- Espagne
- Liga
- 33e journée
- Espanyol/FC Barcelone (0-2)
Le Barça fait taire les Perruches
Auteur d'une première mi-temps proche de la perfection, le FC Barcelone a remporté le second derby de sa saison face à des ennemis intimes trop faibles pour rivaliser (0-2). Le Real Madrid est pour l'instant à 5 points derrière.
Neymar (17′), L. Messi (25′) pour FC Barcelone.
On joue la 16e minute de jeu à Barcelone. Pour ce derby catalan, le FC Barcelone décide de donner le tournis à son voisin. C’est bien simple, depuis le début de la rencontre, l’Espanyol n’arrive pas à aligner trois passes. Un peu gênant quand on joue à domicile, devant son public. Détenteur des clés du jeu du Barça, Lionel Messi s’est mis sur son 31. D’une ouverture somptueuse, La Pulga trouve la gazelle Jordi Alba sur le côté gauche. Un centre en retrait plus tard, Luis Suárez décide de laisser filer le ballon à son camarade Neymar, déjà prêt à ouvrir son pied pour changer la face du tableau d’affichage. À la manière d’une équipe allemande incapable de toucher le ballon avant le premier but de Neeskens en finale du Mondial 1974, l’Espanyol est spectatrice du jeu blaugrana. Sauf qu’au contraire de la révolte de la RFA, la rébellion catalane n’aura pas eu lieu. Cet après-midi, le Barça était trop haut, tout simplement.
21, Dani Jarque hasta siempre
Dixième de Liga avant de commencer le match, l’Espanyol Barcelone prend la forme de cet élève dissipé prêt à lancer des avions en papier depuis le fond de la classe. Avec un maintien assuré et des places européennes trop éloignées, les Pericos n’avaient en réalité plus qu’un seul objectif dans cette fin de saison : embêter le plus possible son voisin barcelonais dans sa quête de titres en 2015. Pour commencer, le stade Cornellà-El Prat affiche une banderole revendicatrice : « Catalunya es mes que un club » . L’accolade protocolaire entre Sergio Garcia et Andrés Iniesta est un feu de paille : le match sera bel et bien tendu. La seule surprise du onze de Luis Enrique est la titularisation de Rafinha au milieu, Rakitić devant se contenter du banc. Dès le début, le Barça prend les commandes : Messi sert parfaitement Neymar, mais l’Iroquois bute sur Casilla. Trois minutes plus tard, la tête plongeante de Suárez trouve encore Casillas au singulier. De quoi obliger Sergio Gonzalez à donner ses premières consignes de placement. Mais rien n’y fait, le Barça étouffe son adversaire. Et si Neymar ne trouve pas le cadre sur sa deuxième occasion, il le fera proprement cinq minutes plus tard (17e). Si l’Espanyol ne voit pas le cuir, il n’oublie pas l’hommage de la 21e minute à Dani Jarque, décédé d’un arrêt cardiaque en 2009. Côté visiteur, Iniesta a particulièrement dû apprécier.
Si on pensait que ce premier but allait calmer la machine culé, que nenni. Habitué aux séquences collectives interminables, les hommes au maillot fraise Tagada remettent le couvert dix minutes plus tard. Une-deux entre Suárez et Iniesta, puis centre instantané du Pistolero pour Messi au second poteau. De sang-froid, Leo trouve le trou de souris pour permettre aux siens de prendre le large (25e). Sans faire la fine bouche, le Barça aurait même pu en rajouter un troisième si Casilla ne détournait pas la nouvelle frappe de Neymar en corner. Fantastique, exceptionnelle, irrationnelle : les qualificatifs ne manquent pas pour décrire la première période de l’armada de Lucho.
Jordi Alba stoppe le récital
Au retour des vestiaires, l’Espanyol a pu reprendre sa respiration. Ça tombe bien, parce que le Barça n’a pas l’intention de desserrer l’étau. Encore une fois face à Casilla, Neymar perd son duel. Les esprits s’échauffent un peu plus, Victor Álvarez tamponne Messi sur un énième contrôle Pattex, puis Jordi Alba tape bêtement dans le ballon et s’entretient verbalement avec l’arbitre. Le bilan de l’échange est irrévocable : carton rouge. Le Barça va jouer pendant 35 minutes à dix contre onze, sa domination sera moins flagrante, mais toujours présente. Avec un Suárez version cyanure, le Barça inquiète par à-coups, mais malgré les caviars du cannibale, Neymar n’arrive pas à inscrire un doublé. En fin de partie, l’Espanyol réussit à chauffer les gants de Claudio Bravo pour la première fois du match par l’intermédiaire de Sergio Garcia. Sans grand danger. Au final, le Barça assure sa suprématie citadine, Iniesta récolte un tonnerre d’applaudissements pour sa sortie, quand Xavi se fait siffler par tout le stade pour son 500e match en Liga. Pour ne pas faire de jaloux, Moreno s’embrouille lui aussi avec l’arbitre et prend son expulsion dans les arrêts de jeu. Du respect, de la haine et du show, tout le football que l’on aime.
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Par Antoine Donnarieix