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Le Barça de retour aux sources de la Masia

Par Robin Delorme, à Madrid
Le Barça de retour aux sources de la Masia

Le peuple blaugrana avait besoin d'un retour à ses sources originelles. Avec Luis Enrique aux commandes, le voilà rassuré : plus qu'un Guardiola deuxième génération, Lucho a décidé de redonner sa confiance aux jeunes pousses de la Masia. Après deux petites journées, le pari est déjà une réussite.

Le 11 septembre, les États-Unis n’ont pas été seuls à vaciller. En ce jour de 1714, la chute de Barcelone est initiée par l’invasion des Bourbons. Depuis, la Catalogne n’a jamais retrouvé son indépendance et se plaît à se plaindre de son sort au sein d’une Espagne dont elle ne veut plus être sous le joug. Ce jeudi, jour de Diada – la fête nationale régionale –, ce sont donc des centaines de milliers de Catalans qui ont défilé dans les rues de leur capitale. Parmi ces manifestants, Xavi et Piqué, habituels défenseurs d’une Catalogne indépendante et joueurs du FC Barcelone. Bras non armé de l’indépendantisme, le Barça n’a jamais pu se soucier de ce poids politique qui lui a été conféré sitôt sa création. En plus d’un siècle d’existence, il a fait sa renommée sportive sur le dos de son centre de formation, fabrique à génies et à porte-drapeaux. L’arrivée de Luis Enrique, enfant adopté et aimé, a remis au centre du projet blaugrana la place de la Masia. Une nouveauté depuis le départ de Pep Guardiola qui en dit beaucoup plus long sur le FCB que son toque et tiki taka (c’est selon). Le retour à la tradition est enclenché.

La FIFA ressoude la famille

« La Masia no se toca » . Le 5 avril dernier, pour la réception du Betis Séville, le Camp Nou avait un message à délivrer : on ne touche pas à la Masia ! Tout juste sanctionné par la FIFA pour ses pratiques illégales dans le recrutement de sept joueurs mineurs entre 2009 et 2013, le Barça sortait les crocs. Après les soubresauts de l’affaire Neymar et la démission qui s’en est suivie du président Sandro Rosell, l’interdiction de mercato – qui sera effective jusqu’à l’été 2016 – a ressoudé les liens au sein du club. En ciblant la Cantera barcelonaise, la bande à Blatter a touché la corde sensible du barcelonismo. Son centre de formation est son bébé, il sera défendu jusqu’à ce que mort s’ensuive. Dans une paroisse qui prêche la production locale, le centre de formation est le joyau à choyer. Les jeunes pousses de la Cantera permettent une perpétuation de la tradition. Et qu’importe que les pépites soient du cru ou d’ailleurs. Car comme le rappelait Joseph Pérez, professeur émérite à l’université de Bordeaux-III, dans les colonnes de Libération : « Le nationalisme catalan a toujours été soucieux de ne pas se couper du monde extérieur. »

L’arrivée de Luis Enrique au Camp Nou a ravivé cette flamme chez les socios blaugrana. Pour la plupart d’entre eux, Lucho rappelle par bien des aspects le Barça de Guardiola. Moins fondamentaliste dans son approche du toque, l’Asturien n’est pas un dogmatique. Il préfère l’efficacité à la possession, minimise les prises de risque défensives pour plus de réalisme offensif. Loin de ces divergences, comme son ami du Bayern Munich, il donne une place prépondérante aux jeunes pousses de la Cantera. Un retour aux sources après les époques Tito Vilanova et Tata Martino. Bien qu’apôtres d’un football d’hyper-possession, les deux hommes n’ont que peu fait confiance à ces pépites du centre. La faute à un manque certain de relève parmi ces jeunes, mais également à une moins bonne connaissance de la Masia. Ancien entraîneur du Barça B (encore une similarité avec Pep), Luis Enrique sait faire confiance au manque d’expérience, plus communément appelé insousiance, des talents du centre de formation. L’une des meilleures nouvelles de sa prise de pouvoir a d’ailleurs été le non-départ de Xavi. Emblème de ce made in Barça, il a accepté le rôle de professeur qui lui incombera cette saison.

De la bonne et jeune came

C’est donc à se demander si l’interdiction de recrutement jusqu’en 2016 n’est pas un mal pour un bien. Avec un projet qui s’étale sur deux saisons, Luis Enrique dispose de temps. Un constat incroyable dans un club comme le Barça qui, de plus, sort d’une saison vide. Bien qu’ayant lâché le plus d’oseille de son histoire en un été (157 millions d’euros), le Mes que n’a pour autant pas boudé son centre de formation. Avec une pré-saison post-Mondial, Lucho a eu le temps d’apprendre à connaître les minots du club, en attendant le retour des internationaux. Pep Guardiola avait en son temps sorti Busquets et Pedro, Lucho devrait l’imiter avec Munir et Sandro. Déjà buteurs, les deux Canteranos devraient être suivis dans la saison par Adama et Samper, au-dessus du lot avec le Barça B. Les arrivées de Luis Suárez ou encore de Rakitić enlèvent également la pression qui pourrait ralentir la croissance des jeunes pousses maison. Quoi de mieux qu’un rendez-vous historique face à l’Athletic Bilbao, autre fanion aux relents politico-indépendantistes, pour raviver cette flamme de la Masia ? Un référendum d’autodétermination, voilà tout.

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Par Robin Delorme, à Madrid

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