- Mondial des clubs 2014
- Bilan
- Joueurs
Le 5 majeur du Mondial des clubs
En laissant volontairement de côté les joueurs du Real Madrid, sur une autre planète que leurs challengers, petit coup de projecteur sur 5 joueurs ayant marqué l'édition 2014.
1- Ryan de Vries (Auckland)
L’ailier sud-africain est LA révélation du tournoi. Le parcours d’Auckland City, simple faire-valoir sur le papier, mais passé à un cheveu de la finale du Mondial des clubs, doit beaucoup au numéro 10 de Cape Town. Ses dribbles ont porté son équipe à bout de bras, surtout durant les 2 prolongations en barrage et en demi-finale. Face à Tétouan, il a maintenu le bloc kiwi le plus haut possible en dézonant et en multipliant les appels, et a donné à l’Argentin Tade deux balles de but sur un plateau. Auckland ayant été plus offensif les matchs suivants, celui qui a été nommé joueur de l’année en Nouvelle-Zélande en 2010 s’est régalé : Sétif a été obligé par moments de mettre 2 joueurs sur lui, et il a été à l’origine du but face à San Lorenzo.
2- Mauro Matos (San Lorenzo)
Le vieux routier de 32 ans a enchaîné les combats et les matchs âpres dans les bas-fonds du championnat argentin et en seconde division. Arrivé sur la pointe des pieds dans l’effectif du Ciclón cette année, Matos a fait ce qu’il sait faire de mieux : se battre, attendre son heure, et frapper très fort au moment où on lui donne sa chance. Son but au début de la prolongation face à Auckland, qui propulse San Lorenzo en finale, est à l’image du pion inscrit en finale aller de la Copa Libertadores à Asunción : un placement rusé d’attaquant de surface et le geste juste au bon moment. Grâce à lui, le rêve de gloire des Azulgranas est toujours vivant.
3- John Irving (Auckland)
Le deuxième prénom de ce jeune Anglais de 25 ans est Goodison, héritage de la passion familiale pour le club d’Everton et Goodison Park. Le rêve ultime de débuter un match avec les Toffees a tourné court en 2009 : Irving, pourtant nommé meilleur joueur de la réserve deux ans d’affilée et malgré quelques sélections avec les U16 anglais, est libéré par le club sans avoir joué une seule minute en équipe première. Il choisit alors l’exil : le Pays de Galles, puis… la D2 régionale néo-zélandaise à Ngaruawahia. Repéré par Auckland en 2013, il enchaîne les titres continentaux et a enfin pu montrer sa vitesse et sa fiabilité en défense. Que ce soit dans l’axe ou comme arrière-droit, Irving a tenu la baraque. Son but face à Sétif en quarts de finale – petit enchaînement rateau-frappe à ras de terre – vaut le détour. L’ambition de retrouver la Premier League n’est peut-être plus aussi fantaisiste après ses 3 matchs réussis en mondovision.
4- Sofiane Khedairia (ES Sétif)
Encore un joueur contraint à l’exil pour donner à sa carrière un second souffle. Barré au Mans et à Toulouse, le portier franco-algérien choisit de tenter sa chance de l’autre côté de la méditerranée. En difficulté et proie des critiques au début, que ce soit en club ou avec la sélection A’ algérienne, Khedairia a fait le dos rond et fini par convaincre les sceptiques. Ses parades déterminantes face au TP Mazembe et au Vita Club ont contribué à la campagne victorieuse de l’Aigle noir sétifien. Et il est l’une des rares satisfactions de l’ESS dans ce Mondial des clubs. À propos de son arrêt décisif lors de la séance des tirs aux buts face aux Western Sydney Wanderers, il a déclaré : « Si l’Australien avait transformé ce tir, le match était perdu. Convaincu qu’il allait frapper sur ma droite, je me suis concentré et j’ai plongé comme Casillas » . La 5e place du tournoi ainsi arrachée, Khedairia savoure et va pouvoir se consacrer à son principal objectif : intégrer l’équipe nationale algérienne.
5- Mauro Formica (Cruz Azul)
Ses années en Europe (Palerme et Blackburn) ne resteront peut-être pas dans les annales, mais le milieu offensif a prouvé aux Newell’s Old Boys qu’il n’était pas un manchot. Pas verni avec deux relégations consécutives en Premier League puis en Serie A, « El Gato » part au Mexique faire ce qu’il sait faire de mieux : se faire oublier aux abords de la surface adverse et alimenter ses attaquants en bons ballons. Même si le score face au Real Madrid en demi-finale (4-0) laisse penser à une raclée, Formica aurait pu être l’instigateur de la révolte de Cruz Azul et a posé de gros problèmes à l’entrejeu madrilène. Sergio Ramos a sermonné Kroos et Illarramendi qui l’ont laissé faire ce qu’il voulait, et sa passe subtile pour Pavone a amené le penalty qui aurait dû permettre aux Mexicains de revenir à 2-1. À 26 ans, il n’est pas encore trop tard pour le voir percer en Europe.
Par Farouk Abdou, au Maroc