- Liga
- J36
- Barcelone-Real (2-2)
Le Bale de match
Auteur du but égalisateur à Barcelone dimanche soir, Gareth Bale a permis au Real Madrid d’éviter la défaite au Camp Nou. Mieux : il a également prouvé qu'il savait encore être décisif lors des grands rendez-vous.
La frappe est aussi instinctive que splendide. Aussi décisive que jolie. Et aussi belle qu’inattendue. Car en remettant Barcelonais et Madrilènes à égalité grâce à une tentative aussi puissante que précise à vingt minutes du terme (les Catalans, en infériorité numérique depuis la pause, menaient alors 2-1), Gareth Bale a sûrement fait taire nombre de ses détracteurs qui lui sifflaient dans les oreilles de virulentes critiques. Plutôt normal : avant ce but, l’attaquant avait davantage ressemblé à un fantôme qu’à un joueur de classe mondiale.
Un tir (à titre de comparaison, Cristiano Ronaldo en a comptabilisé sept en une seule mi-temps), zéro cadré, deux tacles, un seul réussi, deux dribbles, moins de quarante ballons touchés, un penalty réclamé pour une mini-poussette de Samuel Umtiti dans la surface de réparation, une vilaine semelle sur ce même Umtiti : voilà les statistiques et faits d’armes du Gallois avant qu’il ne se mette en lumière. Plutôt logiquement donc, ceux qui remettaient déjà en question son apport dans l’équipe de Zinédine Zidane depuis le début de la saison (ou même depuis plus longtemps) n’étaient pas satisfaits du rendement de Bale, emprunté et énervant dans ce Clásico.
Décisif, toujours
Englué dans une période pas évidente pour lui, Bale s’est d’ailleurs peut-être étonné de voir son nom écrit dans le onze du Français avant la rencontre. Lequel avait rangé la BBC au placard ces derniers temps, lui préférant l’activité d’Isco, de Marco Asensio et de Lucas Vázquez. Mais voilà : l’ancien de Tottenham reste un footballeur aux qualités indéniables. Un mec qui, malgré les blessures et les méformes, a marqué au moins quinze pions toutes compétitions confondues lors de quatre de ses cinq saisons en Espagne. Un gars qui vient de planter six fois en Liga sur les deux derniers mois. Un bonhomme qui a signé douze goalsen 18 titularisations en championnat. Un garçon qui, surtout, peut dégainer à n’importe quel moment, que l’adversaire s’appelle Barcelone, Las Palmas, Bayern Munich ou Liverpool.
Ce dimanche, c’est ce que ses soutiens voudront retenir et mettront sur le devant de la scène : lors des grands rendez-vous comme ce soir, Bale est capable de remplir de bonheur les fans de la Maison-Blanche en un seul geste. Même s’il a été transparent ou ultra décevant durant l’heure précédente. « Je suis satisfait de Gareth, mais il faut y aller petit à petit avec lui, nous voulons qu’il retrouve son meilleur niveau, se justifiait son entraîneur mi-février lorsqu’il était interrogé sur le manque de temps de jeu de l’international. On va voir lors des prochains matchs comment nous allons le gérer. » Depuis, l’ex de Southampton n’a absolument pas démontré qu’il était de retour au top de sa forme, mais il a de nouveau prouvé en une action qu’il pouvait débloquer une partie, aussi tendue soit-elle, en un simple coup de patte. Bingo : c’est sûrement ce que le double Z attendait de lui. Et ce qu’il lui réclamera le 26 avril prochain au stade olympique de Kiev. Qu’il soit titulaire ou remplaçant. Qu’il se cache pendant quelques secondes sur le banc ou toute une mi-temps sur le pré.
Par Florian Cadu