff : « C’est lors de ces rencontres décisives que le rôle de meneur d’hommes de l’entraîneur est capital. En ce moment, plus qu’un leader technique, c’est un leader charismatique qu’il manque au Barça. »

Lorsque l’opposition est faible, même avec Roura sur le banc, Messi et ses potes s’éclatent — Cordoue, Osasuna et Getafe s’en souviennent encore —, mais c’est lorsque le doute s’installe et que la belle mécanique se grippe que l’absence d’un véritable entraîneur se fait sentir. « Quand ça va mal, le rôle de l’entraîneur est de trouver les mots pour galvaniser les joueurs, pour trouver l’étincelle et provoquer un déclic, poursuit Gourcuff. Il faut parfois aussi pousser une bonne gueulante. Je pense que Roura n’a, au sein du vestiaire barcelonais, ni la crédibilité, ni la légitimité pour s’imposer. » Alors que Guardiola se distinguait par ses choix osés (on se rappelle notamment de la défense à trois) et par sa volonté constante de faire confiance aux jeunes, Vilanova et surtout Roura ne tentent rien et ne bouleversent jamais les habitudes, que cela soit au niveau tactique ou au niveau de la composition d’équipe. Guardiola jouissait sans doute d’une aura plus forte qui lui permettait de prendre ce genre de décisions. Cette époque est révolue et aujourd’hui, au moins jusqu’au retour de Vilanova, le groupe barcelonais évolue sans leader sur le banc. Voyons s’il pourra s’en sortir tout seul.

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