- Ligue des champions
- 8e de finale
- FC Barcelone/Manchester City (2-1)
Le Barça chasse ses doutes
Déjà vainqueurs 2-0 à l'aller, les Barcelonais ont tranquillement validé leur ticket pour les quarts de finale de la Ligue des champions, en disposant à domicile d'une équipe de Manchester City courageuse, mais dépassée (2-1). Les Citizens ont laissé passer trop d'occasions avant d'être punis dans leur temps fort.
Le suspense aura duré une heure, mais en réalité, il n’aura jamais vraiment existé. Supérieurs techniquement et tactiquement, les Barcelonais ont contrôlé leurs adversaires avec leur savoir-faire habituel, avant de les assassiner sur une réalisation de Lionel Messi, de retour au plus haut niveau (67e). Au coup d’envoi pourtant, il était permis de douter. Si les Blaugrana avaient bien 97% de chances de se qualifier, après leur succès à Manchester, ils restaient en Liga sur deux défaites retentissantes contre la Real Sociedad et le Real Valladolid. Au contraire, les Citizens, eux, s’étaient refait une santé mentale en soulevant il y a 10 jours le trophée de la League Cup contre Sunderland. Restait maintenant aux hommes de Manuel Pellegrini, puni en tribunes, à montrer davantage de choses qu’au match aller, où ils avaient fait preuve d’un manque de panache rédhibitoire.
Le Barça pas récompensé
Les coups de sifflets de Stéphane Lannoy, pas à son avantage ce soir, sont les seules respirations d’une entame de match riche en intensité, dans laquelle le cuir navigue d’un but à l’autre. Très vite, pourtant, les Barcelonais mettent comme à l’habitude le pied sur le ballon, pour ne plus le lâcher. Confrontés à des Blaugrana extrêmement agressifs à la récupération, les Mancuniens, sous pression, peinent à aligner trois passes d’affilée et sont acculés en défense. Solides, Kompany et Lescott n’hésitent pas à sortir très haut sur le terrain pour contrer un Lionel Messi plutôt inspiré, qui aurait dû obtenir très tôt un pénalty pour une faute évidente (8e). Pas récompensés de leurs efforts, les Blaugrana se voient ensuite refuser un but valable de Neymar pour un hors-jeu inexistant de Jordi Alba (18e). Qu’importe, les joueurs de Tata Martino laissent filer le temps avant de planter quelques banderilles en fin de première période. Par deux fois, encore, Neymar passe tout près de l’ouverture du score ; d’abord sur une jolie action personnelle (39e), puis par une frappe excentrée sauvée sur sa ligne par Fernandinho (44e). Dans la foulée, la tentative de Xavi, parfaitement servi par Messi, est détournée par Joe Hart (40e). Courageux à défaut d’être flamboyants, les Citizens n’auront existé que sur une frappe enroulée de David Silva (36e) et surtout sur cette tentative mal négociée de Samir Nasri, pourtant parfaitement servi dans la surface par Sergio Agüero (43e).
Les Mancuniens punis
Cette aile de pigeon aura d’ailleurs été le seul fait d’armes du gendre, invisible pour son retour en C1, et remplacé à la mi-temps par Edin Džeko. Sur son premier ballon, l’attaquant bosnien inquiète Víctor Valdés (47e), avant de voir sa tête pleine lucarne détournée par le portier blaugrana (52e). Dans le sillage de son géant, City se prend à rêver, d’autant plus que les occasions s’enchaînent. À défaut de marquer, pourtant, la punition ne tarde pas à arriver. À l’interception, Lescott se troue lamentablement sur une passe en profondeur de Fàbregas, et Lionel Messi, à l’affût dans la surface, transforme l’offrande d’une balle piquée (67e). Un grand soulagement pour l’Argentin, qui avait un peu plus tôt déjà trouvé le poteau sur une action de classe (59e). La fin de match n’est qu’un long calvaire pour des Citizens déjà éliminés, d’autant plus que Zabaleta, qui aurait pu changer le cours du match sur une reprise du gauche (55e), est finalement exclu pour contestation (79e). En toute fin de match, Kompany sauve l’honneur anglais sur corner en déviant une tête de Džeko (89e), mais Dani Alves, déjà buteur au match aller, refuse dans la foulée le match nul aux Citizens en transformant une dernière offrande d’Iniesta (90e), toujours délicieux de technique et d’intelligence de jeu. Les Citizens quittent donc la compétition face à plus forts qu’eux. Sans démériter, mais sans y avoir cru non plus.
Par Christophe Gleizes