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Le Barça marche sur l’histoire

Par Maxime Brigand
Le Barça marche sur l’histoire

Totalement supérieur, cynique, brutal, le Barça a retourné l'impossible mercredi soir et s'est qualifié brillamment face à un PSG démonté de partout (6-1). Il ne reste désormais que les larmes pour se poser les bonnes questions.

FC Barcelone 6-1 PSG

Buts : Suárez (3e), Kurzawa (40e, c.s.c.), Messi (48e, s.p.), Neymar (88e, 90e, s.p.) et Sergi Roberto (90e+5) pour le Barça // Cavani (62e) pour le PSG

L’art de la guerre est comme ça. Un 4-0 à l’aller, c’était large, mais pas forcément suffisant. Pas contre le Barça, même contre ce Barça. Paris devait alors terminer le travail, souffrir pendant au moins quatre-vingt-dix minutes au Camp Nou pour respirer. Il y a eu des coups, des buts encaissés, de la sueur, des cris et des larmes, et l’histoire a fait le reste sur un dernier souffle de Sergi Roberto à la toute dernière seconde. Luis Enrique avait prévenu : Barcelone pouvait remonter l’impossible. Et il l’a fait. Le PSG est tombé face à une montagne, au talent et à ses faiblesses mentales. Une guerre se gagne en entier, pas sur une simple bataille. 6-1, voilà le tarif.

L’important, c’est pas la chute…

Trois semaines qu’ils ne parlent que de ça. Une remontada, un scénario impensable sur le papier et alors ? Eux en sont capables, on le savait, et même si entre les deux manches, l’annonce du départ de Luis Enrique en fin de saison a réussi à foutre un peu plus de bordel à un endroit où il y en avait déjà bien assez. Que s’est-il passé depuis le 14 février dernier ? Le Barça a bossé, collé quatre patates en Liga, changé de système et n’a pas posé les armes. Paris, de son côté, n’a pas changé non plus et avait surtout récupéré Thiago Silva pour un match retour qui devait être déjà plié. Enfin, c’est ce qu’on pensait. Mais Mathieu Kassovitz avait raison : l’important n’est pas la chute, c’est l’atterrissage. Jusqu’ici, tout allait bien donc. Puis, le Camp Nou s’est allumé, ses mythes et son odeur unique avec. On s’y attendait, le PSG a avancé avec un bloc hyper bas, laissant le ballon à sa victime, le tout avec un Di María sur le banc au coup d’envoi, Lucas étant posé sur l’échiquier. Résultat, Paris s’est fait attraper à la gorge comme prévu.

Si tôt, de cette façon, c’était le seul suspense d’un scénario presque déjà écrit. Incapables de relancer, d’enchaîner deux passes, de presser un milieu catalan trop facilement gobé au Parc à l’aller, les Parisiens se sont alors fait retourner dès la première chaleur du soir sur une erreur de Verratti et une tête de Suárez devant un Trapp en mode Landreau face à Kiev (1-0, 3e). La suite, évidente : le Barça a tenu le ballon, fait tourner en continuant à s’échauffer de loin par Mascherano, Messi sur coup franc et surtout Neymar. Le PSG n’a répondu que sur une frappe timide de Lucas bloquée facilement par Ter Stegen à la demi-heure de jeu, entre les serpes aiguisées des deux armées. Et avant la pause, Marquinhos a défendu à l’envers, histoire de pimenter le script, laissant Iniesta pousser Kurzawa à l’erreur fatale (2-0, 40e). Juste assez pour faire rire Arda Turan sur le banc et laisser Luis Enrique crever le ciel avec ses poings.

… c’est l’atterrissage

Une question vient alors à l’esprit : et si Paris était en train de moins exister au retour que le Barça à l’aller ? À la pause, personne ne sait ce qu’Unai Emery a demandé à ses hommes, mais le PSG est revenu avec une faim retrouvée et un pressing enfin existant. Draxler a alors ouvert deux offrandes. Mais voilà, sur l’action suivante, Meunier se vautre devant Neymar et offre un penalty à Barcelone. Messi couche Trapp du bon côté (3-0, 48e) et le bordel est total. Le poteau de Cavani trois minutes plus tard n’est alors qu’un souffle dans la torture, l’entrée de Di María à la place de l’ombre de Lucas aussi. On pense alors Paris au bord de la rupture, prêt à cesser de respirer, à tomber sous le poids de l’événement. Tomber, c’est finalement ce que va faire Emery dans les bras de Verratti peu après l’heure de jeu. Cavani vient alors de réduire la marque (3-1, 62e) sur une remise de Kurzawa.

Le Barça vient de prendre une mandale et est proche de céder sur un nouveau contre de l’attaquant uruguayen. Mieux, le voilà gratteur et cynique face à une résistance de circonstance. Messi fait alors suinter la défense parisienne, Turan balance une tête au-dessus et ensuite, c’est l’apnée : un quatrième but sur coup franc de Neymar (4-1, 88e), un cinquième sur un penalty généreusement accordé dans la foulée (5-1, 90e) qui suspendra Marquinhos au prochain tour et la peur des derniers instants. Paris a été giflé, a pris des coups, s’est fait retourner dans tous les sens, mais semblait capable de s’échapper. Et Sergi Roberto a surgi sur la dernière respiration de la rencontre (6-1, 90e+5). Il ne reste maintenant plus que les larmes.

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Paris s'en remettra-t-il ?
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