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- FC Barcelone-Bayern Munich
Le Barça doit-il trembler à l’heure de défier le Bayern ?
Une mission impossible : c'est ce qui attendrait le FC Barcelone face au Bayern Munich, ce vendredi à Lisbonne, en quarts de finale de la Ligue des champions. De fait, les Bavarois se sont mués en une intraitable machine de guerre depuis la reprise du football, en mai, tandis que dans le même temps, les Catalans n'ont pas rassuré, loin d'être convaincants dans le jeu. Alors, impossible, vraiment ?
Avec Mission impossible, Tom Cruise et Brian De Palma n’ont visiblement rien inventé. La tâche qui s’offre au FC Barcelone ce vendredi, face au Bayern Munich, semble en toute hypothèse aussi ardue que celles de l’Américain à la coupe parfaite. De fait, tandis que les Blaugrana, plus que jamais dépendants de leur puce argentine, ont fait étalage de leurs faiblesses ces dernières semaines, le Bayern se présente à Lisbonne comme une infaillible machine de guerre. Et pourtant, ce quart de finale est loin d’être gagné pour les Bavarois, qui ont fait étalage dans les médias de toute leur assurance : au contraire, face à un Barcelone bien chaud, cela pourrait être un traquenard.
Le tank et la charrue
D’un côté, il y a le Bayern, irrépressible machine à gagner depuis la reprise. Porté par un Lewandowski stratosphérique, auteur de quatorze buts en dix rencontres depuis le 17 mai, le géant allemand peut par ailleurs compter sur un effectif ultra complet et capitaliser sur des certitudes nombreuses, telles qu’elles se sont illustrées lors de l’éclatante démonstration face à Chelsea le 8 août (4-1). De l’autre, le Barça, défait de son titre de champion d’Espagne au profit du Real Madrid, s’est montré bien plus fébrile lors de sa dernière sortie, une victoire arrachée au Napoli (3-1). Bien reposés après la fin précoce du championnat, les Bavarois semblent donc bien plus forts que les Barcelonais, plongés dans un drôle de marasme.
Le Bayern se présente ce vendredi certain de sa force, victorieux de ses treize derniers matchs (38 buts marqués, dix encaissés) et de sa composition, sauf si Davies, touché à l’aine, est finalement indisponible. Tout l’inverse d’un Barça dans le plus profond doute quant à son équipe type. En l’espèce, la force offensive du Bayern et le système de jeu de Hans Flick pourrait causer de très gros problèmes au Barça : d’une part car le pressing très haut des Bavarois est problématique pour l’équipe catalane, dont le seul principe de jeu clair est celui de construire et de relancer très bas, à base de passes courtes ; d’autre part car la capacité de joueurs comme Müller de plonger dans les espaces ou de se placer entre les lignes pourrait mettre un joli boxon, notamment dans la zone de Busquets, plus forcément aussi impérial que jadis dans le domaine défensif.
Un Barcelone à réaction ?
Bref, la configuration de la rencontre et l’opposition de style qui se dessinent semblent peu à l’avantage du Barça. Et pourtant, tout reste possible : bien sûr parce que la formule inédite de la Ligue des champions, qui se résume à une opposition sur un seul match, renforce l’aléatoire et peut aisément brouiller les rapports de force réels. Mais aussi parce que le Bayern se voit peut-être trop beau : moins impérial cette saison lorsque le niveau s’est élevé, notamment face au RB Leipzig (deux nuls peu convaincants), le club bavarois n’a également pas caché ses ambitions ces derniers jours, au point de verser, comme régulièrement, dans l’arrogance. Le Bayern, certes grand prétendant à la victoire finale, sera ce vendredi son pire ennemi.
Mais le FC Barcelone a aussi des cartes à jouer. Le poncif qui veut que Messi soit capable de tout est toujours vrai, peut-être même plus que jamais : personne n’a oublié l’humiliation que la Pulga avait infligée à Boateng il y a cinq ans, en demi-finale aller de C1 (3-0), et la vitesse d’exécution de l’Argentin posera à nouveau des problèmes à une charnière qui n’est pas la plus vive du monde. Et tout ne se résume bien sûr pas qu’à Messi : dans un bon jour, le milieu blaugrana peut imposer sa loi, que ce soit dans l’impact avec Vidal ou dans la maîtrise avec De Jong, tandis que l’attaque est tout à fait en mesure de poser des problèmes à n’importe quelle arrière-garde, aussi solide soit-elle. Qu’on se le dise, la mission n’est pas impossible pour le Barça, et la voie n’est pas royale pour le Bayern : la vérité d’un match n’est pas forcément celle d’une saison.
Par Valentin Lutz