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- Atlético-Barça (1-2)
Le Barça bat un Atlético aux deux visages
Au-dessus lors du premier acte, tancés lors du second, les Blaugrana repartent du Vicente-Calderón avec un succès décisif dans la course à la finale de Coupe du Roi (1-2). À l’inverse, ils laissent derrière eux un Atlético qui s'est mis à jouer trop tard.
Atlético de Madrid 1-2 FC Barcelone
Buts : Griezmann (59e) pour l’Atlético // L. Suárez (6e) et Messi (33e) pour le Barça
L’instant d’une chevauchée, l’illusion semble réelle aux yeux des supporters du Barça. Luis Suárez, parti du rond central, ressuscite Ronaldo Luis Nazario de Lima lors d’une course alliant puissance et voracité, avant d’enfiler le costume de Romário en achevant Moyá d’un extérieur imparable. Un golazo, un vrai, qui, dans l’imaginaire commun, permet à deux génies brésiliens de se retrouver en un Uruguayen, véritable cannibale du but et bonne étoile de Luis Enrique. Car une fois encore, la banderille du Pistolero entraîne un résultat positif pour le Barça – 67 matchs pour 63 victoires et 4 nuls. De fait, les Catalans rentrent en leur fief avec une victoire du Vicente-Calderón (1-2) et, donc, un matelas conséquent avant de recevoir, dans une semaine, leur hôte du soir. Un succès qui suppose par là même une potentielle quatrième finale consécutive de Copa del Rey et l’oubli, le temps de quelques, mais précieux jours, des tracas de la Liga. En somme, tout le contraire de Colchoneros qui traversent actuellement une crise existentielle, tant dans leur jeu que dans leurs résultats.
Les doutes colchoneros face à l’exigence de la MSN
Le théâtre, le Vicente-Calderón, est familier, les acteurs, Colchoneros et Blaugrana, sont connus. Lorsque ils pénètrent sur la pelouse des bords du Manzanares, ne reste plus que le scénario à écrire entre deux équipes qui ne cessent de se croiser depuis l’arrivée de Diego Simeone. Pour la dix-neuvième fois, donc, le Cholo se tend comme jamais face à l’adversaire qui lui cause le plus de tracas – deux succès, six nuls et dix revers. L’antre rojiblanca, comble et bruyante, peut bien donner de la voix, la lumière est inlassablement braquée sur les hommes de Luis Enrique.
Si bien qu’au terme d’un premier rush animal, Luis Suárez calme les ardeurs locales tout en leur promettant une douloureuse soirée. Forcément, le mal de tête gangrénant des têtes madrilènes déjà friables, le trio de la MSN enfonce la pédale d’accélérateur. Seul le manque de précision de Neymar, pourtant tranchant, empêche le tableau d’affichage de varier, ce jusqu’à l’inspiration de son acolyte Messi. Depuis l’angle de la surface, il envoie une ogive sur le montant, rentrant, de Moyá qui ne peut que constater les dégâts : ce Barça marche sur cet Atléti.
Messi What a Goal pic.twitter.com/uinxchAi3L
— . (@FCBarceIonaLive) 1 février 2017
Au bon vouloir de Messi
Sans autre remède que de s’en remettre à la fierté de ses ouailles, Diego Simeone remet sa tenue de douzième homme. Autrement dit, vociférant et s’agitant dans sa zone technique, il dirige le pressing haut de ses troupes. Une intensité retrouvée, des efforts coordonnés, et les Rojiblancos retrouvent le camp blaugrana. D’abord sauvé par un retour in extremis de Jordi Alba dans les guiboles de Gabi, Cillessen doit s’incliner sur le coup de tête d’Antoine Griezmann, à la réception d’un service aérien de Godín. 2-1, l’espoir renaît dans le camp madrilène d’autant que, dans la foulée, Cillessen détourne miraculeusement une reprise à bout portant de Grizou.
Hormis quelques inventions de Messi (un coup franc, un slalom et une offrande pour Neymar), qui permet au Barça de se montrer dangereux à chaque fois qu’il dépasse la moitié de terrain, c’est bien l’Atlético qui dicte le rythme en cette deuxième période, et multiplie les occasions. Torres, Gameiro, Gaitán, Griezmann : tous s’y essaient, mais aucun ne parvient à concrétiser. Non, malgré tous les efforts des hommes de Simeone, c’est bien le Barça qui sort vainqueur de cette première manche. L’Atlético peut s’en vouloir de s’être réveillé trop tard : il lui faudra désormais un véritable exploit au Camp Nou pour espérer voir la finale de la Coupe du Roi.
Par Robin Delorme