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« Le ballon, je ne le donnais pas »

Propos recueillis par Dimitri Laurent
«<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Le ballon, je ne le donnais pas<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

La reconversion après une carrière de footeux, c'est souvent compliqué. Hormis ceux qui trouvent un job dans leur ancien club ou ceux qui passent leurs diplômes pour entraîner, on trouve souvent des profils atypiques. Claudio Lemmi en est un. Celui qui a côtoyé Massaro et Baggio à Florence étale désormais son talent sur les planches. Humoriste, certainement. Italien, lui ? Possible.

Claudio, avant de parler de ton job actuel, parle nous de ton parcours de footeux…J’ai fait mes classes à Turin, au Torino à partir de 14 ans. Ensuite je suis rentré en Toscane, car je suis natif de Livourne. J’ai continué ma formation au sein de l’AC Livorno parce que ma maman italienne n’était pas contente… C’était une belle expérience, le Torino. C’est encore aujourd’hui l’un des centres de formation les plus réputés d’Italie. J’ai signé pro à Livourne à 17 ans. C’était bien mais compliqué au niveau des contrats. Ce n’était pas comme aujourd’hui où tout est carré. À l’époque, on n’était pas obligé d’avoir un agent, par exemple. Les arnaques à l’italienne… C’était moins ficelé. Et après, j’ai démarré à Pise. Livorno était à l’époque dans la division équivalente aujourd’hui à la Serie C. Et après, je suis parti à Trévise, Vérone etc. J’ai fait beaucoup de clubs pendant mes dix ans de petite carrière…

C’est quoi ces histoires, tu as joué en Serie A ? Oui, j’ai fait Serie C, Serie B et Serie A. Je suis passé à Florence, à la Fiorentina. J’ai pas trop joué, beaucoup été sur le banc de touche. C’était l’époque des Massaro, Batistuta, Baggio… J’ai arrêté en 1994. Je suis resté deux saisons là-bas. À l’époque, c’était Ranieri le coach.

Tu as gardé des souvenirs de ça ? Mon plus beau souvenir, c’est même pas l’équipe. C’est le terrain d’une part et l’arrivée sur la pelouse. Il y a quelque chose qui se passe quand tu entres, avec les supporters. Un peu comme sur scène, mais différemment. Mon deuxième souvenir, c’était le président, Mario Cecchi Gori. C’est quelqu’un qui venait du milieu artistique, du cinéma notamment. Et moi, ma maman et ma grand-mère étaient comédiennes, je baignais là-dedans. Je suis arrivé dans le foot par hasard, je n’étais pas Zidane non plus, je m’amusais.

Tu jouais à quel poste ? Attaquant. Pur. À la Pippo Inzaghi. Malin, très égoïste. Quand je voyais un ballon, j’étais comme un chien qui courait derrière un os. Sans le lâcher. Le ballon, je ne le donnais pas. Et encore aujourd’hui, ça m’arrive. Et mon fils, qui joue à Lyon, c’est pareil. D’ailleurs, il va sans doute entrer à l’école de foot de l’OL la saison prochaine. Il est très rapide. 14 ans, c’est encore juste au niveau du développement physique.

On revient à Florence. C’était qui Cecchi Gori ?C’était un peu un emblème, comme Berlusconi. À savoir un homme de business. C’était un personnage charismatique. Il était pareil avec tout le monde. Même avec des gens qui, comme moi, ne jouaient pas trop ou parfois en équipe réserve. Il y avait donc de bons rapports humains. Chose qu’il n’y a pas eue à Livourne par exemple, avec un entraîneur, Rossi. J’étais dans la même formation que Massimo Allegri. Lui, il a eu une autre carrière. Il est passé par Cagliari. Ensuite il a été à Milan. Il a fait une rencontre personnelle ensuite qui l’a beaucoup aidé dans sa carrière…

Tu ne peux pas m’en dire un peu plus ?En Italie, on marche beaucoup en réseaux. C’est du relationnel. Cette année, Allegri a failli partir, mais ils ont bien fait de le garder. C’est un mec humble. Il a réussi et ce n’est pas fini. Il est en plein développement. Je le verrais bien dans le championnat anglais.

Tu as des footeux avec lesquels tu as gardé contact ?Oui, Massaro, bien sûr. On a fait du beach soccer ensemble pour l’association de Pascal Olmeta. C’était caritatif. Je fais partie de l’association AS de Cœur (Artistes et sportifs de Cœur) qui soutient des causes comme la discrimination, l’homophobie, les enfants malades de cancer, etc. L’occasion de marquer quelques buts et de retrouver des sensations. Parfois, il y a même Frank Leboeuf qui joue avec nous.

Baggio, il était comment ? Un mec super. Très carré. Souriant. Comme Cecchi Gori, il n’y avait pas de différence pour lui que tu sois titulaire ou en équipe réserve. C’était un mec assez sérieux. Beaucoup dans la religion.

Finalement, tu es passé du plus grand théâtre du monde au théâtre, le vrai ?Je vais te le dire en deux mots. Souvent, j’utilise le mot « épaté ». Je suis comme un chat, qui a sept vies. Moi, j’en ai déjà eu trois. Après le foot, j’ai travaillé dans la communication. J’étais directeur de com’ d’un groupe italien important dans le milieu de la mode. Après, c’était pas ma came. J’avais un manque. Et c’est un peu ma mère qui m’a dit « Tiens, on va faire un cours de théâtre » et après ce fut la rencontre avec un ami qui est producteur de télévision et de cinéma en Italie et qui m’a fait entrer à l’Art Studio, à Rome. J’ai fait l’équivalent de Julie Lescaut ou Navarro en France, Claudio Gentil, pendant sept ans. Ça m’a ouvert des portes. Ensuite, j’ai fait quelques films en Italie.

Et c’est là que vient le stand-up ?Exactement. Le stand-up, c’est arrivé par hasard. Encore une fois, par des rencontres. J’ai un ami qui s’appelle Pierre Salvadori et qui est réalisateur de cinéma. C’est lui qui a réalisé le film Hors de prix, par exemple. Un jour, il m’a invité sur le tournage de ce film, justement. Et j’ai sympathisé avec Gad Elmaleh. Et le mec il me dit : « Putain, y a pas d’Italien qui fait du one man en France, pourquoi tu le fais pas ? » . À l’époque, il sortait avec une danseuse de la Scala de Milan. On parlait de plein de choses. Il me dit : « Il y a des Juifs, des Arabes, mêmes des Chinois, depuis Aldo Maccione, il y a pas d’Italien » . Alors c’est vrai que pour être humoriste, il faut avoir la fibre. Ça s’apprend, il faut du temps. Être seul sur scène pendant une heure et demie, c’est quelque chose. Après, une autre rencontre qui m’a marqué, c’est Gérard Rinaldi. Gérard m’a dit : « Tu sais Claudio, il faut y aller, il faut écrire » . Et j’ai démarré comme ça et j’ai continué à écrire avec Alexandra Dadier, qui a beaucoup travaillé avec Elie Chouraqui, notamment. On a écrit 51 versions du spectacle. Au départ, je voulais pas mettre les clichés de l’Italien, « pizza, mafia et caetera… » C’est un peu gonflant, c’est facile. J’ai démarré au théâtre du Gymnase l’année dernière et j’ai vu que les gens voulaient voir le dragueur, le macho…

Mais tu es franco-italien, c’est ça ?Oui, je suis franco-italien.

Ça te gêne ? Je me sens plus français. Mais je suis plus dans la mentalité française qu’italienne. Tu me dis : « Demain, tu pars en Italie pour y vivre » … J’aime y aller pour voir ma mère mais je n’y habiterais pas. Mes grands-parents sont venus de la France en Italie. D’habitude, c’était plutôt l’inverse. Après, j’ai un accent pourri. Si je fais exprès ? Ah non non. J’y travaille tous les jours. J’ai un coach pour la locution. J’aimerais bien le perdre, cet accent. Pas pour le théâtre mais pour les autres choses oui. Ça me gonfle. Je n’aime pas m’entendre. Du coup, j’ai voulu parler de l’évolution de l’homme, de la femme… Il y a beaucoup de clichés mais avec beaucoup d’auto-dérision. À la fin, je drague la nana, je suis mauvais comme tout et je me prends un râteau. Il y a tous les sujets mais le but dans tout ça, c’est que je montre qu’on est tous pareil. Comme le dit Bruno Gaccio : « Le mari idéal, c’est celui qui rentre tôt, fait les courses, la vaisselle et s’occupe des enfants. On en conclut que le mari idéal, c’est la femme ! »

Monaco, qu’est-ce que tu as dans le ventre ?

Propos recueillis par Dimitri Laurent

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