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Le Barça frustre le Real

Par Maxime Brigand
4 minutes
Le Barça frustre le Real

Ce devrait être une explication royale, il n'en aura rien été. Malgré un Real dominateur, le Clásico s'est bouclé pour la première fois depuis dix-sept ans sur un 0-0 sans grande saveur. Triste.

FC Barcelone 0-0 Real Madrid

Jordi Alba balance son bras gauche dans l’air du Camp Nou. Antoine Griezmann baisse la tête. Lionel Messi tire dans le vent. Les deux plus grands rivaux de l’histoire du foot sont arrivés mercredi au stade ensemble. Ils en repartent, malheureusement, main dans la main. Un Clásico ne devrait pas se passer ainsi. La preuve : le Barça et le Real ne s’étaient plus quittés sur un 0-0 depuis le 23 novembre 2002. Ainsi va la vie, ainsi va un soir où le Real aurait pu (dû ?) prendre le meilleur sur le Barça, mais n’a jamais trouvé la clé pour ouvrir le coffre Ter Stegen et où les Catalans n’ont quasiment rien montré. Partant, personne n’avance.

Un Clásico transformé en élastique tendu

Il a les pieds tordus, des jambes pliées en permanence, un corps bancal, des fesses bombées, mais il brille. Un coup à droite, un coup à gauche, assez pour rendre paranoïaque un Barça ouvert à tous les vents, pris dans l’impact et les espaces, incapable de contrôler un match dont il ne tient à aucun moment le fil. Lui, c’est Isco, un type fait pour ce genre de soirées et symbole d’un Real joueur et qui réussit rapidement un exploit : au Camp Nou, mercredi soir, la bande de Zidane a transformé le Clásico en un élastique tendu qui, à force de reculer, devait bien finir par claquer entre les doigts de locaux pris à la gorge. La preuve : à la pause, le Barça n’a frappé que trois fois et n’a inquiété Thibaut Courtois qu’à une reprise, Ramos, néo recordman du nombre de Clásicos disputés (43), venant sauver en catastrophe une tentative de Messi. Jordi Alba a aussi eu son moment avant l’entracte, mais a rencontré la maladresse.

Et en face, alors ? Là, on a vu quelque chose : un Real capable de dominer la baston du milieu de terrain grâce à un Casemiro monstrueux et à un Valverde multifonctions, de faire trembler la relance catalane, mais aussi de rentrer aux vestiaires avec une douzaine de tirs tentés – pour quatre cadrés – et un taux de possession de balle dans le camp adverse de 56,8% qui raconte beaucoup de sa performance dans le premier acte. C’est lui qui a maîtrisé le rythme, lui qui a le mieux construit à l’approche des positions arrière barcelonaises, lui qui a poussé Ter Stegen à sortir ses tentacules à plusieurs reprises. Soit devant Benzema, une nouvelle fois très bon, puis sur une tentative lointaine de Casemiro, qui a aussi vu l’une de ses têtes être sauvée sur la ligne par Piqué, et enfin sur un coup de fusil de Valverde. Le même Valverde qui n’est pas passé loin, aussi, de croquer dans l’un des buts de l’année : une volée délicieuse qui a frôlé le poteau gauche du Barça. Verdict : Valverde manque d’un sablier pour gérer le tempo et celui-ci, il l’a placé sur le banc. Son nom ? Sergio Busquets.

Pschitt

Au retour des vestiaires, pourtant, la Fourmi ne bouge pas et laisse ainsi Messi se battre, le plus souvent du temps, en solitaire entre les mailles madrilènes. Le Real, lui, conserve le fil de la rencontre entre ses doigts et pousse Ter Stegen à balancer ses relances dans tous les sens. Partant, que faire ? Agir : dix minutes après la pause fraîcheur, Ernesto Valverde dégaine Vidal et replace Sergi Roberto à la place de Semedo. Et constater : 120 secondes plus tard, Messi, décalé par Griezmann, foire complètement sa tentative. Mais qu’arrive-t-il à ce Barça ? Difficile à dire. Seule certitude, il suffoque, Casemiro s’amusant à comprimer un peu plus encore sa cage thoracique, là où Bale balance une énième balle d’ouverture du score dans le petit filet de Ter Stegen. Lassé, De Jong tente alors une révolte, mais voit sa cartouche être écrasée par Courtois. Puis, Gareth Bale se fait refuser logiquement un but pour un hors-jeu de Mendy au départ. On se dit alors que ce Clásico va se finir comme Tvboy le souhaitait : par un baiser entre Piqué et Ramos. Faibles amateurs de graffiti, Zidane et Valverde poussent Modrić, Rodrygo et Fati sur la piste, en vain. Saleté de tag.


Barça (4-3-3) : Ter Stegen – Semedo (Vidal, 55e), Piqué, Lenglet, Alba – S. Roberto, Rakitić, De Jong – Messi, Suárez, Griezmann (Fati, 83e). Entraîneur : Ernesto Valverde.

Real Madrid (4-4-2) : Courtois – Carvajal, Varane, Ramos, Mendy – Valverde (Modrić, 80e), Casemiro, Kroos, Isco (Rodrygo, 80e) – Bale, Benzema. Entraîneur : Zinédine Zidane.

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